Mister X. (The Return Of Mister X.)

Note: 5/5
(5/5 pour 1 avis)

Presque polar à l'ambiance futuriste, et dont le dessin volontairement très simplifié mais rigoureusement juste invite à une lecture facile, Mister X offre un excellent moment de détente de grande qualité au pays des Comics inspirés. Humour, action et originalité sont au rendez-vous de cette enquête particulièrement ludique au sein d'un univers peuplé de personnages plus vrais que nature.


Perles rares ? Séries avec un unique avis

Un inquiétant et mystérieux individu réapparait à Radiant City, fabuleuse ville futuriste sensée être l'idéal urbain de l'homme moderne mais qui, visiblement, ne convient pas à tout le monde : psychoses et perversions de l'âme y semblent monnaie courante. Mais Mister X, coincé entre conquêtes involontaires, ex-épouse irrésistible plus un malfrat jaloux, un assassin machiavélique et quelques robots belliqueux (!) est déterminé à "réparer" -littéralement !- la cité avec laquelle il entretient (ou a entretenu...?!) des liens manifestement très étroits...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1986
Statut histoire Série terminée (Première série originale (V.O. en Anglais)composée de quatorze épisodes.) 1 tome paru

Couverture de la série Mister X. © Aedena 1986
Les notes
Note: 5/5
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24/01/2024 | Bruno :)
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Par Bruno :)
Note: 5/5
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Avec comme point de départ l'idée très originale d'une ville "malade", psychologiquement nocive pour ses habitants à cause des impératifs économiques qui ont présidé à sa construction (!), Dean Motter, Paul Rivoche, Gilbert, Mario et Jaime Hernandez (ce dernier au dessin, stylistiquement guidé par Rivoche) ont, en quatre épisodes, troussé un quasi-thriller très dynamique -et amusant !- où l'on suit les tribulations assez désordonnées d'un héros franchement dépassé par la tournure des évènements, mais déterminé à tenter de sauver ce qui peut l'être de cette utopie de béton et de technologie. Rebondissant (littéralement !) d'une rencontre à une autre -chaque intervenant très brillamment défini ET par les dialogues Et par le graphisme prodigieusement alerte et maitrisé de Jaime Hernandez !-, Mister X, usant de moyens bluffants de nouveauté et d'inventivité (!!), parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin de cet arc, qui mêle très harmonieusement l'ambiance Polar des années trente avec l'esthétique S.F. des Pulps des années cinquante (entre autres...) pour, finalement, un rendu pas mal Eighties, "BDéistiquement" parlant. Seulement quatre épisodes traduis et réunis sous la forme d'un album assez luxueux : la couverture de Rivoche est magnifique. Mais les choix scénaristiques de Dean Motter (ainsi que les tentatives d'imitation maladroites du successeur de Jaime Hernandez, forcément vouées au "moins bien") pour les suites non traduites, trahissent tellement le script original qu'on peut largement se contenter de ces débuts brillantissimes... Au choix. Jaime Hernandez, comme d'habitude, est extraordinaire d'aisance ; et ses coups de crayons/pinceaux, pleins de retenue, de précision et de rigueur graphique (proportions, profondeur, perspectives, Etc...), offrent au récit un allant qui frôle une ambiance "Cartoon", pleine d'énergie et d'efficacité dans sa "simplicité". Le moindre anonyme qui passe est arbitrairement très "relooké" et l'ambiance générale de Radiant City s'apparente à un "clip-vidéo" des années quatre-vingt : la musique de l'époque semble rythmer les cases -découpage classique mais mise en scène, angles de vue et ellipses parfaitement orchestrés- et le mix général de l'ensemble finit par former un tout très cohérent -et, encore une fois, très dynamique. La colorisation (Rivoche) semble faite au feutres (j'en ai eu, des comme ça : pour designers...) et, pour complémentaire qu'elle soit du style graphique employé et de l'ambiance voulue par l'histoire, elle pourra rebuter certains. Étant donné le réel soucis esthétique des créateurs pour leur sujet, je trouve qu'elle se justifie par son parti-pris Coloriage : la ville, stylisée à l'extrême par ses forts contrastes ombres/lumières -mais pas forcément très jolie-jolie !- bénéficie ainsi d'un éclairage qui accentue son côté décors de théâtre. Une BD au sujet résolument unique et qu'on relit toujours avec plaisir ; et dont le ton général force la sympathie tant la caractérisations des personnages est réussie. De "l'affective" Mercedes à l'inflexible Katsuda, en passant par l'impitoyable Zamora et sa jalousie possessive envers l'immature Patrice ; ou bien encore la superbe Consuelo et jusqu'au si torturé héros de l'histoire, chacun d'entre eux participe avec beaucoup de bonheur à un ballet finalement pas mal Soap et assez magistralement réglé : la justesse de leurs relations interpersonnelles, ainsi que des dialogues particulièrement bien écrits, ajoutent encore à la profondeur de l'histoire. Témoignage talentueux d'une époque riche d'idées très "neuves" dans l'univers des Comic-Books.

24/01/2024 (modifier)