Ida

Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 7 avis)

Les aventures d'une femme de la fin du 19ème en Afrique.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Afrique Noire La BD au féminin

1887. Ida, une vieille fille trentenaire, hypocondriaque et autoritaire, se découvre une passion pour les voyages en quittant inopinément sa Suisse natale. Ainsi, elle se rend à Tanger et fait la rencontre de Fortunée, une Occidentale délurée. Engoncées dans leurs robes à crinoline, les deux femmes sillonnent l'Afrique, le long de la piste Dakar/Niger, et vivent des aventures hautes en émotions.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Octobre 2009
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Ida © Delcourt 2009
Les notes
Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 7 avis)
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14/10/2009 | Miranda
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Par sloane
Note: 3/5
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Je veux que c'est pas mal ! Ah la garce ! Parce que mine de rien elle en a sous la semelle la vilaine. Corsetée jusqu'au cou, la poitrine opulente en avant, elle ne s'en laisse pas compter. A coup de roublardises, de petites vilenies, de piques fort bien assénées elle avance son bonhomme de chemin pour écrire son guide africain à l'attention des européens. Sa référence : la "plaquette" de l'exposition universelle de 1897. Pour elle tout doit être comme c'est décrit. Choc des cultures donc qui nous offre des perles d'humour assez gratinées. Mine de rien tout cela est très malin, je dirais même subtil, par petites touches quelques vérités sont assénées. Au final nous avons donc une histoire plus qu'originale tant par ses personnages que les situations décrites qui nous montre les travers du Touriste moyen confronté à l'autre. Franchement c'est à lire, une jolie lecture.

14/05/2015 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
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Ida n'est pas une femme comme les autres, elle n'est pas rentrée dans le moule féminin de la fin du 19ème siècle où toute femme devait se marier et avoir des enfants. Ida est célibataire et trentenaire, et surtout elle est riche ce qui lui permet de vivre sa vie comme elle l'entend. Ida est aussi hypocondriaque, ne trouvant pas sa place dans cette société d'hommes elle s'est réfugiée dans ses petits bobos quotidiens leur donnant une importance de plus en plus grande. Puis vient le jour où son état se dégrade et son médecin l'envoie un peu par la force au bord de la mer et c'est la révélation… Ida revit et se met à voyager, elle sortira même d'Europe pour conquérir de nouvelles terres en Afrique. C'est une femme cultivée, passionnée, avec un fort caractère, qui a su garder toute sa féminité pendant tous ces trajets harassants et sans confort. Ceci n'est que le tout début et si vous aimez les voyages surtout ne manquez pas celui-ci. La narration et dessin de Chloé Cruchaudet est toute en féminité, dans un accord parfait. Les couleurs directes sont magnifiques et variées, c'est un vrai délice à regarder, d'ailleurs souvent j'ai eu l'impression de me retrouver devant la devanture d'une pâtisserie où des gâteaux aux fruits, colorés et frais se battent pour avoir la meilleure place. Le ton est sérieux et léger en même temps, avec quelques pointes d'humour toutes aussi fraîchement envoyées. Le récit ne traîne pas, tout comme le voyage d'Ida, mais il prend toujours le temps de développer chaque situation nouvelle et chaque personnage arrivant dans l'histoire. L'auteure ne porte jamais de jugement sur les différents pays qu'elle traverse, se contentant de lancer quelques pensées qui sont plutôt des constatations sur la vie des autochtones, ce n'est jamais ni moralisateur ni méchant. Tome 2 Une lecture toujours aussi agréable tant visuellement qu'au niveau de l'histoire, bien que ce second tome soit nettement plus sombre que le précédent. Ida se retrouve au milieu d'une guerre et est prise en otage, si elle a agacé certains lecteurs elle a aussi fini par agacer ses ravisseurs... La touche humoristique de Chloé Cruchaudet et le caractère haut en couleur d'Ida sont un régal. Tome 3 Un dernier tome de même qualité graphique, par contre l'histoire est un peu moins aventureuse que les précédents, j'ai été un poil moins conquise, mais l'histoire de clôt de façon satisfaisante.

14/10/2009 (MAJ le 26/07/2012) (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Une chouette surprise que cette série qui –si elle continue sur ce ton- tiendra normalement bien la route. Cette histoire est une véritable petite bouffée d’air frais. J’ai pris plaisir, tant par la lecture que par le dessin, à imaginer cette bourgeoise dans un thème, ma foi, fort original. La qualité première est surtout le graphisme ; une sorte de trait façon « old England » de bien belle facture. Les mimiques, les expressions ne sont pas en reste et donne une vie crédible sur papier aux divers personnages. Bouffée d’air frais aussi par cette colorisation « à l’ancienne » où l’on vit vraiment en compagnie de Ida, croquant avec elle cette vision de l’Afrique d’alors –même si elle est coloniale- où la naïveté et le comportement de cette damoiselle sont élégamment croqués. Belle surprise que ces albums où certaines cases forment à elles seules de véritables petits tableaux ; petits bijoux disséminés çà et là pour le bon plaisir du lecteur. C’est –d’une certaine façon- nouveau, frais, un peu hors du temps, original et plein de surprises. Délicieusement retro. J’aime beaucoup.

