L'Art Invisible (Understanding Comics)

Note: 4.23/5
(4.23/5 pour 26 avis)

2000 : Prix ACBD (tome 1). Un ouvrage théorique sur la bande dessinée, réalisé EN bande dessinée.


Auteurs complets Bd : mode d'emploi Best of 1990-1999 Comix Documentaires Grands prix de la Critique ACBD Les meilleurs comics

Quelques avis concernant cet ouvrage particulier : "l'Art Invisible est tout simplement la meilleure analyse de la bande dessinée que je n'aie jamais lue." Alan MOORE "BRAVO! L'Art Invisble fait date dans la connaissance intellectuelle de la bande dessinée comme moyen d'expression essentiel. Tous ceux qui sont intéressés par cette forme littéraire doivent lire cet ouvrage." Will EISNER "Astucieusement déguisé en une bande dessinée facile à lire, l'ouvrage de Scott McCloud explique simplement les secrets du langage BD... L'ouvrage de bande dessinée le plus intelligent que j'aie jamais vu depuis très longtemps." Art SPIEGELMAN "On ne peut que souhaiter une traduction française de cet ouvrage étonnant." Benoit PEETERS

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1999
Statut histoire Une histoire par tome 3 tomes parus

Couverture de la série L'Art Invisible © Delcourt/Vertige Graphic 1999
Les notes
Note: 4.23/5
(4.23/5 pour 26 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

25/05/2002 | ArzaK
Modifier


L'avatar du posteur Fanfan Villeperdue

(Après lecture du tome 1, L'Art Invisible.) Un ouvrage théorique en BD, sur la BD. Ça faisait un moment que je voyais cet opus très bien noté sur notre site marron préféré... et j'ai enfin sauté le pas, pour mon plus grand bonheur ! Chapitre 1 : l'auteur définit ce qu'est un comics, remonte aux origines très lointaines du comics, et enfin distingue comics (un art séquentiel) et cartoons (un style de dessin). Sans être le plus passionnant, ce chapitre est néanmoins indispensable. Son plus gros intérêt, pour moi, vient des exemples historiques, très pertinents et bien expliqués. Chapitre 2 : il discute le degré de simplification et d'abstraction d'une image, et ce que ça implique comme effet produit sur le lecteur. Cela lui permet de classer les styles de dessin dans un grand triangle synthétique. Ce chapitre ne concerne pas seulement la BD mais tous les arts picturaux. Pour moi ça a été une vraie révélation. Vraiment, je ne verrai plus jamais les dessins comme avant... Chapitre 3 : il discute le phénomène de « closure » et notamment les différents types de transition entre une case et la suivante, et comment ces types de transition sont pratiqués dans les grandes écoles de BD (américaine, européenne et japonaise). Absolument passionnant ! [P.S. : j'ai lu en anglais donc désolé si je ne sais pas comment certains termes sont traduits dans la version française.] Chapitre 4 : sur la façon de rendre le déroulement du temps en BD, d'une case à l'autre, ou au sein d'une seule et même case. Là encore, les exemples sont juste géniaux. Chapitre 5 : sur l'expressivité des formes et les symboles. Seul truc bizarre de ce chapitre, il traite d'une part le type d'expression rendue par le style de traits utilisé dans le dessin (p. 126 notamment), et d'autre part l'apparition d'un langage de symboles propre aux cartoons (gouttes de sueur, lignes d'odeur, etc.). Pour moi ce n'est pas évident que ce soit vraiment le même type de phénomène. Ceci dit, ce n'est pas grave, les deux sont intéressants. Chapitre 6 : sur les types d'interaction possibles entre le dessin et le texte. Encore une fois, la classification est hyper bien vue et les exemples rendent la démonstration très claire. Chapitre 7 : la décomposition de la création d'œuvre d'art en 6 « couches » me paraît intéressante, mais l'histoire sur l'évolution de divers artistes à leur découverte est peut-être un peu longue. Chapitre 8 : ce chapitre sur les couleurs, en revanche, est un peu court. Chapitre 9 : il s'agit d'un chapitre de conclusion, qui résume un peu tout. Beaucoup de gens l'ont déjà dit, cet ouvrage est tout simplement incontournable si vous intéressez un peu à la BD en tant que forme d'expression. Plusieurs idées présentes dans cet ouvrage ont d'ores et déjà changé ma façon de voir les BD que je lis, et les exemples sont d'une pertinence telle que le propos, pourtant assez théorique, est tout à fait limpide. Un très grand bravo à l'auteur ! Et merci aux autres aviseurs pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage exceptionnel !

