La Valse des Alliances (The Name of the Game)

Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)

Will Eisner Award 2002 : Best Graphic Album: New La famille juive et l'ascension sociale aux Etats-Unis.


Communauté juive DC Comics Will Eisner (1917-2005) Will Eisner Awards

Venue d'Europe Centrale au XIXème siècle, la famille Arnheim s'est établie aux Etats-Unis avec la volonté de s'y forger un nom et une réputation. Et pour gravir l'échelle sociale, quel meilleur moyen que de contracter de bonnes alliances ? Ainsi de mariages forcés en déceptions amoureuses, d'associations financières en coups tordus, les Arnheim vont-ils au cours du siècle, se tailler un empire. Cela n'ira ni sans mal ni sans drames. Découvrez l'histoire de Conrad Arnheim. (résumé 4ème de couverture)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2002
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Valse des Alliances © Delcourt 2002
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

18/12/2004 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur bamiléké

Pour commencer je trouve très surprenant la similitude de couverture avec "Affaires de familles". À tel point que j'ai longtemps hésité à, me procurer "La Valse des Alliances" car je craignais le doublon. Nous avons donc deux récits bien distincts avec pour épines dorsales du linge plus ou moins sale qui se lave en famille. La Valse des Alliances dresse le tableau sur une centaine d'années (environ 1870-1970) de l'arrivée, de la prospérité et de la position sociale acquise par quelques grandes familles juives allemandes. Je trouve le titre français assez trompeur car historiquement la valse des alliances entre états représentait des renversements au gré des intérêts des chefs d'Etats ce qui n'est pas le corps du récit ici. Eisner nous propose ici la description d'un procédé des plus classiques avec renforcement des pouvoirs au gré des mariages entre-soi. Seul le dernier mariage bien dans l'esprit contestataire des années 70 fait exception. Bon il faut dire que je n'ai pas été passionné par le récit de Will Eisner tellement c'est une redite des alliances bourgeoises du XIX et XXème siècle en France ou des mariages royaux depuis des siècles. C'est beaucoup trop People pour mon goût. On peut lire ce genre de récit dans toute la littérature et je n'ai pas trouvé beaucoup d'originalité dans cette histoire de fils prodigue qui tourne sa veste à la quarantaine. Même ces histoires de soirées, d'enfants plus ou moins abandonnés dans ce milieu des hyper riches ne m'a pas passionné. J'aime toujours autant le graphisme de Eisner, ce qui m'a permis de lire l'ouvrage en une fois. J'ai bien aimé les pages de textes qui s'intercalaient entre les planches de dessins car je trouve que cela dynamisait la narration que je trouvais assez longue et ennuyeuse par moment. Pas le Eisner qui m'a fourni le plus d'émotions. 2.5

08/09/2022 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Le titre colle parfaitement à cette BD menée tambour battant et sans temps morts. Il fallait sans doute le talent de Will Eisner pour parvenir, en 170 pages, à créer une fable universelle en se basant sur une vie imaginaire mais tout à fait crédible, celle de Conrad Arnheim, fils d’un immigré juif allemand qui fit fortune aux USA. Le style graphique légèrement désuet et pourtant vif est bien adapté à l’histoire, qui démarre à la fin du XIXème siècle et s’achève dans les années 60. A l’aide des témoignages de son épouse, et de son propre sens aiguisé de l’observation, en particulier pour tout ce qui touche au genre humain, l’auteur, lui-même fils d’immigrants juifs, dissèque avec un humour implacable et une certaine cruauté les us et coutumes des grandes familles juives américaines. Ces nouveaux « aristocrates », ayant fait du rêve américain une réalité, étaient prêts à toutes les machinations pour ne pas le laisser filer. A commencer par nouer des alliances avec des familles de même rang social et de même confession. Ils constituèrent, à force de mariage arrangés, les membres d’une caste privilégiée et soucieuse avant tout de sa réputation, « d’ancien argent », par opposition aux immigrés de plus fraîche date, nouveaux riches et intrus, de « nouvel argent ». On pourra toujours reprocher à l’auteur d’avoir forcé le trait de ses personnages, qui apparaissent plus comme des caricatures. Mais il l’a fait ici à bon escient, son objectif étant de montrer d’abord les rouages d’un système à la fois vertical (avec comme but permanent l’ascension sociale) et cloisonné (donc non horizontal, excluant impérativement les « Gentils » ou non-juifs). Will Eisner assaisonne son récit d’anecdotes historiques qui permettent de mieux comprendre les motivations de ces familles (ayant fui les pogroms et la misère dans leurs pays d’origine) et de relativiser. On croit d’ailleurs déceler une certaine magnanimité de sa part, malgré la répugnance que semblent provoquer chez lui l’arrivisme, le sectarisme et l’hypocrisie… car oui, Eisner indéniablement ne peut s’empêcher d’être humaniste ! Globalement, j’ai beaucoup aimé cette histoire qui permet d’en apprendre un peu plus sur la communauté juive américaine grâce à sa part documentaire non négligeable, et peut se lire telle une fable contemporaine, un conte de fées moderne où industriels, financiers et traders ont remplacé monarques, chevaliers et princes d’antan. Certes, ça fait bien moins rêver, d'ailleurs il n'y a ici ni héros ni gentils (dans les deux sens du terme), mais comme chacun le sait, la nature a horreur du vide…

