Le Captif

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

En ce milieu de XVI éme siècle, l'artilleur Hans Staden, "ivre d'un rêve héroïque et brutal", ne trouve pas l'or espéré, mais ramène du Nouveau Monde un inestimable trésor ethnographique : le récit de sa captivité en pays cannibale. Il dévoilera les rites de la tribu indienne, du repas de chair humaine, aux méthodes de pêche, des expéditions guerrières au commerce et troc avec les aventuriers blancs, sur fond de religiosité absolue. L'extraordinaire odyssée du rescapé fut à l'époque illustrée par les gravures du maître Colben. Revisitée par Zentner cette histoire authentique est devenue aujourd'hui une flamboyante bande dessinée, et les tropiques ne sont pas tristes sous le pinceau coloré et exotique de Pellejero.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs argentins Auteurs espagnols

Les créateurs de Dieter Lumpen, de "Le Silence de Malka" et de "Tabou", entre autres, ont réalisé une bande dessinée historique à partir des aventures véridiques du mercenaire allemand Hans Staden tombé aux mains d'une tribu anthropophage de l'Amazonie en 1549. C'est une plongée dans un univers exotique et violent qui s'avère être un document d'ethno-sociologie tout à fait étonnant. Zentner et Pellejero ont mêlé les gravures du livre publié au 16ème siècle en Allemagne à une vision moderne et efficace de l'aventure historique. C'est d'ailleurs un bel exemple de "bande dessinée historique" de qualité.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2002
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Captif © Mosquito 2002
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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08/07/2003 | ArzaK
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette Bd est peu connue, elle est passée pratiquement inaperçue à sa sortie, peut-être parce que le sujet dérangeait quelque part. Et pourtant, il est passionnant car il s'appuie sur un récit véridique, vécu par un soldat allemand du XVIème siècle, sujet que j'ai découvert avec cet album et qui m'a tout de suite emballé. En dépit d'un aspect très verbeux, ce récit montre bien les différentes étapes par lesquelles passe cet homme retenu captif au sein de cette tribu, qui sont l'angoisse, la peur, le dégoût, l'attente, la résignation, l'espoir... et dont le seul exutoire est sa foi en la religion. Les auteurs réussissent une description très détaillée et qui sent l'authenticité d'un groupe ethnique, avec un exotisme presque involontaire. Le dessin n'est pas trop d'un style que j'aime, mais je reconnais que Pellejero réussit de belles pages avec un beau jeu de couleurs. Un récit édifiant.

16/01/2014 (modifier)

Dessin agréable et bien maîtrisé. Très évocateur. Déroulement du scénario très agréable alternant de long passage d'aventure avec quelques courts récits où le héros raconte son aventure après qu'il soit rentré. Ce qui permet à l'auteur de mieux se détacher du simple récit historique. Mais originalité de l'histoire, réalisme ethnographique très appréciable où les amazoniens ne font pas simplement partie du décor, en gentils ou en méchants. Ils ont leurs buts propres, différents de ceux européens qu'on leur prête habituellement, et la comparaison finale entre les deux civilisations est judicieuse. Une lecture très agréable et originale.

17/11/2012 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

14/20. Sur un sujet analogue et du même scénariste, je préfère de loin cet album à "Caboto". Sans doute parce qu'on est plus vite pris par les aventures de ce Hans, qui sentent l'authenticité. C'est l'histoire d'un Allemand retenu prisonnier pendant plusieurs années dans une tribu cannibale. Ne sachant jamais quand ni à quelle sauce il allait être mangé. Son histoire est réellement sidérante. Zentner restitue bien le mode de pensée d'un homme de cette époque qui, perdu en milieu hostile, s'en remet toujours à dieu. Il y a quelque chose de touchant dans la dévotion un peu "vieillotte" de ce héros. En soi, l'idée de mélanger les gravures d'époques (sorte de bd d'avant l'heure) et la bd est une bonne idée. Ce qui me convainc moins, c'est l'abondance des textes récitatifs. J'aurais aimé vivre ce récit plus au présent. Dès le début, on sait que cet homme s'en sortira. Raconté sans flash-back et avec moins de récitatifs, cette histoire aurait peut-être été vécue avec plus d'intensité encore. Il aurait peut-être fallu plus de place aussi, plus que 46 planches pour mieux connaître les individus de la tribu, ici, on ne fait que les croiser sans prendre vraiment la peine de mieux les connaître. Le dessin est beau. Je préfère le Pellejero de « Un peu de fumée bleue », lorsqu’il utilise de gros traits, mais ici cela ne manque ni d’élégance, ni de charme. Et quelles couleurs! C’est vraiment un vrai régal.

08/07/2003 (modifier)