Sa Majesté des Mouches

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)

Adapté pour la première fois en bande dessinée, le chef-d'œuvre de William Golding est ici majestueusement mis en scène par le dessin d'Aimée de Jongh.


Adaptations de romans en BD Auteurs néérlandais Futurs immanquables La BD au féminin Les naufragés Les prix lecteurs BDTheque 2024

Une bande de garçons issus de la haute société anglaise échouent sur une île déserte à la suite du crash de leur avion. Le pilote et les adultes qui les accompagnaient sont morts. Livrés à eux-même sur une île paradisiaque, les voilà bien décidés à jouir de cette toute nouvelle liberté. Une nouvelle vie sans adulte et sans règles : des vacances. Ils se nourrissent de fruits, jouent et se baignent. Pour survivre, ils seront pourtant bien obligés de s'organiser et de reproduire les schémas sociaux inculqués. Le téméraire et gentil Ralph devient alors le chef de cette petite tribu. Mais c'est compter sans Jack qui décide de former une autre tribu, plus sauvage et violente. Chaque garçon doit choisir son camp et la guerre fait rage entre eux.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Septembre 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sa Majesté des Mouches © Dargaud 2024
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)
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16/09/2024 | Mac Arthur
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Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

J'ai une relation particulière avec le premier roman de William Golding. Comme certains ici et comme l'autrice, je l'ai découvert en cours d'anglais, vers l'âge de 13 à 15 ans. Ce fut immédiatement un choc. Dans un récit d'une puissance, d'une fulgurance que j'ai rarement rencontrées depuis, l'auteur britannique a su saisir la substantifique moëlle de deux aspects de l'Homme : le délicat passage de l'enfance à l'adolescence, avec une autonomie renforcée mais parfois chaotique, et d'autre part la frontière fragile entre la civilisation et la barbarie. Un roman court, tétanisant, que j'ai dévoré à l'époque en VO, et relu dans la langue d'origine et en français depuis. Une histoire qui m'a hanté pendant une trentaine d'années, au point de vouloir moi-même l'adapter en bande dessinée. Mais les éventuels problèmes liés aux droits d'auteur (Golding étant mort en 1993) et peut-être une immaturité dans le projet l'ont bien vite fait capoter; Je referme là la parenthèse personnelle pour revenir à l'album d'Aimée de Jongh. Lorsque j'ai vu la sortie de cet album, j'ai eu un petit pincement au cœur, et n'ai pas hésité longtemps avant de l'acquérir (après l'avoir bien sûr feuilleté pour m'assurer qu'au moins mes yeux se régaleraient). J'ai mis un peu plus de temps avant de le lire, souhaitant bien sûr m'entourer des meilleurs conditions pour lire cet album que, quelque part, j'attendais impatiemment. Et le résultat ne m'a déçu. Sur le plan graphique tout d'abord. Il fallait un(e) artiste au style à la fois anguleux et au trait bien affirmé pour adapter cette histoire, qui s'adresse autant aux jeunes ados qu'aux adultes. Aimée de Jongh requiert en effet ces qualités, avec une mise en couleurs qui insiste sur les verts et les nuances de feu, des nuances qui ont toute leur importance dans le récit. J'ai beaucoup aimé également son traitement des moments-clés, tels l'acharnement des enfants sur Simon, la chute de Piggy, ou encore la découverte de la conque et les premiers échanges entre les enfants. J'ai beaucoup aimé ses choix de cadrages, sur les visages ou sur d'autres parties du corps, que ce soit pendant les scènes d'action ou plus contemplatives. Pour moi on n'est pas loin de l'adaptation que j'aurais aimé voir. Je recommande donc cette lecture à toute personne de plus de 12 ans si elle ne connaît pas le roman, car c'est pour moi, tout simplement, une excellente adaptation d'un roman majeur du XXème siècle.

12/04/2025 (modifier)