Lutte majeure

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

1941. L’armée allemande lance l’Opération Nordlicht (« Aurore Boréale ») : la prise par les nazis de la ville de Leningrad (aujourd’hui Saint Pétersbourg). L’entreprise s’avérant vite impossible, l’attaque se transforme en siège, le plus long sans doute de toute l’Histoire : du 8 septembre 1941 au 18 janvier 1944, soit 900 jours ! Il fera 1 800 000 morts – mais jamais la ville ne tombera…


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Animalier [Seconde Guerre mondiale] Front de l'Est

C’est une partie de l’histoire de ce siège – et surtout de la résistance héroïque qu’opposèrent les Russes à leurs envahisseurs – que raconte Lutte Majeure, à travers un épisode presque dérisoire mais néanmoins hautement symbolique survenu en 1942 : l’ordre formel donné par Staline de reformer l’orchestre symphonique de la ville et de lui faire interpréter publiquement la 7e symphonie de Chostakovitch dans la ville assiégée, afin de galvaniser le patriotisme de la population. On savourera le titre choisi pour l’album par Céka et Boris Joly à la lumière du titre complet de cette oeuvre musicale : 7e symphonie « en ut majeur »… L’entreprise, à la limite de l’absurde, atteindra néanmoins ses objectifs : créer un petit moment d’éternité qui réussit, le temps de quelques mesures, à faire oublier toutes les privations aux assiégés. Et proclamer à la face du monde d’alors que l’URSS ne baisserait jamais les bras face à l’agression nazie. Voici donc, sous la forme d’une brillante fiction animalière, un fragment d’Histoire pure – en même temps, tout simplement, qu’une grande histoire en bande dessinée.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Février 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lutte majeure © Casterman 2010
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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14/04/2010 | Ems
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est une lecture intéressante, plutôt agréable, mais qui me laisse un goût de trop peu au final. L’intrigue se déroule à Leningrad, durant le terrible siège subi pendant la seconde guerre mondiale (qui fit près de 2 millions de morts, un texte le rappelle au début). Un contexte angoissant, la mort est omniprésente (la quasi-totalité des protagonistes sont des morts en sursis), le rationnement condamne autant que les bombardement nazis la population à une agonie plus ou moins longue. Mais l’histoire met l’accent sur autre chose, un fait réel (j’ai un temps cru à une invention total de Céka), un orchestre a joué sur ordre de Staline une nouvelle symphonie de Chostakovitch, en déployant des trésors de volonté et d’abnégation. Incroyable mais vrai. Un sujet et un contexte intéressants donc. Mais j’ai trouvé l’histoire un peu vite lue, manquant d’aspérité. Et je n’ai pas non plus été convaincu de l’utilité de donner aux personnages des têtes animalières (ça a au départ renforcé mon impression de création originale). Mais bon, ça se laisse lire sans problème et ça m’a appris quelque chose sur ce siège meurtrier. Au passage, cela aurait été une bonne idée de mettre un petit dossier en fin d’album, pour rappeler le contexte et donner des chiffres, un bilan de ce siège, mais aussi pour préciser ce que l’on sait de ce concert et de cette œuvre de Chostakovitch (sans avoir à faire une recherche pour en vérifier l’authenticité).

16/10/2023 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

La bataille de Léningrad a été occulté par celle de Stalingrad qui a marqué le tournant majeur de la Seconde Guerre Mondiale avec la victoire des soviétiques. Aussi, cette oeuvre voulait mettre l'accent sur le siège terrible de cette ville qui a fait près de 1800000 victimes aussi bien chez les civils que chez les militaires. Cette seule bataille qui a duré près de 900 jours a été plus meurtrier pour l'Union soviétique que toute la Seconde Guerre Mondiale pour les Etats-Unis, l'Angleterre et la France réunis ! Il est vrai que l'accent sera mise sur un fait civil qui aura plus de poids que l'aspect purement militaire. Il s'agissait ni plus ni moins que d'un concert philarmonique de la 7ème symphonie de Dimitri Chostakovitch à la date même qu'Hitler avait choisi pour envahir totalement la cité de Léningrad c'est à dire le 9 Août 1942. Bref, il s'agissait de donner un message d'espoir au monde entier au milieu de tant de morts, tant d'atrocité et tant de souffrances. C'est également un message de fierté pour dire que Léningrad tenait bon face à l'horreur et la barbarie. Bref, ce n'était pas si absurde que cela ! Il y a des symboles qui sont plus puissants que les armes. J'ai été profondément touché par le sort de ses habitants qui mourraient de faim au point d'être obligé de manger leur animaux domestiques et même des rats. Je crois qu'il faut s'interresser à ce genre de chose pour apprécier la vie de nos jours. Le dessin au pinceau et à l'encre de Chine apporte une dimension tout aussi majeure que la partition. La musique adoucit les moeurs. Cela sera d'autant vrai en abordant cette oeuvre abordée sous la forme d'une fiction animalière sans doute pour amoindrir la triste réalité de l'époque meurtrière. Au final, une très belle symphonie ! J'ai eu la bonne surprise en cette fin d'année 2010 de découvrir que ce titre est en compétition officielle à l'occasion du prochain festival d'Angoulême. Je ne m'étais pas trompé sur ce coup de coeur. Ce n'est pas une production commerciale, c'est une oeuvre de qualité !

21/08/2010 (MAJ le 27/11/2010) (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

Coup de cœur de mon libraire qui m'a conseillé la lecture de cet album, j’ai été enchanté par cette BD. L’histoire de cet orchestre reconstitué lors du siège de Leningrad en 1942 pour jouer la 7ème symphonie de Dimitri Chostakovitch est bien intéressante. La physionomie des personnages, de bon aloi, fait croire à une fiction et pourtant l’histoire est basée sur des faits réels. Chostakovitch a composé cette symphonie, la numéro 7, non pas pour célébrer la résistance de la ville de Leningrad face au siège des forces de l'axe, mais bien pour dénoncer toutes formes de dictature totalitaire, à commencer par celle de Staline. Le récit est passionnant, le dessin sans être génial, sert bien le scénario. Trois étoiles pour l’originalité du scénario et des personnages.

01/05/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

J'ai été surpris par cette BD dont je ne connaissais rien avant d'entamer la lecture. Je m'attendais à un récit militaire mais il s'agit d'une histoire réelle d'hommes et de femmes confrontés à l'état de siège de Leningrad. Leur quotidien est un véritable enfer avec les rationnements de nourriture et les bombardements. Dans ce contexte, l’orchestre symphonique de la ville va être mis à contribution pour jouer la dernière symphonie de Chostakovitch. Le jour choisi n'est pas anodin, il s'agit du jour de la prise de la ville annoncé par Hitler lui même. Cet acte résistant est plus orienté propagande qu'autre chose, mais le dévouement de certaines personnes est impressionnant. L'ensemble se lit vite, j'aurais aimé un cahier additionnel resituant le récit dans le contexte historique complet. Le dessin est correct, sobre comme il se doit pour ce genre d'histoire. Je ne suis pas trop convaincu par le choix de représenter les personnages sous des formes anthropomorphiques. Ca donne un petit côté toon à ce drame on ne peut plus sérieux. Les couleurs sont faites d'applats basiques en rapport avec l'action représentée. Cette idée est intéressante et bien mise en pratique. L'ensemble m'a bien plu mais il manque le petit plus des grandes BD. Note finale : 3.5/5

14/04/2010 (modifier)