Batman - Le Culte (Enfer Blanc) (Batman: The Cult)

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 6 avis)

Un nouveau super-méchant, le Diacre, regroupe toute la fange des bas-fonds de Gotham, clochards et autres voyous, pour éradiquer le Mal qui règne dans la ville et s'en emparer au nom d'un culte dont le Diacre est le grand prophète.


Batman DC Comics Super-héros Univers des super-héros DC Comics

Le Diacre, un être étrange qui tient à la fois du prêtre, du sorcier et du vampire, regroupe toute la fange des bas-fonds de Gotham, clochards et autres voyous. Avec cette armée des ombres, il s'en prend non pas aux habitants de Gotham mais au contraire à toute la pègre de la ville, tuant les traficants, les caïds, les flics véreux, etc... Le but du Diacre est d'attirer à lui la sympathie de la population de Gotham par son action d'éradication musclée du crime. Mais bien vite, Batman découvre que le but du Diacre est de renverser l'ordre régnant dans la ville et de s'en emparer au nom d'un culte dont il serait le grand prophète. Et Batman sera confronté de trop près aux pouvoirs du Diacre, qui le brisera et le pliera à son joug hypnotique, détruisant sa confiance en lui et le transformant en couard impuissant. Heureusement, Robin saura le sortir de cette mauvaise passe.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1989
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Batman - Le Culte (Enfer Blanc) © Urban Comics 1989
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 6 avis)
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08/04/2004 | Ro
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

EN 1988, l'après Dark knight returns - Bruce Wayne se tape un méchant cauchemar dans lequel il rencontre le Joker une fois de trop. Batman massacre le Joker à la hache, mettant un point final à ses exactions. de retour dans le monde éveillé, Batman est attaché par les poignets à une canalisation dans les égouts. Il a été capturé par des sans abris et emmené pour être endoctriné par un fanatique religieux : Joseph Blackfire. Ce dernier possède la verve d'un télévangéliste et sa mentalité. Il prêche la foi en Dieu pour donner Gotham aux déshérités, aux laissés pour compte du système, à ceux qui n'ont pas pu prendre l'ascenseur social. L'objectif de Blackfire est de soumettre la volonté de Batman en appliquant des méthodes de secte : privation de nourriture, coupure d'avec ses proches, endoctrinement forcé, usage de stupéfiants pour briser sa résistance, etc. Entre 2 séances de lavage de cerveau, l'un des sbires de Blackfire raconte son histoire à Batman : comment Blackfire était déjà en activité quand les premiers colons sont arrivés en Amérique. Batman finit par être rongé par le doute quant à ses propres méthodes et leur efficacité relative pour changer la société en profondeur, et par le doute quant au fait que Blackfire a peut être raison sur les moyens à utiliser pour rendre la société plus juste. En tout état de cause, il a perdu son esprit combatif. Blackfire a réussi à organiser les sans abris en une force de frappe efficace en les galvanisant par des propos réactionnaires et bientôt Gotham tombe aux mains de ces miséreux. Même l'intervention de Robin n'arrive pas à sortir Batman de son abattement devant ses échecs. En 1986, The Dark Knight Returns (DKR en abrégé) de Frank Miller donne une vision intense, inédite et remarquable du personnage de Batman. Les fans sont comblés, les responsables des 2 séries mensuelles sont angoissés : qui va oser écrire les aventures mensuelles de Batman ? Quel que soit cet inconscient, il sera comparé à Frank Miller, et il est certain qu'il ne pourra pas faire aussi bien. Pour autant, il faut absolument profiter de ce renouveau d'engouement pour le personnage. C'est John Wagner et Alan Grant qui s'y collent sur "Detective comics" (en février 1988), et Jim Starlin sur "Batman" (en décembre 1987). Peu de temps après son arrivée sur la série mensuelle, Starlin a le droit de réaliser une minisérie en 4 épisodes intitulée "The Cult" initialement parue en 1988. L'influence de DKR est manifeste à la fois dans le scénario et les dessins. Batman a un aspect massif et très musculeux. Les pages regorgent d'extraits d'émissions de télévision (essentiellement des infos). La criminalité des rues est devenue plus cruelle et plus violente. Les méthodes de Batman se durcissent également. Mais bien sûr, Jim Starlin ne sait pas rédiger des dialogues aussi percutants que Miller et les illustrations de Bernie Wrightson n'ont pas l'impact visuel de celles de Miller. Pour autant "The Cult" n'est pas qu'une copie fadasse des aspects les plus saillants de DKR. Jim Starlin utilise une idée intéressante (à défaut d'être nouvelle) mettre Batman dans une posture où sa force de caractère a été anéantie. Comme toujours, ce qui donne toute sa saveur à cette histoire, c'est que le méchant est vraiment réussi. Starlin ne se contente pas de créer un homme de Dieu qui se vautre dans le luxe aux dépends de ses fidèles ; il lui donne la logique des télévangélistes, leur charisme et leur foi. Deacon Blackfire n'est pas dupe de du jeu qu'il joue, mais son cynisme n'est pas incompatible avec sa foi. Alors bien sûr certains passages à la manière de Frank Miller sonnent faux parce que seule la forme est reproduite, pas le fond. Mais d'un autre coté, le scénario place Batman dans une position désespérée où il est vraiment en danger avec une logique narrative solide. Cette histoire marque aussi le retour de Bernie Wrightson aux dessins pour une histoire longue. Cet illustrateur avait fortement marqué sa génération dans les années 1970 sur des titres d'horreur (essentiellement dans "House of Mystery" et "House of Secrets"), dans les premiers épisodes de la série Swamp Thing (réédités dans Roots of the Swamp Thing) et des planches d'illustration maniaque pour le livre de Mary Shelley (Frankenstein, or the Modern Prometheus). Il a donc effectué son retour à la fin des années 1980 avec cette histoire de Batman, puis une histoire de Superman (The Weird, rééditée dans Mystery in Space with Captain Comet 2) et une histoire du Punisher (P.O.V.). Autant être franc tout de suite, il n'est pas au meilleur de sa forme. Il a choisi un mode de dessins rapides, il a recours plusieurs fois au photocopiage pour éviter de redessiner des cases (une même case est reproduite une dizaine de fois sur la même page) et certaines mises en scène relèvent de l'infantilisme (Robin en train d'enfiler sa chaussure verte). Il a par contre de beaux restes pour ce qui est de la mise en page et du rendu des éléments les plus gothiques. Au final, les illustrations sont d'un niveau supérieur à la moyenne, mais très en deçà de ses travaux antérieurs. Bill Wray avait choisi une mise en couleurs audacieuse à base de couleurs primaires pétantes qui a heureusement été adoucie dans cette édition. Cette histoire de Batman sort de l'ordinaire et est divertissante. Elle permet d'assister à une apparition intéressante de Jason Todd dans l'habit de Robin. Mais elle laisse un petit goût amer quand on pense à ce qui aurait pu être si ces créateurs avaient été dans une meilleure forme.