21/06/2013 (modifier)

Comme la lecture est pénible. Il fallait vraiment que la signature m’oblige à lire jusqu’à la fin, combien de fois ai-je lâché l’album avant de le terminer enfin parfois même dans la même soirée ? Certes graphiquement il y a un talent certain, le lecteur se fond dans l’univers architectural en trouvant un cadre parfaitement crédible. Certes, les beaux quartier suintent de mépris, de façade et de gâchis tandis que les demeures modestes sortent d’un imaginaire d’Hugo, mais il demeure facile de s’attacher au cadre. En revanche le scénario est à pleurer. Une succession de poncifs appliqués avec un lourdeur insoutenable nous présente des destinés familiales sans aucun intérêt. Honnêtement je ne comprends pas ce qui est sauvable d’un tel ramassis de personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres. De femmes trompées en femme trompée, de vielles familles (aux états unis quelle blague pour un pays aussi jeune !) aux jeunes arrivistes, chaque personnage se loge dans un cliché ridicule que le dessin très caricatural vient accentuer. Le scénario semble d’une superficialité étonnante tant le devenir de chaque personnage semble écrit au moment même où le lecteur le rencontre. Peut être suis passé totalement à côté de quelque chose, en tous cas à mon goût le scénario est proche du néant en terme d’intérêt. Très grosse déception pour ma part que cette seconde approche loupée de l’auteur après la trilogie Un Pacte avec Dieu, je vais finir par le trouver surcoté au moins sur le fond.

22/11/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Deuxième album que je lis de Will Eisner, deuxième fois que je trouve ses propos très caricaturaux. Ici, nous avons droit à la saga d’une riche famille juive allemande immigrée aux Etats-Unis. Le profil des différents membres de la famille m’est apparu on ne peut plus stéréotypé, et l’absence totale de morale à la fin de ce long récit a fini de me décevoir. Car, en définitive, la morale de cette histoire, c’est que les riches sont des salauds, et que les pauvres ne valent pas mieux car ils leur deviennent semblables dès qu’on leur en donne la possibilité. C’est un peu simpliste, me semble t’il. Mais si le fond ne m’a guère emballé, je dois admettre que la forme est plus plaisante. Le trait de Will Eisner est agréablement lisible et expressif. Par contre, l’artiste rate complètement certains personnages, qui paraissent 10, 15 voire 40 ans de plus que leur âge supposé. Et si l’histoire m’a laissé très froid, je trouve que sa narration est agréable à lire, à l’exception de deux grosses erreurs sans doute dues à la traduction. Très faible, selon moi, et sans grand intérêt. Un « bon » bof, en résumé …

05/11/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Encore un autre roman graphique très bon signé Will Eisner. Cette fois-ci, il nous raconte l'histoire d'une famille juive très riche qui a immigré au État-Unis. J'ai adoré voir les hauts et les bas des Arnheim et du personnage le plus présent, Conrad Arnheim. Ce dernier subit une grande transformation (il passe de fils gâté et insouciant à grand homme d'affaire) et c'est emmené de manière très crédible. Il y a tout de même deux défauts dans ce one-shot. Premièrement, je n'ai pas aimé la grosse fin très happy end qui est très différente du reste de l'histoire. SPOILER Le mari de la fille de Conrad devient aussi méchant que lui et sa femme le ramène sur le droit chemin après la mort de Conrad. Je ne trouve pas ça très crédible et c'est carrément du genre 'Chéri, tu es devenu aussi méchant que mon père.' 'Mon dieu, tu as raison ! Je vais redevenir comme j'étais !' J'exagère un peu, mais c'est comme ça que je vois les choses. FIN DU SPOILER Ce que je n'ai pas non plus aimé c'est qu'on ne voit plus beaucoup le frère de Conrad quand il est adulte. Comme c'est un personnage que j'aime bien, j'aurais voulu en savoir plus sur sa vie que ce que l'on apprend dans ses deux-trois apparitions.

