Dynamite Diva - Rumeur mécanique (Dynamite Diva – The engine whispers)

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Une bande dessinée définitivement trash, allant puiser dans le meilleur de l’underground américain et européen tout ce qu’il y a de plus pulp et pulpeux. C’est le premier album du jeune Canadien Jasper Jubenvill, et sa maîtrise du genre impressionne vraiment.


Auteurs canadiens Les petits éditeurs indépendants

Un premier meurtre sordide, un chauffeur de taxi détraqué et voilà que les cadavres s’accumulent, laissant la police perplexe et bien loin de la troublante vérité. Par chance, la plantureuse Dynamite Diva s’en mêle, qui ne renoncera à aucune course-poursuite ni à aucun sacrifice pour traquer le criminel et dévoiler ses funestes desseins. Chagrin, fureur et extase s’entremêlent en une histoire noire, très noire, que vous n’êtes pas prêt d’oublier.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Juin 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Dynamite Diva - Rumeur mécanique © Ici Même 2025
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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20/06/2025 | Cacal69
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L'avatar du posteur Noirdésir

Wouahouh, ça décoiffe ! Et c’est bien à réserver à un lectorat adulte, tant le récit, qui mélange pas mal de genres – du polar, du fantastique, de l’érotisme – se développe dans une atmosphère trash et provocatrice. On pourrait en effet dire que c’est un polar noir, glauque et désespéré, avec des personnages ayant du mal à vivre avec leurs névroses (le chauffeur de taxi psychopathe et meurtrier en tête). Mais l’enquête sur des meurtres violents est menée par un inspecteur vieille école désabusé et bourré de préjugés, et une jeune profileuse amoureuse de la principale suspecte, Dynamite Diva, héroïne au look gothique improbable, qui elle-même se lance à la poursuite du suspect, mais dans le rôle de l’ange exterminateur. Plus que le récit lui-même, c’est l’ambiance développée par Jasper Jubenvill (que je découvre avec cet ovni) qui vaut le détour, et qui ne manquera pas d’interpeler et d’attirer les amateurs d’underground et plus généralement de folie indé déjantée. Au service de cette histoire – tout aussi facilement ou difficilement résumable – Jubenvill nous propose un travail graphique lui aussi original, et plutôt à mon goût. Il y a un peu de Crumb dans les personnages – féminins en tête – bien en chairs. Et j’aime bien le rendu de son Noir et Blanc. Au milieu du récit sont glissées plusieurs pages remplies de fausses pubs, de gadgets et autres produits dérivés autour de Dynamite Diva, et ça donne une patine vintage pas désagréable. La dernière page laisse entendre qu’une suite est possible. Pourquoi pas ? En tout cas cet album m’a suffisamment intrigué pour que j’en sois si elle voit le jour. Pour finir, ajoutons que les éditions Ici Même ont encore fait du très beau travail.

08/10/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
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Déjanté ! Jasper Jubenvill est un jeune auteur d'une vingtaine d'années, il vit à Vancouver au Canada. Ce comics est le quatrième numéro des aventures de Dynamite Diva, les trois premiers numéros d'une trentaine de pages ont été publié dans un fanzine et celui-ci a été auto-édité, et c'est cet opus que les éditions Ici Même nous propose dans ce magnifique album. Un one shot se suffisant à lui-même. Comme le souligne la première planche, une lecture pour un public averti, un récit inclassable, très très violent avec quelques scènes pornographiques sur fond de thriller. L'histoire se déroule dans l'après guerre, le personnage central est Dynamique Diva, c'est une femme libérée, indépendante, pulpeuse et n'ayant pas froid aux yeux. Elle va se mettre à la recherche d'un serial killer, qui a assassiné une amie, en parallèle de l'enquête policière. De nombreux personnages, ils seront, chacun dans son rôle, à la limite du stéréotype et très bien campés. J'ai particulièrement aimé l'inspecteur Archie, il est homophobe, raciste et misogyne, et devra faire équipe avec une profileuse asiatique lesbienne. Détestable à souhait ! Et évidemment notre tueur en série qui se promène au volant de son taxi en slip et talon aiguille, tout en obéissant à la voix diabolique qui lui dicte ses actes. Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue. Un récit au ton décalé, malaisant et trash, et aux nombreuses références, comment ne pas penser à Betty Boop, la ressemblance physique avec Dynamite Diva est frappante, son cache-œil et l'automobile tueuse à deux films de Tarantino, une verge en érection avec une tête de serpent à la place du gland à la bible, et bien d'autres encore. La conclusion cathartique est un excellent contre poids à tout le déchaînement de violence qui s'est abattu précédemment. Une lecture qui demande de la concentration, c'est dense et les sauts temporels tombent comme un cheveux dans la soupe. Une BD qui pousse à la réflexion si on prend le recul nécessaire. La partie graphique est sombre comme l'intrigue. Un noir et blanc dominé par le noir dans un style très underground. La mise en page alterne des planches sous la forme de gaufrier, mais le grand format permet de ne pas perdre en lisibilité, et d'autres plus aérées (mais moins nombreuses). Quelques pages viennent régulièrement couper le récit avec de fausses publicités (dessins ou photos) sur le personnage de Dynamite Diva. Une autre référence... Du très bon boulot. Après le récit principal, un épilogue (Mère ! Mothra !) esquissant une suite possible. Je ne suis pas forcément un adepte du underground, mais pour le coup j'ai bien apprécié. Un album qui ne fera pas l'unanimité.

20/06/2025 (modifier)