Umbrella Academy

Note: 3/5
(3/5 pour 16 avis)

Will Eisner Award 2008 : Best Finite Series/Limited Series (tome 1) Des enfants naissent avec d'étranges pouvoirs, le monde serait-il de nouveau en danger ?


Adoption Auteurs brésiliens BD adaptées en séries télévisées live Dark Horse Comics Super-héros Will Eisner Awards

Lorsque 43 enfants naissent de femmes qui ne montraient aucun signe de grossesse, Sir Reginald Hargreeves en adopte sept dans l'espoir de sauver l'humanité. Les enfants grandissent, leurs exploits au sein de l'Academy se succèdent, comme les crises familiales jusqu'à la dissolution du groupe. Les années passent avant que les membres de cette famille dysfonctionnelle se retrouvent autour de la tombe de leur père adoptif et se déchirent à nouveau.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Mars 2009
Statut histoire Série en cours (x 3 tomes série principale + 1 one shot - info éditeur) 3 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Umbrella Academy © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 16 avis)
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26/03/2009 | Miranda
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Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Enfin arrive chez nous « Umbrella Academy ». Série phénomène constituée de mini séries, très originale par bien des aspects. Cette série est écrite par Gerard Way (le chanteur du groupe My Chemical Romance que je ne connais pas du tout...) et dessinée par Gabriel Ba. Pas mal de célébrités venues de la télé, du cinoche ou simplement de la littérature classique, tentent avec plus ou moins de succès de briller en tant que scénaristes de comics, mais Gerard Way s'impose dés le premier épisode comme un scribe d'envergure. Loin de simplement sacrifier à une mode, l'artiste crée un univers à la fois ultra référentiel cohérent et riche, à la lecture on ne peut qu'être admiratif devant tant de maitrise pour une première œuvre. Parlons de ce qui frappe au premier abord, l'esthétique que donne à la série les dessins de Gabriel Ba, il créé un univers particulier, que l'on ne peut affilier à aucune époque, les décors font penser à un univers situé quelque part entre un monde steampunk et gothique, c'est très surprenant et ça colle parfaitement au ton de la série, parfois sombre, parfois décalé, faisant souvent preuve d'esprit et d'un humour subtil. Pour ce qui est des personnages, même constat, l'artiste arrive à surprendre, Ils sont costumés bien sur, mais leurs apparences ne sont pas des plus glorieuses, loin de là même, encore une fois ça colle bien avec leurs caractères et leurs pseudonymes, qui sont pour le coup aussi bien trouvé que l'originalité de leurs pouvoirs. Des pouvoirs qu'ils ne connaissent, ni ne maitrisent totalement. On sent dés le départ, puis tout au long de la lecture d’ailleurs, une vraie symbiose entre celui qui écrit et celui qui dessine, à tel point que j'ai du mal à parler de l'un sans l'autre, et ça, ça fait vraiment plaisir. Le travail du coloriste, Dave Stewart, est excellent et élève encore le magnifique travail de Gabriel Ba. Entrons dans le vif du sujet. Qu'abrite donc « Umbrella Academy »? Il s'agit d'un groupe de héros. Un de plus ? Ce n'est pas si simple. A une époque indéfinie, lors d'un évènement particulier, quarante trois enfants naquirent tous en même temps un peu partout sur terre, souvent de mères célibataires n'ayant montré aucun signe de grossesse. Une grande partie périrent ou furent abandonnés. Un scientifique milliardaire et quelque peu excentrique, Sir Reginald Hargreeves aka "Le Monocle", adopta les sept enfants survivant et les coupa du monde, espérant exploiter chez eux des capacités hors du commun. Après une brève médiatisation de l’affaire, un silence total sur le sujet fut imposé, du sans doute à l’isolement des enfants. Dix ans plus tard, ce fut le commencement... Après quelques pages introductives, l'histoire démarre sur des chapeaux de roues, on retrouve nos élèves surdoués, en train de combattre pour la survie du monde, leur adversaire est un monstre métallique hors du commun : La Tour Eiffel. Le lieu de l'action, Paris, pour ce chapitre, est représenté de façon vieillotte, légèrement farfelue, l'architecture est indéfinissable avec sa vue d'ensemble sur des maisons légèrement biscornues. Les passants peuplant les rues ne sont pas en reste de point de vue de l'aspect, le style est spécial à l'image des gendarmes de la ville, véritables pandores à moustaches affublés de képis rouges. Les rues ont une apparence qui pourrait aussi bien coller au début du siècle dernier, qu'à une vision volontairement cliché que l'on pourrait avoir de ce même début du siècle dernier. Une apparence étrange semblant issue d’un flou souvenir. Le monde présenté est clairement imaginaire. Comme dans bien des séquences, un décalage subtil se fait sentir et rend le tout surprenant car le ton utilisé ainsi que les gadgets sont très actuels. L'action de cette séquence est d'un dynamisme rare, à l'image des autres scènes d'action de la BD, véritables morceaux d'anthologie fusant en tout sens. Par la suite les éléments se mettent en place, les explications n'arrivent pas en bloc, ni simplement une après l’autres, la trame n'est pas étalée de manière chronologique. Entre sauts dans le passé quand brillait la splendeur du jeune groupe et retours vers le futur où il semble devenu plus pathétiques... Qu’a-t-il bien pu se passer pour que les membres de l'Académie évoluent en ce sens ? Certains éléments de réponses sont apportés selon les saynètes, d'autres pas... Il y a beaucoup d'ellipses narratives, l'intrigue sautant allègrement d'une période à l'autre. L'ensemble est tout de même très lisible, bénéficiant d’une construction scénaristique en béton armée. L'auteur nous embarque dans une farandole ménageant des surprises petit à petit, réussissant l'exploit de rendre cette première partie riche et indépendante, tout en donnant une furieuse envie au lecteur d'en avaler la suite. Au vu de ce premier recueil, il est indéniable que l'histoire est complètement construite quelque part dans la tête de Gerard Way et que le jeu du chat et de la souris promet d'être passionnant par la suite. Ceci-dit, je n’ai pas eu besoin d’atteindre la dernière page pour être conquis. Pour conclure, excusez mon autopsie un peu poussive, mais j'avais envie de dire pourquoi cette série mérite d'être lue, d'être aimée, de dire pourquoi il ne s'agit pas par exemple d'une simple resucée des X-Men. Même si les similitudes sont nombreuses et certaines ressemblances évidentes (comme les X-Men, les membres de l'Académie sont des surdoués qui luttent pour un monde avec lequel ils ne sont pas en phase). Je ne m’étendrai pas plus sur ce point, les références ne si limitant pas qu’aux X-Men de toutes façons… « Umbrella Academy » est un hommage aux comics de super héros, qui en donne une vision différente, qui bouscule les codes établis, la dramaturgie est poussée. C’est frais. Ajoutez à ça le fait que les couvertures de James Jean, incluses dans l’album, sont magnifiques. « Umbrella Academy » est à découvrir, que l'on aime les super pouvoirs ou pas. JJJ

26/03/2009 (modifier)