05/08/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

C'est la première fois que je lis une oeuvre de Will Eisner, inculte que je suis ! Je suis très agréablement surpris par le style de l'auteur ainsi que par le dessin dans sa représentation des différents personnages. Cela me plaît bien et me donne envie de découvrir d'autres histoires. En outre, j'ai aimé le sujet: les mariages arrangés dans les familles juives outre-atlantique. C'est une véritable saga que l'on suit et qui décortique les mécanismes de l'ascension ou de la régression sociale. Mais je n'aime pas les erreurs aussi minime soit 'elle : Baden Baden est une jolie station balnéaire située en Allemagne non loin de chez moi et non en Suisse ! Parce que c'est une agréable découverte, 4 étoiles ! :) Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

07/07/2007 (MAJ le 23/04/2008) (modifier)

J'ai peiné tout au long de ma lecture à trouver de l'intérêt à cette suite de mariages arrangés, et à toutes ces considérations d'appartenance à une grande famille, ces mondanités, tous ces gens animés par la seule volonté de s'enrichir et de se faire un nom. Ajoutez à cela un dessin, très fin, certes, mais qui déforme les corps et vieillit les visages, y compris des enfants, qui ont l'air d'avoir déjà 50 balais. Non, vraiment, j'attendais beaucoup mieux de cet album, d'un auteur considéré comme majeur.

13/08/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Une saga familiale dans l’univers des riches familles juives. On se croirait en train de lire la version BD d’un téléfilm du dimanche après-midi avec l’évolution d’une famille sur environ un siècle du milieu du 19e à la seconde moitié du 20e siècle. A mes yeux, cette saga se révèle être, outre une présentation globale de familles juives de diverses origines qui ont su percer en Amérique, une critique de la façon dont le monde des affaires et du pouvoir corrompt les êtres, critique qui se révèle résumée avec une fin « de conte de fées » dans le conte de la page finale. Will Eisner a un dessin véritablement agréable à lire, dynamique et moderne alors qu’il avait déjà ce style bien avant l’ensemble des auteurs actuels de BD. La Valse des Alliances alterne textes écrits et planches dessinées sans jamais que le rythme de lecture n’en soit gâché. Une lecture fluide, un dessin plaisant. Le récit, cette observation de l’évolution d’une famille, de son ascension, de ses tourments, des familles et personnes qui s’y sont attachées, est assez prenante dans son ensemble même si je dois admettre l’avoir trouvée un peu longue et m’être lassé à partir de la moitié de cet album qui fait quand même près de 170 pages. Le plus lassant est de voir qu’en fait ceux qu’on suit réellement dans ce récit sont vraiment pourris. Le personnage principal, Conrad, est une vraie ordure, et ceux qui l’entourent ne valent guère mieux. Seule Rosie, sur la fin, mérite un peu de respect, tous les autres étant soit trop faibles, soit trop égocentriques et détestables. Une saga familiale traitée avec franchise et interêt, un constat sincère et peu reluisant de la laideur de l’âme humaine face à la corruption de l’argent.

20/04/2006 (modifier)
Par Pacman
Note: 3/5

C'est la deuxième oeuvre de cet auteur mythique (que je ne connaissais pas avant sa disparition, honte sur moi!) et je reste un peu sur ma faim. Certes la critique de société juive américaine, et plus généralement de la vanité du genre humain, est rondement menée, mais j'ai trouvé la lecture non pas ennuyeuse mais tout de même un peu longue, je pense à cause des pages manuscrites explicatives qui viennent saccader le récit, ou du dessin, que je trouve un peu répétitif. C'est quand même largement lisible et très abordable, notamment pour découvrir l'oeuvre d'un des maîtres du 9ième art.

11/01/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

La famille ! Tout un concept très élaboré chez les Arnheim, mais aussi, à en croire Eisner, chez la plupart des Juifs immigrés aux Etats-Unis. Ils essaient de s'élever socialement, en contractant des alliances, tout à fait à la manière des souverains d'Europe. C'est donc à tout un pan de l'histoire de son pays que nous invite Will Eisner, à l'histoire de fils de chiffonniers devenus banquiers ou agents de change. Conrad Arnheim est au centre du récit, lui qui représente la quintessence de cette attitude. Il ne recule devant rien pour s'élever socialement : buveur, coureur de jupons, fin nez en affaires, homme d'honneur, mari violent, père tour à tour attentif ou absent, sa seule préoccupation est de perpétuer le nom des Arnheim. Ce type d'histoire pourra rebuter pas mal de lecteurs, mais l'oeuvre d'Eisner est tout à fait essentielle pour qui veut comprendre la société américaine. Son dessin élégant, toujours très européen, permet une lecture très agréable et facile.

18/12/2004 (modifier)