21/04/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Avec Batman - le culte, on a droit à l’un des pires méchants de toute la galaxie à savoir un mystérieux prédicateur qui se sert de Dieu pour asservir la population de Gotham City. On sait tous qu’il n’y a rien de pire qu’un religieux pour faire le mal car tout est une question de pouvoir. Le pauvre Batman sera presque enrôlé de force dans une secte qui affame et qui drogue les gens pour mieux les asservir. Après les ressorts sont un peu les mêmes que dans la vraie vie. On légitime des actions de violence au nom du divin. Une moitié de la population approuve quand l’autre est obligé de fuir. Je n’ai pas trop aimé le dessin qui fait vieillot ainsi que des images assez figées. Ainsi, on peut avoir une journaliste qui débite son discours communiqué sur une page composée de 9 cases mais avec toujours la même image. Cela se répète inlassablement ce qui ne contribue pas au dynamisme.

03/07/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Batman – Le Culte a déjà connu une première édition en français sous le titre « Enfer Blanc » publié par les éditions Comics USA (en quatre tomes). La nouvelle édition parue chez Urban Comics reprend l’intégrale du récit en un seul gros volume. Soyons clairs, ce n’est pas un chef d’œuvre. L’ennemi auquel est opposé Batman est un grand classique du genre (un gourou qui hypnotise les foules et profère un discours consensuel qui cache de sombres desseins). L’histoire débute avec un Batman affaibli qui perdra (trop ?) rapidement ses certitudes pour se ranger du côté du chaman Blackfire. S’en suivra une reprise de conscience et la mise en déroute du chaman et de ses sbires grâce à un Robin déterminé (il giflera même Batman) qui tirera son mentor vers le haut. L’ensemble se laisse cependant lire, le dessin n’est pas désagréable et le récit ne manque pas de rythme… juste de surprise et à l’occasion (mais c’est tout de même fréquent dans l’univers des superhéros) de cohérence. Au réserver aux fans du superhéros aux oreilles pointues, ce récit offre la particularité de fustiger la peine de mort et l’emploi des armes à outrance à un moment où les USA doivent se choisir un nouveau président entre deux candidats dont l’un est soutenu par le lobby des armes (faut-il y voir un lien de cause à effet ?)

