Le Prince de la Nuit

Note: 3.97/5
(3.97/5 pour 61 avis)

A chaque époque trouble de notre société apparaissent les vampires. Une famille touchée par le fléau a juré de se débarrasser du plus dangereux d'entre eux, de génération en génération, au cours des siècle, jusqu'à ce qu'il aille dans sa tombe et n'en ressorte plus.


1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens A travers les âges Glénat Immortels L'horreur en bande dessinée Vampires

Au moyen-âge, un petit noble sans la moindre envergure, Rougemont, accueuille un troubadour nommé Kergan en son chateau. N'ayant pas le moindre attrait pour la musique, il laisse sa femme et le musicien seuls. Kergan se trouve être un vampire, mais Rougemont ne s'en rend compte qu'après les cris et la mort de sa femme. Kergan réussit à prendre la fuite. A partir de cet instant, Rougemont promet qu'il tuera Kergan, ou sinon, sa descendance le fera. Nous retrouverons donc les Rougemont pendant la grande peste de Venise, ou sous la révolution française, ou encore en France, pendant le années 30.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1994
Statut histoire Série en cours - cycle(s) terminé(s) (3 cycles terminés) 9 tomes parus

Couverture de la série Le Prince de la Nuit © Glénat 1994
Les notes
Note: 3.97/5
(3.97/5 pour 61 avis)
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18/09/2001 | Kael
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L'avatar du posteur Agecanonix

Avant de lire cette série, je me suis dit "encore une histoire de suceurs de sang avec tout l'attirail crucifix, gousses d'ail et eau bénite vu dans quantité de films sur Dracula", et puis, je vois le nom d'Yves Swolfs, dont je suis admiratif, et je me décide à tenter l'aventure. J'avais déjà apprécié son travail sur la série western Durango et sur Dampierre. Finalement, je suis loin d'avoir été déçu, car j'étais tellement captivé que j'ai lu les 6 albums à la suite en une journée. Swolfs livre ici avec un talent indéniable une habile chasse au vampire à travers 7 siècles, en utilisant les vieilles recettes de ce type de récit (châteaux lugubres, cryptes effrayantes, chauve-souris, pieu planté dans le coeur...). On se balade à travers les époques, en parallèle avec le destin de Vincent Rougemont dans le Paris de 1933, jeune journaliste dont la famille est frappée de malédiction par cet être fascinant qu'est Kergan. Au travers de dessins superbes de vieux châteaux, Swolfs de son trait séduisant et puissant, restitue toute l'imagerie et le folklore des sagas vampiriques en prenant soin de cerner avec jubilation son anti-héros à l'appétit féroce, incarnation de toutes nos pulsions négatives, et en insufflant une ambiance à vous glacer le sang digne des vieux films gothiques anglais de la Hammer; le style de la série est très inspiré de ces films, de même que la progression du récit est remarquable, renforcée par quelques scènes-choc. L'érotisme ayant toujours été associé au vampirisme, Swolfs utilise cette donnée de belle façon, la morsure est vraiment un acte sexuel, comme le démontre la scène de morsure entre les cuisses d'une des victimes de Kergan. Cette publication de Glénat est sans conteste devenue une oeuvre majeure de la BD, un véritable must de la BD fantastique, dont tous les albums sont de qualité égale, elle est donc indispensable dans toute bonne BDthèque qui se respecte. ADDITIF SUR LA REPRISE : TOME 7 Je ne pensais pas que Swolfs reviendrait sur cette série que j'ai décrite comme un incontournable de la BD. Je pensais qu'il avait tout dit et que les 2 précédents cycles étaient tellement intenses que le tout se suffisait à lui-même. Il est vrai que la dernière planche du tome 6 marquait la fin de cette série et la fin du maléfique Kergan, mais Swolfs s'arrangeait pour laisser une fin ouverte, il choisit donc d'y revenir 14 ans après en abordant les origines de Kergan, depuis des temps reculés, puisque la période est celle de l'Antiquité, sous le règne de l'empereur romain Trajan, dans le royaume des Daces. Une bonne idée, ce peuple des bords du Danube (Roumanie actuelle) n'ayant jamais été vu en BD ; la Dacie fut d'ailleurs la grande conquête de Trajan, elle devint province romaine. La progression est remarquable encore une fois, le dessin de Swolfs s'est considérablement épaissi, son trait est d'une vigueur et d'une puissance impressionnantes, j'adore ce style.. Mais combien de tomes encore ? est-ce le début d'un nouveau cycle qui va nous mener loin ? je ne souhaite pas que Swolfs épuise trop le sujet en l'affadissant, ce serait vraiment dommage ; pour l'instant cette reprise est d'un excellent niveau, on sait comment Kergan est devenu vampire, mais attention à ne pas tirer trop sur la corde..

04/06/2013 (MAJ le 18/06/2015) (modifier)

Il s'agit pour moi d'une série particulière, car c'est l'une des premières à avoir déclenché chez moi le virus bédéphile. Les albums plongent le lecteur dans un univers gothique imprégné des vieux films d'horreur des années 30. Swolfs joue avec les flash-backs, et le lecteur se retrouve pris entre les aller-retour entre le moyen-âge de Jehan et les années 30 de Vincent. Cette structure se répète sur les albums suivant mais avec d'autres ancêtres de la famille Rougemont. Le dessin de Swolfs montre l'évolution du dessinateur depuis Durango, même si son trait est parfois un peu hésitant sur certaines planches. Le dessin est assez fin, détaillé et desservi par des jeux d'ombrages maîtrisés qui donnent aux différentes cases un sens du cadrage presque cinématographique. Les couleurs de Sophie Swolfs font baigner l'album dans tes tons très ocres quand on se trouve dans le passé, et des teintes plus grisonnantes et bleutées quand on se trouve dans les années 1930. Les personnages de Swolfs n'apportent certes rien au mythe du vampire, mais l'ambiance de la série est en soi une très bonne raison d'y jeter un oeil. Car on se trouve ici face à une oeuvre gothique flamboyante, une histoire de vengeance qui survit par delà l'amour, la mort et les siècles. Un album à ranger à côté des oeuvres de Polidori, M.G. Lewis et Ann Radcliff. Excellent.

19/06/2006 (modifier)