Le Théorème du vaquita

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

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BD Reportage et journalisme d'investigation Documentaires Environnement et écologie Les petits éditeurs indépendants

Les écosystèmes dont nous dépendons pour survivre menacent de s'écrouler. Le tableau semble bien noir mais il y a de l'espoir. Les auteurs nous embarquent dans une aventure extraordinaire, qui va changer notre regard sur la nature et les animaux. Si l'on veut sauver notre espèce, nous devons inventer une nouvelle manière d'habiter la terre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Octobre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Théorème du vaquita © Fayard 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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11/03/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

Cette série sur l'urgence écologique se démarque un peu des très nombreuses séries sur cette thématique. Hugo Clément propose un documentaire engagé basé principalement sur le bien-être animal et la relation homme-animal. C'est parfois violent comme le prouve les chapitres sur les abattoirs ou sur le massacre des globicéphales aux Féroé. Pendant 12 chapitres Clément se met en scène avec un discours maintenant connu pour ceux et celles qui suivent cette thématique de près: Il y a urgence, nous fonçons dans le mur mais ne culpabilisons pas et gardons espoir. Cela me laisse dubitatif car je ne vois rien beaucoup changer depuis Rio, au contraire. Les chapitres sont assez courts et travaillent beaucoup sur le spectaculaire. Toutefois j'ai aimé que l'auteur soulève certains points peu visités comme le by catch de la pêche ou l'implication de plus en plus grande des mafias dans ce circuit écologique. En voulant rester proche du terrain cela conduit Clément à introduire des chapitres presque anecdotiques forts en émotion ( les globicéphales pour la cruauté et les gorilles du Burundi en soulagement) parmi des chapitres à l'impact bien plus lourd ( l'élevage en batterie, la pollution plastique, la fonte du permafrost). Cela donne un résultat qui manque parfois de cohérence dans l'importance des thématiques. De plus l'auteur utilise quelques argumentations maladroites (comme le surpoids des chasseurs). Enfin son exposé manque quelquefois de précisions. Ainsi toutes les viandes ne se valent pas en terme de GES et tous les végétaux ne sont pas neutres ( café ou chocolat par exemple). Le graphisme de Dominique Mermoux fait bien le travail dans le style documentaire. C'est simple et efficace. Il y a des cases difficiles et cruelles mais l'auteur se garde de tout voyeurisme et de sensationnalisme morbide. Je regrette que Clément n'ait pas trouver une place pour le gaspillage alimentaire. Un sujet qui me touche beaucoup. Une lecture avec quelques faiblesses mais plusieurs points très intéressants.

24/04/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Dédié à la cause animale et, plus largement, à l’impact de l’homme sur la planète, cet album m’aura dans un premier temps déçu par le manichéisme dont fait montre Hugo Clément avant de finalement me séduire par une deuxième partie que je trouve plus objective (même si Hugo Clément garde son discours du début et, par là même, écrit quelques propos contradictoires). La première partie du récit est vraiment centrée sur le bien-être animal, avec une condamnation en règle de tous les humains carnivores (chasseurs, pêcheurs, éleveurs et bien entendu consommateurs de viande, d’œufs, de lait, de fromage, etc…) Si j’approuve la condamnation de la surproduction, de la surexploitation et de la surconsommation (de viandes, entre autres), si moi non plus je ne porte pas spécialement les chasseurs en haute estime, je n’ai pas apprécié la généralisation des cas dont fait montre l’auteur. Ça manque de nuances et Hugo Clément semble lui-même s’aveugler pour défendre ses convictions. Le récit bascule une première fois au chapitre 8, dans lequel l’auteur nous parle d’une forêt au Mexique, dont un des grands défenseurs s’est fait abattre par une mafia locale. L’enjeu ? Une déforestation au profit d’une monoculture dédié aux avocatiers. Or, l’explosion de la production d’avocats ne peut pas vraiment être imputée aux consommateurs de viande. Au contraire, ce fruit est associé à une alimentation saine et vegan. Et alors qu’il avait condamné les ‘viandards’ tout au long des 7 premiers tomes, dans celui-ci, il ne critiquera en rien les consommateurs irresponsables d’avocats. La suite du récit va mettre en avant d’autres contradictions. Le chapitre qui condamne les monocultures est assez édifiant à ce sujet avec un beau dessin qui montre combien la nature se portait mieux… quand on alternait pâtures, jachère et cultures. Et là encore, Hugo Clément oublie de préciser qu’une pâture n’a de sens (et d’existence) que s’il y a élevage. Quelque part, ce livre m’a souvent fait râler par les partis-pris que prend son auteur. Pourtant, je le trouve d’intérêt public car je suis d’accord avec lui sur beaucoup de points : veiller au bien-être animal autant que faire se peut (mais sans se croire supérieur aux autres animaux, qui, soyons en convaincus, ne s’inquiètent de notre bien-être que si cela leur rapporte quelque chose), diminuer notre consommation de viande, revenir à des modes de production, de nourriture entre autres choses, plus sains (pour nous comme pour la planète), se responsabiliser vis-à-vis de notre propre consommation. Ce sont des thèmes à la mode mais aussi des thèmes essentiels à notre époque. En parler, c’est très bien. En parler sans œillères, c’est encore mieux. Par conséquent, le fait qu’Hugo Clément n’aborde à aucun moment le problème de la croissance démographique mondiale (nous sommes quatre fois plus nombreux sur terre qu’en 1950) et l’impact évident que cette croissance a sur le dérèglement climatique, sur l’extinction de masse, sur l’appauvrissement des sols me dérange. En ce qui concerne l’aspect technique de ce récit, je n’ai par contre aucune critique à formuler. Le dessin est très agréable et le découpage en courts chapitres donne envie de continuer la lecture. Par conséquent, même si ce n’est pas le genre de livre qu’on lit pour son esthétique, j’ai vraiment aimé le travail réalisé par Dominique Mermoux et Vincent Ravalec. Donc voilà : c’est un livre intéressant qui soulève de bonnes questions mais qui se refuse à en aborder d’autres moins consensuelles. A lire avec un regard critique mais à lire quand même.

11/03/2024 (modifier)