Eyes without a face

Comédie grinçante, délire mégalomaniaque d’un raté grandiose
La BD au féminin Les Losers Les petits éditeurs indépendants
Sylvain Fardot, c’était la star de la série TV « Un si beau bonheur », avant que la production ne décide de faire mourir son personnage dans un crash d’avion. Pour tenter de soigner sa déprime, le jeune homme quitte Paris pour venir se ressourcer chez ses parents près de Lourdes, tel le fils prodigue. En attendant une hypothétique proposition de tournage, il s’essaie à l’écriture. Le miracle de la résurrection aura-t-il lieu ? Derrière le personnage de Sylvain Fardot, avec toute une époque derrière lui, Eyes without a Face (qui emprunte son titre à la chanson de Billy Idol tout en faisant un clin d’œil aux « visages sans yeux » (caractéristiques de l’autrice) est le nouvel album au rythme enflammé de Marie Baudet.
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Date de parution | 04 Septembre 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


J’ai d’emblée été gêné par le style graphique utilisé par l’auteure, pas vraiment mon truc – mais c’est affaire de goût et d’autres peuvent davantage accrocher. Mais cet apriori négatif et la lecture ultra rapide et une intrigue très peu développée me faisaient aller doucement vers deux étoiles. Mais finalement je vais mieux noter cet album. Passons sur le dessin et ces visages sans trait (ce que je n’aime pas) et une esthétique plus décorative qu’autre chose. Mais Marie Baudet, par petites touches et sans hélas densifier trop son histoire, parvient tout de même à brosser le portrait d’un pauvre type, Sylvain Fardot, acteur de feuilleton télévisé dont le personnage – seul titre de gloire et de rémunération – disparait brutalement de la série. Fardot se réfugie chez ses parents – et sa frangine – pour se ressourcer. C’est en fait est un personnage insupportable. Seuls ses parents, anesthésiés par jeux et séries télévisées débiles semblent ne pas en souffrir. Mais sa sœur pète régulièrement un câble face au mollusque geignant qui squatte les toilettes et parasite ses proches. Fardot est un gros loser, qui pète bien plus haut que son cul, et ses rêves de renaissance médiatique finissent pitoyablement dans le rayon charcuterie du supermarché du coin. Il y a quelques moments savoureux, un humour noir, un peu absurde et cynique autour de Fardot, mais si ça sauve la lecture, celle-ci est trop rapide, et Marie Baudet aurait pu davantage développer l’histoire, comme Fabrice Caro sait le faire sur des sujets proches et sur un ton lui aussi caustique dans ses derniers romans. Note réelle 2,5/5.


« Eyes without a face », c’est d'abord un tube de Billy Idol, star de la pop punk des années 80, mais aussi le titre qu’a choisi Marie Baudet pour son second album. Elle nous replonge ainsi dans l’atmosphère de cette époque pour raconter l’histoire de ce « loser magnifique » qu’est Sylvain Fardot (évidemment inventé, faut-il le préciser ?), qui supporte mal de ne plus être sous les feux de la rampe. C’est en découvrant le clip du rocker british qu’il décide de s’identifier à son personnage, espérant ainsi sauver sa popularité. Mais ses parents s’inquiètent de son nouveau look, teinture blonde platine et piercing raté. Sa sœur Stéphanie quant à elle est excédée par son comportement de diva du petit écran. L’ouvrage, qui se lit très vite, s’apparente à une farce tragi-comique, brocardant au passage avec un humour grinçant le milieu de la télévision et ses vedettes d’un jour. Plutôt bien brossé, le portrait de Sylvain Fardot le bien nommé est emblématique de ces personnalités qui connaissent la célébrité sans envisager qu’elles puissent un jour retourner dans l’anonymat, et préfèrent se la raconter en s’imaginant être le centre du monde. Fardot apparaît ainsi comme une diva à la fois horripilante et pathétique dans son immaturité, provoquant des situations cocasses où il se mue en victime : rembarré constamment par sa sœur (à juste titre), blessé en se perçant l’oreille ou encore assommé par un jambon dans le Super U où il était invité à une séance de dédicaces. L’approche graphique de Marie Baudet, très éloignée des codes de la bande dessinée, évoque un style pictural où disparaissent les contours, sorte de pop-art impressionniste. On pourra apprécier ou pas l’imprécision des formes et les visages dépourvus d’yeux, de nez et de bouche (à l’exception de Billy Idol), c’est une affaire de goût. Née en 1983, l’autrice s’est davantage attachée à produire une atmosphère « eighties », en mettant en avant des éléments et objets d’époque (la Fiat Panda, les Mikado, les lampes à lave…). Les nostalgiques de cette période devraient être comblés, mais on imagine que l’histoire se déroule tout de même à notre époque étant donné la présence de smartphones et de laptops. Si ce portrait discrètement incisif tient plutôt d’un registre récréatif, les amateurs d’objets consistants pourront toutefois regretter le côté quelque peu superficiel de l’exercice, pour un ouvrage au propos certes digne d’intérêt, loin d’être désagréable, mais trop vite lu.
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