L'Avenir perdu

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

La vie, l’amour, la maladie et la mort de Tim nous sont racontés en 60 pages, stations d’un chemin de croix classique, éprouvantes pour tous ceux qui ont connu les ravages du sida dans les premières années de l’épidémie, et les luttes pour faire reconnaître la dignité des malades.


Gays et lesbiennes La BD au féminin Maladies et épidémies VIH et sida

Depuis le premier baiser en colonie de vacances, Tim sait qu’il est différent. C’était en 1978. Quelques années plus tard, il couche « pour la première fois avec un homme, et depuis avec beaucoup d’autres » (p. 5), avant de rencontrer Peter, avec qui il emménage. Il doit faire face aux préjugés de ses parents, notamment de son père, qui le met en garde contre « la peste des pédés ». Tim a les mots pour se défendre : « Si les homosexuels multiplient les aventures, c’est à cause des voisins, des collègues, des parents qui nous méprisent » (p. 12). Il utilise même le mot « pédé ». Cela le pousse à faire un test VIH, qui se révèle positif. Après avoir bien réagi, son ami Peter semble être effrayé par la maladie et ses conséquences sociales. Il part travailler aux Etats-Unis, pour trois mois d’abord, mais il repousse son retour de loin en loin, incapable d’affronter la maladie de Tim. Lui-même refuse de faire le test. Après des mois de solitude forcée, Tim sort en boîte, et rencontre Ulli, qui devient son nouvel ami. Ulli lui fait faire la connaissance d’une association de séropositifs, dirigée par Lisa, ancienne toxicomane et prostituée, séropositive. Ils montent une pièce de théâtre militante… À quoi bon raconter la fin ? À cette époque, le pire était le pain quotidien de la plupart des séropositifs, et cet album n’enjolive pas la réalité…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1992
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Avenir perdu © Les Humanoïdes Associés 1992
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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10/08/2007 | Erik
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Par Blue boy
Note: 3/5
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Dans les années 80 en Allemagne, Tim et Peter filent le parfait amour. Mais le Sida a déjà commencé ses ravages et Tim décide de faire un test pour prouver à ses parents, son père en particulier qui admet mal son homosexualité, que le Sida n’est pas la « peste des pédés ». Convaincu que sa relation stable avec Peter est une protection, il n’imagine pas pouvoir être séropositif. C’est pourtant ce que le médecin lui annoncera après qu’il ait décidé de faire le test… Alors que les premiers effets de la maladie se font sentir, Tim devra apprendre à vivre avec. Il ne devra pas seulement lutter contre la maladie, mais aussi faire valoir sa dignité face à un monde hostile… Si le dessin m’a paru assez conventionnel et impersonnel, je dois dire que cette BD m’a touché. Les visages paraissent quelque peu figés, les couleurs assez ternes, et le tout assez désuet, mais le propos est suffisamment fort pour que cela n’apparaisse pas comme une gêne. L’histoire est très poignante et les situations sonnent vrai car les auteurs ont évité jugements et clichés… A l’époque on mourrait de ce terrible virus en Europe. Aujourd’hui, on en meurt moins mais on doit toujours supporter les effets secondaires des traitements ! Il faut lire cette BD pour se rendre compte de ce qu’a représenté l’apparition du Sida pour la communauté homo qui commençait tout juste à se découvrir dans une orgie festive et libératrice, et pour avoir aussi une idée des préjugés qui avaient cours à cette époque.

15/11/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Pas mal pour une BD portant à la fois sur le thème de l'homosexualité et du sida. Pour le côté éducatif sur la maladie qui était mal connue à l'époque, elle est bien plus plaisante à lire que Jo parue un an plus tôt sur le même sujet. Cependant, on sent bien que le monde était peu informé sur la maladie à l'époque. En effet, ses ravages y sont présentés comme essentiellement focalisés sur la communauté gay où tout le monde a l'air d'être soit déjà mort, soit malade, soit en attente de le devenir un jour. Pour l'aspect de la thématique gay, le sujet est traité de manière agréable. Je trouve cependant que les deux héros font assez cliché, aussi beau, doux et efféminé l'un que l'autre, et imberbe aussi pour ajouter à la caricature du bel éphèbe gay. Et puis les grands yeux doux et enfantins du pauvre Tim qui va tomber malade mais saura garder le sourire jusqu'au bout, c'est un peu édulcoré. Plutôt bien raconté, plaisant à lire, le sujet n'est plus très original de nos jours et l'histoire ne m'a qu'à demi touché. La dernière page est assez poignante malgré tout, à mes yeux.

04/12/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Cette lecture sur une histoire triste m'a fait beaucoup réfléchir sur la vie, la mort, l'amour et le combat contre la maladie. Nous sommes en présence ici d'un drame intimiste qui touche le personnage central atteint du virus du SIDA. Il y a des scènes qui font véritablement clichés mais je crois qu'elles sont nécessaires pour nous rappeler que nos sociétés adoptent très souvent une attitude d'indifférence, voire de mépris ou pire encore de violences brutales en ce qui concerne les malades homosexuels. Bien sûr, les mentalités ont beaucoup évolué depuis 1992, date de la première édition. Cependant, l'homophobie et les préjugés n'ont pas totalement disparu. J'indique également à nos amis lecteurs que cette BD est réservée à ceux qui ont un esprit marqué par la tolérance par rapport à la différenciation sociale. Pour ma part, j'ai trouvé dans cette lecture beaucoup d'émotion sans tomber dans la mièvrerie. Pas de faux semblant, ni de provocation également dans la société décrite. A découvrir !

10/08/2007 (MAJ le 12/03/2008) (modifier)