Golden West

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Le souffle épique du western revisité par un maître du dessin. En nous faisant revivre l’ultime élan de résistance d’une civilisation en péril, Christian Rossi donne à lire son œuvre la plus personnelle et la plus inspirée. (texte de l'éditeur)


Indiens d'amérique du nord Les Apaches

Banni de son peuple pour conjurer une malédiction, le novice apache Woan doit apprendre à survivre. Après avoir affronté, seul, à la frontière nord-ouest du Mexique, les épreuves des éléments naturels et des passions humaines, le jeune homme croise la route d’un guerrier dont les faits d’armes et la spiritualité ont marqué l’Histoire des Etats-Unis et la légende dorée de l’Ouest : Geronimo !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Octobre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Golden West © Casterman 2023
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

11/10/2023 | Mac Arthur
Modifier


Par Benjie
Note: 4/5
L'avatar du posteur Benjie

C’est incontestablement un très bel album. Je l’ai acheté pour le dessin de Christian Rossi et, dès les premières pages, j'ai été plongé dans une ambiance lourde, écrasée de chaleur, sous un soleil de plomb, dans le vent et la poussière. Les pages sont graphiquement très belles, les couleurs parfaites. Du côté du scénario, j’ai mis un peu de temps à trouver mon rythme mais une fois partie, l’histoire s’est étirée lentement jusqu'à la fin. Les personnages sont attachants, pas seulement Woan, le jeune héros banni, mais aussi les personnages secondaires qui sont bien travaillés. On découvre la culture apache non pas de manière caricaturale mais au contraire avec beaucoup de nuances et de détails. Même le personnage de Geronimo est utilisé avec finesse. Cet album c'est aussi une belle leçon d’histoire évoquant le recul de la culture indienne, les contacts avec les Blancs, la dimension inexorable de cette évolution et une fin plutôt réussie. Un album très fort, à savourer lentement.

25/02/2024 (modifier)
Par ethanos
Note: 4/5
L'avatar du posteur ethanos

Mon premier contact avec le dessin de Christian Rossi s'est fait en feuilletant les pages du diptyque La Gloire d'Héra, et je n'avais pas du tout accroché au dessin sur l'instant. Ma surprise avait donc été totale, quelques temps plus tard, en lisant le petit one shot Deadline, fait avec Laurent Bollée, j'avais été véritablement émerveillé par la beauté qui se dégageait des planches. Il en va franchement de même ici pour ce Golden West, qui est vraiment magnifique sur un plan graphique, et rappelle d'ailleurs souvent le Deadline auquel je faisais allusion. Surtout, au delà de l'habilité technique de l'auteur, de son talent pur de dessinateur, il parvient, grâce à son dessin, à créer une véritable ambiance, qui colle parfaitement au sujet. Les teintes ocres, marrons, entraînent le lecteur en plein territoire apache avec douceur, et un vrai parfum de nostalgie. A cela vient s'ajouter un rythme assez lent qui donne à l'ensemble un côté élégiaque, entre mélancolie et beauté d'un passé aujourd'hui disparu. Autre point fort de ce voyage de près de 170 pages à la découverte des cultures apaches, la qualité et l'importance des recherches faites par l'auteur, qui lui permettent de de nous proposer une sorte d'ethnographie visuelle, il nous prend par la main pour nous faire découvrir les us, les coutumes, et les croyances des différentes tribus qui peuplent son travail. Et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on se laisse emporter, qu'on le suit dans ce monde, dans une ambiance qui, selon moi, prime largement in fine sur le récit lui-même. Ce dernier n'est pas désagréable (même si certaines ruptures dans la chronologie des évènements peuvent surprendre), mais c'est surtout ce 'bain culturel' que j'évoquais à l'instant qui importe, et qui donne à ce Golden West, sa vraie valeur. Autre point à signaler, Rossi a su éviter le piège qui consiste à enfermer les amérindiens dans le rôle d'une espèce de 'bon sauvage' exclusivement mû par de bons sentiments et une proximité avec la nature. Ce qui en soi constitue une sorte de double insulte. Ce n'est pas parce qu'un peuple a malheureusement été victime d'un génocide (ou d'un ethnocide, si l'on croit l'ONU.... distinction subtile, dont le but réel m'échappe....?) que tous ses représentants étaient forcément des hommes de bien, animés des meilleures intentions, etc, etc. Le poids du drame vécu par les amérindiens est tel que certains auteurs ont parfois tendance à les essentialiser de manière lourdingue, pénible, et simpliste, ce qui, je trouve est de facto une façon de les réduire à une caricature. Pas de ça ici ! Au contraire, Rossi, ne cache rien des croyances, ou des actions, que l'on pourrait juger ridicules, ou moralement inacceptables. Les populations indiennes nous sont présentées telles qu'en elles-mêmes, (du moins ce que l'on en sait), et je trouve que ça mérite d'être souligné. On évite le bon sentiment facile, et c'est tant mieux. Au final, cet album a peut-être eu la malchance d'être parfois mis en compétition, en concurrence avec le Hoka Hey ! de Neyef, sorti quelques temps avant, et qui avait fait un tabac, même si les deux n'ont pas forcément grand chose à voir l'un avec l'autre (sans parler de toutes les sorties 'western' de ces dernières années). Et puis s'il fallait absolument les opposer, ou les comparer, je ne serais pas très loin de penser que le voyage est plus abouti, que l'immersion est encore plus totale dans ce Golden West, malgré un scénario assez classique, et peut-être un poil faiblard. Bref, je m'arrête là, mais, vous l'aurez compris, si vous avez quelques doutes, et hésitez à vous procurer ce bel album, franchement, nouez votre plus beau bandeau dans vos cheveux, faites remonter en surface vos vieux rêves de gosse, et plongez avec délice dans cet univers graphique et culturel. Le voyage en vaut vraiment la peine !

