De mal en pis (Box Office Poison)

Note: 3.92/5
(3.92/5 pour 26 avis)

Angoulême 2005 : Prix du meilleur premier album. Une fresque intimiste qui met en scène des personnages aux destins entrecroisés pour brosser le portrait d'une jeunesse New-yorkaise.


Angoulême : récapitulatif des séries primées BD à offrir Gros albums Les meilleurs comics Les prix lecteurs BDTheque 2005 New York One-shots, le best-of Top Shelf Productions

Sherman, Ed, Dorothy et leurs amis ont terminé depuis quelque temps leurs études, mais ont encore du mal à se fondre dans l'impitoyable monde du travail, de la "vraie vie". Leurs parcours amoureux et professionnel s'entrecroisent et les premières difficultés apparaissent: Chagrins d'amour, alcoolisme, mesquineries, abus de confiance, escroqueries... La rencontre avec un vieux loser au caractère de cochon, dessinateur de comics tombé dans la déchéance, leur donnera l'occasion de faire ressortir leur sens de l'honneur et de la justice et révélera leurs véritables caractères. Tout le monde n'en sortira pas grandi et aucun d'entre eux ne sera plus le même.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2004
Statut histoire One shot (Un one-shot + un tome bonus) 2 tomes parus

Couverture de la série De mal en pis © Rackham 2004
Les notes
Note: 3.92/5
(3.92/5 pour 26 avis)
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31/12/2004 | steamboy13
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Par Antoine
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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J'aime bien ces bouquins où il ne se passe vraiment pas grand chose mais qui nous font vivre un pan de la vie de plusieurs personnes. "De mal en pis" est exactement dans cette veine. Un bon gros pavé qui nous plonge dans New-York, ville fascinante, et dans la vie de trentenaires à la croisée des chemins. J'ai vraiment pris du plaisir à suivre les "aventures" amoureuses, amicales et professionnelles de ces jeunes en quête d'identité. C'est vraiment divertissant et cela m'a bien détendu dans mon lit le soir pendant 2 ou 3 jours. Non, vraiment, il ne se passe pas grand chose mais on veut connaître la suite, alors on tourne les pages inlassablement... Que dire de plus sur l'histoire ? Je ne saurais dire. C'est la vie, avec ses questions existentielles, ses déboires, ses moments de joie ou de franche rigolade... Le dessin est joli. En noir et blanc. Il colle bien à l'ambiance un peu "plate" de l’œuvre, un peu underground en effet. Très bon roman graphique. A lire. Vraiment.

09/09/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Je me décide à commenter cette BD que j'ai lue maintenant voilà un moment. J'ai été empêché d'écrire immédiatement une critique, et finalement ma note aura changé, de même que l'avis que je portais sur la BD. Ce qui m'a dérangé à ma première lecture, c'est d'abord le dessin qui semble assez peu maitrisé au début du tome, mais qui évolue ensuite vers une forme personnelle et qui reste fixe tout au long de l'album. J'ai tiqué aussi lors des relectures, mais c'est vraiment dans les cinquante premières pages qu'on le note, ensuite on passe largement outre. Niveau forme j'ai également adoré l'alternance des narrations, avec différents points de vue et protagonistes que l'on suit, la façon de représenter des personnages dans la même période mais dans leurs univers chacun (comme les différents Noëls de chacun), tout comme les interludes avec les questions qui sont posées aux personnages, lesquels répondent. Ce sont des petits rajouts supplémentaires, mais ils rajoutent à l'ensemble du roman graphique et permettent de mieux cerner chacun des personnages. Plus que la forme, par contre, j'ai adoré le fond de la BD, cette tranche de vie de personnages dans la vingtaine qui tentent de vivre et de se démerder dans New-York, qui vivent des histoires belles et tristes, moches et connes, des tranches de vies qui sonnent vraiment très juste, au point qu'on croirait qu'il y a une part d'autobiographie. Toutes se croisent, toutes ne se finiront pas bien, et toutes sont intéressantes. Lors de ma première lecture, je m'étais trop arrêté à quelques personnages et j'avais passé outre certains qui me semblaient insipides. J'ai remarqué ensuite, en y repensant puis en le relisant, qu'en fait tous ont bien des côtés attachants et sympathiques, mais ma première lecture avait été trop "rapide", et j'ai du le relire pour apprécier tout ce qui en ressort. Il faut dire que le pavé à de quoi rendre indigeste, et il mérite bien quelques relectures pour tout appréhender depuis le début. Et j'ai aussi beaucoup aimé la représentation que l'auteur faisait de ce monde, de cette jeunesse perdue dans la grosse pomme, de ces auteurs, de ces artistes, de ces gens qui essayent de s'en sortir au jour le jour, de ceux qui s'en sortent déjà. Un beau portrait qui dénonce par bien des côtés. En bref, j'ai beaucoup apprécié ce roman graphique pur jus, mais d'autant plus à la seconde lecture et à celles ensuite que lors de ma première. Je pense que sa densité et son volume nécessitent des relectures, mais il est vraiment de très bonne facture. Je lui décerne allègrement mon coup de cœur du moment parce que je l'ai vraiment en tête en ce moment et que ça ne me déplait pas.