21/06/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Après la lecture du premier tome. J'avais vraiment apprécié Groenland Manhattan de la même auteur et pourtant avec "Ida" ça ne le fait pas du tout. La faute revient surtout aux personnages insupportables, il est impossible de s'attacher à eux et surtout à Ida. L'histoire est un carnet de voyage mondain accéléré et non développé. Le dessin est beau case par case mais quelle cacophonie dans ces pages !!! La suite se fera sans moi, quelle déception de ne pas voir confirmer cette auteure pleine de talents.

25/08/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Le personnage d'Ida constitue le réel intérêt de cette bd. C'est une forte personnalité atypique qui a également ses travers à savoir : précieuse, hypocondriaque et autoritaire. Le lecteur va se concentrer sur son parcours un peu atypique. Elle va partir à la découverte du monde et notamment des colonies d'une Europe agonisant sur sa supériorité à la fin du XIXème siècle. Elle va faire des rencontres surprenantes. On aura droit à des personnages secondaires assez remarquables. La manière de traiter le sujet paraît originale de même que le graphisme auquel il faudra s'habituer tant il est étrange. Il y a un côté décalé voire rétro qui s'ajoute à la sympathie de deux héroïnes que tout oppose. Bref, c'est assez jubilatoire. Pour autant, la grande exploratrice en jupons, cela ne fait pas très crédible. L'exercice de style va sacrifier totalement l'aspect réaliste de cette histoire qu'on prendra alors à la légère.

22/04/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Cette BD est atypique. Elle se passe dans un cadre historique et temporel assez particulier, mais nous présente également un personnage étonnant, celui d'Ida, bourgeoise qui aime péter dans la soie mais qui aimerait bien le faire ailleurs. Le personnage est très bien dépeint, c'est une femme qui rêve de grands espaces, mais qui lorsqu'elle s'y retrouve, se plonge dans le catalogue de l'exposition universelle, son seul bréviaire. Elle est tyrannique, méprisante, à gifler la plupart du temps, mais elle essaye d'apprendre, malgré tout, quelque chose sur ce qui l'entoure. L'auteure a dû faire des recherches pour la mettre dans cette situation particulière, lui faire rencontrer certains personnages, etc. On sent qu'il y a du boulot malgré tout. Le côté "sérieux" de l'histoire est contrebalancé par le ridicule d'une grande partie des situations, mais aussi par le dessin de Chloé Cruchaudet, qui se place dans une veine semi-réaliste où les bonnes femmes ressemblent à des profiteroles à la fraise, et semblent se déplacer sur coussins d'air. C'est marrant, mais pas hilarant non plus. A l'occasion, je serai curieux de lire la suite.

09/04/2010 (modifier)

Voici une production particulière loin des dessins et nuanciers calibrés inondant l’industrie du 9ème art. Une curiosité me pousse donc à la lecture suite à cette couverture étonnante au graphisme pictural. Le dessin particulier donne une ambiance naïve au récit : les couleurs marquées associées au trait presque absent plongent le lecteur dans un monde d’illustration enfantin très stylisé. Les rondeurs se dégagent des robes pour apporter une continuité fluide au récit. Les visages sont très peu expressifs et relativement fades. Les décors sont étranges, relativement légers, une couleur très forte met en relief les quelques éléments proposés permettant de ne pas sentir de vide. Les intérieurs sont pourtant particulièrement vides et les extérieurs pauvres, mais la colorisation arrive par des tons vifs mais non criards à remplir l’image. J’ai aimé le dessin des baobabs, tout en trouvant généralement le style plutôt proche de la peinture. A noter aussi un détail des coiffures féminines tout à fait travaillé contrastant avec le reste. Le scénario se nivelle hélas sur la richesse des arrières plans, mais la colorisation réussie ne suffit pas dans ce registre ! Nos personnages sont le plus souvent ridicules de superficialité et surtout il n’y a pas d’histoire ! Une femme sans tête mais avec un fort égo voyage dans des contrées qui à l’époque sont considérées comme sauvage en bluffant. Le long passage lorsqu’elle est bloquée par sa robe dans le baobab est l’un des rares moments où l’on aperçoit du ressenti des personnages, je décris pour situer : elle a honte et défèque en espérant que personne ne la voit, et va essayer de cacher le tout en jetant des feuilles… Si au début du récit sa mauvaise humeur nous encourage déjà la détester, la suite ne fait que confirmer le désintérêt vis-à-vis de cette profiteuse riche méprisant tout le monde. De plus elle s’imagine être au cœur d’une jungle alors que dans son voyage elle ne s’est guère encore éloignée des consulats et autres salons peuplés de gens du monde… Dommage, car l’originalité du dessin méritait une accroche scénaristique plus solide. Dans ce cas on est seulement navré, visiblement il y aura plusieurs tomes, que va nous raconter le suivant ? Comment elle a coupé sa jupe devant le chef d’une tribu africaine au bord d’un consulat ? Le vide scénaristique global tue toutes les bonnes initiatives qui existent dans ce récit, ou bien est-ce un récit qui m’est complètement passé au dessus de la tête car destiné aux filles avec comme idée la femme libre à une époque où justement elles ne l’étaient pas ? Honnêtement, si pour être libre à cette époque il fallait être aussi ridicule et finalement complètement dépendante, la seule liberté qu’elle a est celle que son argent lui procure. A oublier donc !

09/11/2009 (modifier)