Le Ciel au-dessus de Bruxelles

Note: 2.52/5
(2.52/5 pour 21 avis)

La rencontre d'un juif et d'une musulmane.


Bruxelles - Brussels Hislaire / Yslaire Le conflit israélo-palestinien Spiritualité et religion Terrorisme

17 mars 2003. Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak, Jules Engell Stern rencontre Fadya. Il est juif Khazar, elle est beur, musulmane. Lui est de passage à Bruxelles, cherche son frère, attend sa sœur. Elle, prépare un attentat terroriste au milieu d'une manifestation pacifiste. Jules invite Fadya dans sa chambre, au Hilton, 25e étage avec vue sur le ciel, au-dessus de Bruxelles. Contre toute attente, elle accepte. Imagine… 17 mars 2003. C'est en écoutant la chanson de John Lennon que Bernar Yslaire imagine la rencontre d'un juif et d'une musulmane. Le temps d'une histoire d'amour improbable, le temps d'une guerre réelle. À l'instar de Yoko Ono et John Lennon, manifestant nus pour la paix en pleine guerre du Vietnam, Bernar Yslaire organise le huis clos violent, cru et amoureux de la confrontation de deux cultures, de deux religions, de deux vécus différents. Le choc des civilisations peut aussi être une histoire d'amour. Rencontre avec Bernar Yslaire De la guerre Je voulais faire une histoire actuelle et positive qui fait chaud au cœur. Une histoire d'amour qui se lise comme une chanson, comme un poème à la ville que j'habite, « Bruxelles, ma Belle », multiculturelle, tour de Babel... Avec le déclenchement de la guerre d'Irak en 2003, cette envie est devenue pour moi une nécessité. La guerre me fait peur. Chaque fois je crois que c'est la dernière. J'ai été éduqué dans l'angoisse de la Troisième Guerre mondiale, de l'apocalypse. Bruxelles, capitale de l'Europe, siège de l'OTAN, était particulièrement exposée aux attentats lors du déclenchement de cette guerre. L'Europe, fragile, avait beaucoup de difficultés à trouver un consensus face à la position belliciste américaine. Un attentat contre l'ambassade américaine à Bruxelles ou devant la Commission Européenne aurait créé le chaos et de là, peut-être, servi les intérêts de groupes extrémistes. À travers la confusion d'idées et d'intentions qui voulaient tant justifier cette guerre si peu « nécessaire », j'y ai vu comme le fantasme persistant, d'un certain Occident souhaitant la destruction de la Babylone mythique. Nombreux sont ceux qui ont oublié que Babylone se situait justement en Irak… L'histoire ne serait-elle qu'une longue répétition inconsciente de revanches ou de vengeances de peuples ? De l'amour Une jeune musulmane et un juif ensemble, ce sont les Roméo et Juliette d'aujourd'hui. C'est tellement évident que cela pourrait être vulgaire, voire opportuniste, d'en faire une histoire. Disons que le conflit israélo-palestinien suscite un intérêt passionnel de toutes les opinions publiques. Même chez nous (qui sommes largement protégés des conséquences immédiates), il crée une réelle émotion. À tel point, qu'il est souvent difficile d'en parler sereinement. C'est pourquoi je n'ai pas voulu entrer frontalement dans le débat. J'ai tenté d'effleurer le sujet en choisissant le point de vue imaginaire d'un juif Khazar, qui n'est pas vraiment un juif, puisque les Khazars ont été convertis et surtout qu'ils ont disparu depuis le XIIe siècle. Et j'ai choisi une jeune beur, née en Belgique, qui n'a jamais connu le pays d'origine de ses ancêtres, qui se raccroche à sa religion pour trouver une identité. Deux déracinés. Un « à peu près » juif et une « à peu près » Arabe. Deux bâtards en somme, comme moi, qui suis belge francophone. À peu près français… De l'espoir L'ombre de John Lennon est omniprésente dans l'histoire car il est pour moi la figure d'un héros positif moderne. Son œuvre, c'est d'abord sa vie. J'aime ce combat d'un homme, pour une idée du monde. Celui d'un homme qui aime une femme, Yoko Ono, qui organise en 1971 un « bed-in » au Hilton d'Amsterdam, pour manifester pour la paix. « Make love not war… », même si j'ai vieilli, je n'arrive pas à trouver cela dépassé. Naïf, bien sur, mais dans le genre programme politique, j'ai entendu pire. Et « Imagine » reste pour moi une des plus belles chansons du XXe siècle. Et puis, je n'ai pas envie de ne raconter que des histoires tragiques. J'ai mon côté sombre, je continuerai à écrire Sambre, mais j'ai aussi envie d'exprimer des choses plus positives, sans qu'elles ne soient pour autant moins intéressantes, moins profondes ou moins essentielles. Plus je vieillis, plus je me libère. Source : le site Futuropolis

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2006
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Ciel au-dessus de Bruxelles © Futuropolis 2006
Les notes
Note: 2.52/5
(2.52/5 pour 21 avis)
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16/03/2006 | ArzaK
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Par Piehr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Une chose est sûre, Bernard Yslaire n'a pas la langue dans sa poche.. Pour une fois qu'il traite de sujets d'actualités très chauds (surtout au vu de toute la polémique qu'ont engendré les caricatures autour du prophète Mahomet dernièrement dans la presse), il met les deux pieds dedans. En effet, qu'elle obscure relation que cette rencontre d'un Juif et d'une Musulmane ! L'atmosphère est lourde et glauque dans le refus de la jeune terroriste, mais aussi dans les non-dits qui passent très bien par le trait de l'auteur. C'est saisissant, intrigant et finalement assez dérangeant : certains artistes sont morts pour moins que cela... Le trait, similaire à celui de XXe ciel.com, permet de souligner les similitudes entre ces deux séries.. L'ange Stern, mais aussi l'univers noir des camps nazis, tout nous rapporte à la série en 4 tomes, véritable témoignage du XXème siècle, que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait. J'aime assez finalement, même si la "fin" de ce premier tome me dérange de par la morale qui s'en dégage. En effet, une double lecture est possible.. dont une que je ne partage pas vraiment, politiquement parlant. Attendons la suite !

20/03/2006 (modifier)