14/08/2013 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

4.5/5 !!! (Je n'ai pas lu le tome bonus) Cet album est un vrai bon roman graphique, étant capable de nous amener vers différentes émotions ; de la tristesse comme le rire, de la colère à comme une certaine empathie envers les différents protagonistes, etc... Mais en effet, cette BD ne raconte rien qui mérite d'être raconté, juste la vie quotidienne de jeunes New-Yorkais à la fin des années 90 (vie que je ne connais évidemment pas), mais Alex Robinson le fait avec tellement de talent que ces plus de 600 pages ne sont pas un obstacle, du tout. Oui, j'ai tellement adoré ce bouquin qu'en moins d'une semaine je l'avais terminé, et le récit est tellement fluide, passionnant, inventif, avec des rebondissements et des personnages attachants que je n'ai vraiment pas vu le temps passer. En plus de ces qualités-ci (de multiples personnages intéressants à suivre, de bonnes trouvailles au niveau de la narration et du découpage, un large panel d'émotions provoquées par l'album, la psychologie/le passé/le caractère de chaque personnages extrêmement fouillé et travaillé) cet album nous apprend plein de choses sur le système de la BD U.S., les droits d'auteurs et le fonctionnement juridique sur une série de B.D., l’apparition -plutôt mal vue- du roman graphique à la fin des années 90/début des années 2000, les conventions et les geeks, etc... Bref, l'histoire de "De mal en pis" est vraiment d'une densité extraordinaire. C'est un régal à parcourir. Le dessin d'Alex Robinson est dans un style qui me plaît ; personnel, légèrement underground, très travaillé, avec des physiques très agréables à l’œil pour ses personnages, des décors ombragés et des expériences assez originales au niveau de la narration et du découpage des planches, cependant... Cependant, et ce qui m'a gêné au début de ma lecture, c'est que je trouve que son dessin manque grandement de maîtrise et de perfection (du moins en début d'album). Il fait encore légèrement amateur. Bien sûr, au fur et à mesure des 600 pages, son style se perfectionne, mais je ne trouve toujours pas que le dessin fasse très professionnel, même vers les dernières pages (c'est encore légèrement approximatif ou hésitant). Malgré ce défaut mineur (car le dessin reste agréable à regarder, je chipote), je conseille "De mal en pis" à tous les amateurs de romans graphiques (si bien sûr vous ne l'avez pas lu lorsque ce one-shot a gagné le prix du festival d'Angoulême) car celui-ci est d'une réussite rare.

