Le Voile blanc

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Novgorod, 1570. Aglaja a été choisie par sa tribu nomade pour conclure les célébrations du solstice d’été, selon un ancien rituel. Mais la cérémonie est soudain interrompue par un être qui enlève la jeune fille et la séquestre dans une grotte au fond du lac.


Auteurs italiens Environnement et écologie Ere Victorienne Froid. Neige. Glace Guerre des sexes La BD au féminin Mythologie Séries avec un unique avis

Londres, 1851. Comme depuis près de trois siècles, il n’y aura ni printemps, ni été. Au cours de la grande Exposition universelle, lady Blodwen Morgan, son frère Dylan et sa sœur Rhian, des biologistes, lancent un appel désespéré afin de trouver des volontaires et des ressources pour une mission de recherche. Ils essaient d’atteindre les forêts de glace de Novgorod, que les savants désignent comme l’épicentre du phénomène climatique qui ravage la terre, et cherchent un moyen de l’arrêter avant que la famine ne décime tout être vivant.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Mars 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Voile blanc © Akileos 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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14/02/2024 | gruizzli
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Par gruizzli
Note: 4/5
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C'est à Angoulême que j'ai découvert cet album qui semble être passé complètement inaperçu à sa sortie en 2022. Pour autant, la couverture m'a tapée dans l’œil et j'ai pu acheter le dernier album dédicacé du stand. Ça ne se refusait pas ! Et grand bien m'en a pris, puisque j'ai pu découvrir une scénariste que je ne connaissais pas ainsi qu'un dessinateur ma foi talentueux. L'histoire est un mélange assez assumé de références culturelles qu'on peut facilement deviner, avec un soupçon de considération sur le climat ainsi qu'une pointe de fantastique dans un style victorien proche du steampunk (même si ça ne rentre clairement pas dans cette catégorie). Disons que ça rejoint ces BD qui mélangent agréablement tout dans un pot-pourri culturel mais qui n'est pas pour autant ultra-référencé. Si vous ne voyez pas les clins d’œil ou inspiration, la lecture n'en sera pas gâchée. D'ailleurs, cette histoire est étrange et je dois dire qu'elle n'est pas très claire à la première lecture. Ça commence dans le fantastique, ça bascule dans le victorien et ça continue dans le fantastique nordique. Mais pour autant, j'aime bien les idées de l'autrice. On sent que le fil directeur est la question des femmes dans la société et qu'elle mêle ça à des légendes à leurs propos. Personnellement j'aime bien la fin, qui nuance le propos qui semble tenu tout du long et propose une forme de réconciliation des sexes que je ne peux qu'approuver. Pour le reste, le récit est une quête linéaire qui commence dans une Angleterre sous la neige et se poursuit par l'expédition vers Novgorod, avec un personnage féminin central qui poursuit sa quête d'enrayer cet hiver qui envahit le monde. Ce n'est jamais follement original dans son déroulé, mais c'est efficace. Notamment la question de Dmitri, personnage trouble qui l'accompagne et dont je ne m'attendais pas à l'évolution finale. Je n'ai pas été spécialement surpris, mais j'aime que l'auteure joue sur quelques détails pour maintenir le suspense : le monde qu'on découvre en proie à l'hiver perpétuel, endormi sous le fameux "voile blanc", les incursions du fantastique, la dualité de genre qui s'affiche progressivement, le double récit entre les enfers et le monde réel ... Le final propose une lecture plus nuancé de son récit et propose l'amour comme résolution du conflit. C'est mon côté fleur bleue qui parle, mais j'aime bien. Sous des aspects de quête classique, le récit nous parle du conflit entretenu depuis des siècles entre les hommes et les femmes mais aussi la question du changement climatique, ici inversée dans une exagération du "petit âge glaciaire", une métaphore assez bien trouvée à mon sens. C'est plaisant de lire un récit bien mené mais qui propose quelques idées pas bête. Le dessin est ce qui me fait remonter ma note : il est franchement bon, avec un trait maitrisé d'un bout à l'autre, autant dans les visages que dans les décors. L'auteur exerce le métier depuis presque trente ans (même s'il n'a fait que peu de BD) et ça se sent. Il y a une vraie recherche de contraste, notamment dans la colorisation en opposant les tons blancs et froids au couleurs chaudes de l'enfer. C'est plaisant à lire, on sent que l'auteur s'est fait plaisir notamment dans la fin. Bref, une lecture plaisante, pas dénuée de réflexion et qui reste assez grand public. Une BD divertissement, donc, mais qui se lit agréablement. Disons que je mets un 3.5 arrondi au supérieur !

14/02/2024 (modifier)