03/05/2015 (modifier)
Par Ned C.
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Avis concernant le tome 3: "Faire de la bande dessinée": J'ai trouvé mon Graaaaal !!!! Etant dessinateur autodidacte, nombreux sont mes bouquins abordant le sujet mais là... je suis tombé sur l'ouvrage pratique le mieux foutu, clair, ludique et intéressant de la catégorie. Car au-delà du coutumier "Dessine tes personnages mangas", "Comment dessiner un super-héros" ou autres, Scott nous donne toutes les ficelles et astuces du métier si complexe qu'est auteur de BDs. Il nous avoue que beaucoup d'auteurs professionnels font souvent les mêmes erreurs. Le présent ouvrage nous permet de les éviter. De l'idée de base jusqu'à l'encrage, de l'élaboration du scénario jusqu'à la diffusion, du choix du style jusqu'au choix des plans,... Tout y est; et c'est passionnant à lire, expliqué de manière ludique, avec de l'humour et beaucoup de pragmatisme. Le style de McCloud est simple, rendant ses propos et exemples limpidement clairs et explicites. Gestuelle, perspectives, choix de la séquence et du moment, expressions faciales et variations de celles-ci, conception de personnages, construction d'un univers, dynamisme, choix de l'image et du cadrage, techniques des outils, apprendre à faire un décor, harmonie du texte et du dessin, découpage de la planche, ... Tout y est et expliqué de la façon idéale (c'est à dire sous forme de bande-dessinée). Plus que mon livre de chevet, c'est ma bible, mon outil de référence, trônant sur le bureau, à coté de ma table à dessin. IN-DI-Spensable à tout bédéiste pro ou amateur, dispensable pour le simple lecteur.

26/09/2013 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Blue Boy

A travers neuf chapitres, McCloud, tel un chercheur obstiné en quête de son Graal, a tenté d’élaborer une théorie générale en se basant sur une observation approfondie des techniques liées à ce mode d’expression, en intégrant les études sémiologiques précédentes, notamment celles de son aîné Will Eisner. Mais il l’a présentée sous forme de cases, une façon ludique et originale (et au fond tellement logique) de rendre ses thèses, assez pointues il faut le dire, accessibles à chacun. Cela lui permet par ailleurs de justifier sa croyance selon laquelle la BD est un média aux possibilités illimitées… Notre homme a ainsi confectionné sur une période de quinze années un ouvrage érudit et complexe avec une passion communicative, faisant preuve d’une remarquable pédagogie, car certaines de ses thèses, qui pourraient apparaître au premier abord rébarbatives, deviennent limpides et excitantes grâce à une mise en page talentueuse dans laquelle les dessins répondent parfaitement aux textes, implémentation convaincante de ses propres théories. L’auteur évoque également les autres formes artistiques (cinéma, peinture, littérature) afin de montrer que toutes sont reliées d’une façon ou d’une autre à la bande dessinée, celle-ci représentant non pas un art hybride, mais un point de convergence où texte et image sont mêlés. Cet art populaire fut discrédité dès ses débuts car s’adressant à un jeune lectorat et rappelant trop la publicité tapageuse qui émergeait au même moment dans le monde occidental. Son trait est volontairement neutre et schématique pour renforcer l’aspect ludique et pour pouvoir toucher tous les publics, respectant le principe selon lequel plus le dessin est simple, plus l’identification est facile. On atteint des sphères de réflexion métaphysique inattendues, et on réalise que la bédé est bien plus qu’un art mineur, rôle auquel certains préfèrent la voir cantonnée, comme s’il ne s’agissait encore que d’un ado turbulent. Pour autant, McCloud sait rester humble et rappelle toujours que ce qu’il avance n’est jamais que le fruit de ses réflexions et dit demeurer ouvert au débat si quiconque devait contester ses propos. Tout amateur de BD qui se respecte devrait avoir « L’Art invisible » dans sa bédéthèque. Une œuvre unique et inédite, un essai illustré brillant, indiscutablement brillant.

09/09/2013 (modifier)

Certes l'art invisible demande un minimum de concentration pour rentrer dedans, certes certaines personnes ne prendront forcément aucun plaisir à lire cette ovni de 250 pages; Car l’art invisible n’est pas vraiment une Bande-dessiné, c’est un essai sur la bande-dessiné écrit sous forme de bande-dessiné. Dis comme ça, ça ne donne pas forcément envie, et pourtant il serait tellement dommage de passer à coté de cette mine d’information sur ce qui défini la bande dessiné. Unique, passionnant, ludique, essentiel. Indispensable.

30/11/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Rien à ajouter à propos de 'L'Art Invisible'. Tout à déjà été dit. C'est un excellent ouvrage sur la bande dessinée que chaque bédéphile doit lire au moins une fois dans sa vie. En ce qui concerne 'Faire de la bande dessinée', c'est un très bon album, mais il s'adresse qu'à ceux qui veulent faire de la bande dessinée. Les autres risquent de s'ennuyer en lisant tous les trucs techniques de Scott McCLoud. On apprend pleins de choses du genre comment ne pas mettre trop de détails dans une case ou comment garder l'attention du lecteur pendant sa lecture. J'espère que Delcourt va rééditer un jour 'Réinventer la bande dessinée'. J'aimerais bien le lire.

15/11/2008 (modifier)