04/02/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

4,5/5, j'ai failli mettre 5/5... J'ai acheté ce pavé car il avait de bonnes critiques sur le site et que j'ai pu le trouver à un prix correct pas loin de chez moi. Sa lecture m'a procuré beaucoup de plaisir, ça a été mon "rendez-vous du soir" pendant une dizaine de jours. Avant de lire les autres critiques, je le comparais déjà un peu à du "Friends": des jeunes New-Yorkais, dont la plupart sont des colloc, à une période charnière de leur vie: plus des étudiants, mais pas tout à fait encore des adultes non plus... C'est un beau récit de tranches de vie de la jeunesse des années 90. J'ai bien aimé aussi les interludes entre les chapitres du style "A quoi ressembleriez vous si vous étiez du sexe opposé", "Quel serait le titre de votre biographie"...etc avec les personnages, principaux comme secondaires, qui répondent tour à tour sur une case. Graphiquement, c'est un comics en noir et blanc. Le trait est jeune, frais, dynamique, simple, efficace...c'est beau. Seule petite ombre au tableau, quelques erreurs dans les phylactères: coquilles, mots en double ou oubliés, et je pense que ça et là il existe quelques erreurs de traduction (je pense notamment qu'à la fin, un "I was told that..." de Sherman a été traduit à la lettre ce qui donne grosso modo, "j'ai été dit que...", bof bof, quoi) Bon sur un bon 600 pages, ces erreurs ne sont pas omniprésentes et ne pourrissent pas la lecture. Bref, un beau livre à découvrir, ça a été un vrai plaisir que de me replonger dans les années 90 en suivant les histoires, drôles ou pas, du quotidien de cette sympathique bande de jeunes. (101)

11/01/2012 (modifier)
Par Seb94
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Attention grosse BD ! Aussi bien par sa taille que par ses qualités. J’appréhendais un peu de trouver le temps long avant de démarrer ma lecture de ce gros pavé de 600 pages, mais au bout d’une cinquantaine de pages, j’étais complètement immergé dans ce récit que j’ai lu avec délectation. Rarement j’ai ressenti autant d’empathie pour des personnages en lisant une BD. Il faut dire que le format permet à l’auteur de développer à loisir la psychologie de chacun, avec un réel talent. Le sujet principal n’a rien d’exceptionnel en lui-même, on suit le passage dans la vie active de jeunes adultes, ayant chacun leur espoir et leur doute. On se prend rapidement d’affection pour Sherman, Ed, Jane, Stephen et leurs compagnons. On retrouve une part de nous même ou de notre entourage dans chacune de leur aventure du quotidien. L’humour est omniprésent, mais peut également parfois laisser la place à des moments d’émotions qui m’ont vraiment touché. L’équilibre est parfait entre les joies et les peines, les rires et les pleurs, tout cela sonne vrai et réel. Ces personnages semblent vivants, et on final on ne serait pas si surpris que ça de les croiser un jour au détour d’une rue. Le dessin noir et blanc peut paraître assez simple au premier abord, mais je le trouve excellent, les visages et les expressions sont parfaitement retranscris. La mise en page est en générale assez sobre, toutefois certaines planches peuvent s’avérer très audacieuses, pour mieux faire passer l’idée ou l’émotion du moment. J’ai également beaucoup aimé ces pages apparaissant ponctuellement entre chaque petite histoire, ou l’auteur pose directement à chaque personnage une question personnelle, les réponses de ces derniers sont souvent amusantes et permettent surtout de mieux approfondir leurs caractères. Au final, j’ai savouré chacune de ces 600 pages avec bonheur, j’ai beaucoup ri et j’ai été touché par ses personnages attachants. Je suis même un peu triste de refermer la dernière page et de devoir les quitter. Pour ma part, il ne fait aucun doute que cet ouvrage est culte, un pur bonheur de lecture !

28/02/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Excellentissime !!!! Des heures de lecture mais que du bonheur. "De mal en pis" est une merveille de roman graphique. On passe du coq à l'âne mais l'ensemble retombe toujours sur ses pattes. Les personnages sont bien croqués. On s'y attache, au pire on n'en reste pas indifférent. Il y a tant de thèmes abordés, l'humour fait régulièrement des apparitions garantissant des sourires. Tout n'est pas léger, il y a des passages plus sérieux voir dramatiques. Cette BD, c'est la vie avec ses aléas. Alex Robinson arrive à faire ressentir énormément de sentiments dans ces 600 pages. Chacune d'entre elle est travaillée : le dessin est détaillé. Il est un modèle de noir et blanc. Il y a du beaucoup de texte à lire, la mise en page est souvent académique mais sait se faire expérimentale dans certaines séquences. Il faut quelques pages pour rentrer dans le récit, le reste c'est du pur plaisir. Je me suis régalé comme rarement. C'est à coup sur une BD immanquable qui a sa place dans toute bonne bibliothèque. Concernant la BD "Bonus !", j'émettrai des réserves car elle est dispensable. "De mal en pis" se suffit à lui même avec une fin bien faite. Le tome 2 n'en est pas réellement un. Il s'agit d'un recueil de petites histoires avec les personnages de la BD "De mal en pis". Ces petits récits sont inégaux et n'apportent pas grand chose au récit principal. Cette BD a quand même le mérite de continuer à faire vivre les personnages 80 pages de plus. Mais son prix est trop élevé vu son intérêt réel.