24/09/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai feuilleté plus que je n'ai lu, mais j'ai pu capter l'essentiel de ce comics. C'est franchement moyen, voire minable, et pourtant il y a un de mes dessinateurs favoris, le génial Bernie qui là ne livre pas sa meilleure prestation graphique. Son dessin est bon sans plus, mais loin d'égaler celui de Neal Adams sur le personnage, et de toute façon, Wrightson n'a jamais été à l'aise avec les super-héros, et encore plus à la D.C., il n'a jamais pu s'épanouir dans ce travail de commande, il l'a fait pour des raisons sans doute alimentaires ; en plus, les couleurs sont à vomir par endroits, c'est très psychédélique, et il y a trop de sang... ça n'était pas comme ça 15 ans avant (on est ici en 1989). D'autre part, je n'ai jamais aimé le Diacre, un personnage qui ne présente pas un aspect imprévisible et déjanté d'une belle richesse comme peut l'être le Joker ; le scénario est de ce fait, peu crédible, avec des relents violents, il ne fait pas rêver ni ne distrait, et Batman n'en sort pas grandi. Si des lecteurs veulent découvrir ce héros emblématique de la culture comics, c'est pas par ces albums qu'il faut commencer, mieux vaut les éviter...

15/09/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Au début, je trouvais ce Batman intéressant. J'étais captivé par ce que je lisais comme par exemple la manière dont le Diacre réussit à briser Batman. Malheureusement pour moi, j'ai trouvé la suite moins bonne. Faire de Batman un être brisé psychologiquement n'est pas une mauvaise idée, mais j'ai vite trouvé cela soûlant car les paroles m'ont semblé répétitives. J'ai eu le même problème avec Dark Knight, mais au moins dans ce Batman il y avait des choses passionnantes alors que ce n'est pas le cas ici. Je me suis franchement ennuyé en lisant les deux derniers tomes.

12/06/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Bof, bof : voilà une histoire de Batman (Et Robin) très médiocre, voire qui irait jusqu'à dénaturer le personnage de Batman. Déjà concernant le dessin, il est moyen sans être moche. Par contre, comme trop souvent dans les comics, les couleurs sont franchement moches. C'est surtout au niveau du scénario que cette série pêche pour moi. Déjà, l'idée de base de l'histoire est assez banale : un prophète-prêtre de l'ombre hypnotise les foules, galvanise les masses et cherche ainsi à s'emparer du pouvoir. Mais ensuite, c'est la façon dont est traité le personnage de Batman qui m'a moyennement plu. Pour commencer, le point principal de l'histoire, c'est que le Diacre va réussir très vite à briser Batman, à détruire son moral et sa confiance en lui. Ainsi, pendant les trois quarts de l'album, nous trouvons un Batman désemparé, faible, pleurnichard, drogué et victime d'hallucinations. (notons au passage une grosse incohérence du scénario : Batman est longtemps prisonnier du Diacre, mais jamais celui-ci ne va chercher à enlever son masque pour connaitre sa vraie identité). Bref, un Batman diminué, obligé d'être aidé sans arrêt par Robin. Celui-ci va d'aileurs jusqu'à lui flanquer une belle baffe pour lui faire reprendre la raison : les 2 cases en question, où ensuite Robin tire une tronche qui dit "Oups ! C'est pas Batman que je viens de beigner là ?", m'ont d'ailleurs bien fait rire (le seul moment franchement agréable de la BD, je trouve). Donc voilà, pendant une majorité de la BD, Batman est brisé et c'est ça "l'interêt principal" d'Enfer Blanc. Mais ensuite, il reprend du poil de la bête, et là de nouveau le scénariste le dénature trop à mon goût. Car il va devoir affronter face à face l'armée du Diacre, et pour cela, Robin et lui vont s'équiper d'une batmobile avec des roues géantes (le truc bien américain et presque inutile dans le scénario) et surtout de fusils-mitrailleurs et autres mitrailleuses lourdes (à fléchettes soporifiques, heureusement, l'honneur est sauf) : bref, des armes à feu alors que Batman y est totalement opposé en principe (principe qui est bien vite éludé dans Enfer Blanc pour laisser la place à l'action "parce qu'il le faut bien"). Voilà donc quatre tomes d'une série dont on ne retire pas grand-chose, que ce soit au niveau du dessin, de l'originalité du scénario et surtout pas au niveau du personnage de Batman lui-même (à part si vous fantasmez sur un homme-chauve-souris qui se morfond dans son coin).

08/04/2004 (modifier)