11/01/2024 (modifier)

A travers la vie de Woan, Christian Rossi construit une grande fresque épique qui nous conte en filigrane l'inévitable déclin ("forcé") de la civilisation Apache. Le pari était assez osé mais est pleinement réussi, on s'attache très rapidement à notre héros et à sa destinée. Mais pas que. En effet, de nombreux personnages secondaires fort intéressants viennent enrichir le récit (Entre autre: Ines, Lozen, Ta-Nah...). On y croisera également régulièrement l'un des acteurs majeurs de cette période coté apache en la personne de Géronimo. Le récit est plutôt orienté aventure/action. Au travers des 168 pages, on ne s'ennuie pas une seconde. On se dit même que l'histoire (Surtout la fin) aurait pu (du?) être beaucoup plus développé pour apporter encore plus de richesses et de réflexion à l'ouvrage. Le graphisme est remarquable. C'est du Christian Rossi au sommet de son art. A mes yeux, une grande Oeuvre de 2023 et un vrai plaisir de lecture.

28/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

N’étant pas un spécialiste de l’histoire indienne, je ne saurais dire ce qui est strictement historique et ce qui est fictionnel dans cette histoire. Par conséquent, je l’ai lue comme un récit d’aventure, sans m’inquiéter de sa plausibilité ou de son ancrage historique. J’ai donc vu dans ce récit un conte sur le crépuscule d’une civilisation. On y suit un jeune Apache dans son parcours de vie. D’abord rejeté par les siens, marqué par la tradition et l’éducation reçue, il va tenter de se réhabiliter, s’opposant aux blancs et, surtout, aux Mexicains, jusqu’à lutter aux côtés de Geronimo. Mais le temps passe et le jeune homme va évoluer dans sa perception de l’homme blanc, devenant moins radical et surtout conscient que l’avancée de la colonisation ne pourra être endiguée, un état de fait qui ne le mettra jamais en joie mais qu’il affronte avec lucidité. Le dessin de Rossi est superbe. De nombreuses cases sont de petites merveilles de composition… Mais il n’est pas toujours évident de différencier et de reconnaître les différents personnages. L’histoire est classique et bien écrite, le destin du personnage central ainsi que de ses proches touche le lecteur… Mais le rythme m’est apparu trop souvent syncopé et certaines séquences m’ont paru sans réel intérêt. D’énormes qualités, donc, mais aussi des bémols. Je suis presque gêné de ne mettre qu’un 3/5 alors que le travail réalisé est colossal et que le soin apporté par Christian Rossi est évident, mais j’espérais plus… Plus de lisibilité, d’abord, et plus d’émotion ensuite. Il n’empêche que c’est un bel album.

11/10/2023 (modifier)