23/01/2010 (modifier)

Un bon gros pavé, qui démarre avec une auto présentation de chacun des personnages succincte et insolite. Néanmoins, j’y suis régulièrement retourné, au cours de ma lecture, afin de mieux les fixer dans mon esprit. Ces personnages, justement, sont de jeunes adultes qui se cherchent et luttent pour trouver leur place dans une société qui en laisse peu aux rêveurs comme Sherman l’écrivain en herbe, Ed qui dessine des super héros, ou Jane elle aussi dessinatrice, dans un autre registre, ou qui l’ont déjà trouvée, comme Dorothy ou Stephen. Cette galerie de personnages évolue au fil des mois, des galères, des rencontres, et c’est avec un intérêt croissant que j’ai suivi le cours de leurs vies. Les dialogues sont vraiment plein d’humour et il m’est souvent arrivé d’éclater de rire, et plus souvent encore de sourire. Avec “De mal en pis” Alex Robinson ne propose pas d’aventures trépidantes, de courses poursuites ou d’enquête à suspense. Non, rien de tout cela, mais seulement la vie comme elle vient (comme dirait Lewis) mais avec beaucoup de talent. Comme dans certains mangas qui prennent leur temps (à rallonge diraient certains) le quotidien nous est dépeint dans ces petits détails qui le ponctuent et lui donnent toute sa saveur. C’est ce que j’appelle une lecture “confortable”, dans laquelle on a plaisir à s’installer, c’est à la fois très dense, et très facile à lire, parce que l’auteur alterne avec maestria les passages chargés d’émotion avec des scènes plus légères ; et pour moi, 600 pages, ce fut trop court. L’histoire est découpée en chapitres, précédés chaque fois d’une question, posée à chacun des personnages, et à laquelle je me suis amusée à essayer de répondre. C’est original et ça permet d’envisager chaque personnage sous un nouveau jour, ou de se conforter dans l’idée que l’on s’en est fait. De fait, ils sont presque tous plutôt attachants, ma préférence allant à Stephen. J’avoue par contre avoir été exaspérée par l’alcoolique et manipulatrice Dorothy. De façon générale, j’ai bien aimé le dessin, assez sobre mais très expressif ; exactement ce qui convenait pour ce type d’histoire, essentiellement basée sur les relations entre les personnages. Les expressions des visages, en particulier, sont soignées et ne sont pas pour rien dans le fait que l’on s’attache rapidement à eux. J’avais remarqué moi aussi cette planche reproduite à l’identique, mais je ne l’interprète pas de la même façon. Par contre moi aussi j’ai trouvé cela original et bien vu. En revanche, j’ai nettement moins accroché aux passages concernant l’histoire des dessinateurs de comics de super héros. Cela dit, c’est instructif et j’imagine qu’il y a des fans de comics que ça a pu intéresser. A la fois chronique sociale et sentimentale, “De mal en pis” est un album vraiment passionnant, dont les personnages vous accompagnent longtemps après l’avoir lu, et que l’on dévore goulûment ! J’ai d’ailleurs été étonnée d’apprendre qu’il s’agissait d’une première oeuvre, tant j’y ai senti de maturité à la fois dans la narration et dans le dessin. Comme quoi, parfois, quand Angoul'aime et le prime, ça le vaut bien ! ;) Je vais suivre de près cet auteur, désormais.

27/09/2007 (modifier)