Fraude qui peut !

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Cette bande dessinée raconte le combat titanesque d'une petite ONG contre un puissant groupe d'industriels, au sujet d'une pratique pourtant interdite par la loi européenne : la pêche électrique.


Documentaires La Pêche Les sociétés à finalité sociale Séries avec un unique avis

Il s'agit d'une méthode de pêche très destructrice mais très efficace et rentable. C'est pourquoi les industriels de la pêche électrique ont constitué une armée de lobbyistes qui n'ont eu de cesse d'obtenir des dérogations à cette loi, par une intense activité au sein de la commission européenne et sur le monde politique. Face à cela, l'association Bloom, fondée par Claire Nouvian et dédiée à la préservation des océans, n'a pu compter que sur sa volonté sans faille de protéger la vie marine et de faire respecter la loi. Cette bataille ardue est relatée avec beaucoup d'humour et de pédagogie, dans cette bande dessinée où l'on ne s'ennuie jamais et qui dévoile les méthodes pas toujours très légales que les industriels mettent en œuvre pour protéger leurs intérêts, et la perméabilité des institutions politiques, nationales et européennes, face aux pressions des lobbies.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Octobre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fraude qui peut ! © Delachaux et Niestlé 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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02/08/2023 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un peu l’histoire du pot de terre contre le pot de fer qui nous est contée ici, à savoir la lutte opiniâtre menée par une ONG, Bloom, contre une pratique de pêche dévastatrice, la pêche électrique, semble-t-il surtout pratiquée par de gros armateurs néerlandais. Ceux-ci font énormément de lobbying auprès des instances de L’Union européenne – déjà bien acquises aux chasseurs de pognon, et bénéficie d’une aide totale de la part du gouvernement néerlandais. C’est dire si la lutte est particulièrement inégale. Le principal reproche (le seul) que je fais à cet album – qui m’a révélé ce problème que je ne connaissais pas, c’est le ton parfois employé pour parler de Bloom, c’est parfois maladroit, un peu naïf. Mais pour le reste, on ne peut que soutenir leur combat – qui est aussi le nôtre au final. Et moi qui lis régulièrement le Canard enchaîné et le Monde diplomatique, j’arrive encore avec cet album à être un peu étonné et surpris par l’aplomb avec lequel des grosses entreprises s’assoient sur le bien commun, l’avenir de la planète, ou même les lois dûment votées. Avec l’appui d’un gouvernement, mais aussi la complicité plus ou moins passive (ou hypocrite) de l’UE et d’autres gouvernements – ici belge et français. La façon dont ils peuvent se foutre des lois est intéressante. Surtout, une fois qu’on a fermé cet album, on se dit que ça doit se passer comme ça pour plein de sujets, et que s’il faut parfois des dizaines d’années de combats pour obtenir des réglementations défendant la collectivité de la rapacité des multinationales, les effets d’annonce masquent en fait une autre réalité : les lois ne sont pas forcément appliquées, et bien souvent d’autres lois sont ensuite votées pour avaliser les exactions des industriels (ceci étant moins médiatisé bien sûr). La lecture de ce documentaire est donc intéressante, mais aussi énervante. Mais l’information doit circuler. En tout cas la démonstration est ici très claire. Note réelle 3,5/5.

02/08/2023 (modifier)