Cocon (Cocoon)

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

La guerre du pacifique vue de l'intérieur...


La BD au féminin : le manga Séries avec un unique avis [Seconde Guerre mondiale] La Guerre du Pacifique et le conflit sino-japonais

Cocon dépeint la lutte pour la survie d’un groupe directement inspiré de l’escadron Himeyuri composé de jeunes filles enrôlées comme infirmières à Okinawa pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces jeunes filles voient leur quotidien d’écolières, déjà chamboulé par la guerre, complètement anéanti lorsque leur travail en tant qu’infirmières commence. L’histoire est centrée sur le personnage de San, entre l’horreur de son quotidien et l’apaisement que lui procurent ses souvenirs des jours de paix relative.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Janvier 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cocon © IMHO 2024
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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16/01/2024 | Spooky
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Par Spooky
Note: 4/5
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Pendant la Guerre du Pacifique, l'ensemble de la société japonaise a été mobilisée pour soutenir l'effort de guerre. C'est ainsi que des écolières d'Okinawa, ce petit archipel au sud des îles principales du Japon, se sont retrouvées auxiliaires médicales dans les hôpitaux de campagne de l'armée impériale. Un bouleversement déjà important, qui a basculé définitivement quand les bombardements de l'armée américaine se sont intensifiés et que les blessés ont continué à affluer, sans moyens pour les soigner. C'est l'histoire -en partie fictive- de deux d'entre elles, Mayu et San, qu'a choisi de raconter la mangaka Machiko Kyô, en prenant leur point de vue. Ces adolescentes, qui un mois précédent, jouaient encore à la poupée (ou à des jeux équivalent), se retrouvent au milieu de l'horreur. Obligées de transporter des membres coupés pour arrêter les hémorragies ou la septicémie, de balancer des corps sans vie dans une fosse à l'intérieur de la grotte où est installé leur hôpital, de courir pour aller chercher de la nourriture ou des médicaments, les privations qui arrivent rapidement... C'est une vision sans concession d'un conflit qui nous est livré, jusqu'à l'inexorable, mais aussi la vie d'après. Il y a aussi une dimension onirique, lorsque San se remémore sa vie d'écolière, qui se superpose par moments avec la réalité du monde présent. Au-delà de la chronique historique, sans précision autre que la localisation à Okinawa, c'est aussi une chronique sociale basée sur différentes anecdotes que l'autrice a pu rassembler qui nous est livrée. Son trait fin, aéré, presque seulement esquissé, contraste avec la brutalité des faits, et le fait d'avoir transformé les hommes en silhouettes blanches en dit long sur la symbolique qu'a voulu installer Machiko Kyô, qui en dit quelques mots en postface. C'est glaçant.

16/01/2024 (modifier)