Moi, antibalaka - Une révolution paysanne

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Né au nord-est de la Centrafrique, Florent Kassaï est en poste comme professeur d'histoire et de géographie quand il voit la rebellion Séléka musulmane prendre possession du bourg où il vit. Touché par le récit du drame vécu par la population , Florent Kassaï décide de le traduire en BD.


Afrique Noire Auteurs africains Séries avec un unique avis

Alors que les différentes communautés de Bohong vivent en paix loin des confrontations politiques et armées de Bangui, la milice Séléka (musulmane) prend le pouvoir central et investit Bohong où vit Zao. La population de Bohong subit alors enlévements, viols et tueries. Zao, jeune villageois débrouillard dont les deux parents ont été victimes de la milice s'enfuit dans la brousse et rejoint le groupe antibalaka décidé à chasser les Séléka par les armes. Il entre dans un conflit dont les violences commises par les deux camps ne connaîtront pas de limites.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Janvier 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Moi, antibalaka - Une révolution paysanne © L'Harmattan 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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23/08/2022 | bamiléké
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La maison d'édition L'Harmattan propose des récits conçus et dessinés par des auteurs africains dans la collection L'Harmattan BD. Les quatre frères Kassaï nés en Centrafrique ont tous été dessinateurs et illustrateurs. Florent muté dans le nord de la Centrafrique comme professeur en 2014 voit les miliciens Séléka prendre le pouvoir et commettre des exactions meurtrières. L'auteur décide alors de témoigner des horreurs commises à travers l'histoire de Zao jeune homme qui perd ses deux parents à cause de la barbarie des miliciens. La guerre civile de Centrafrique a été d'une rare violence à l'encontre des populations civiles quelles qu'elles soient. Le récit de Zao est poignant et pourrait s'appliquer à des dizaines d'autres situations sur ce continent depuis des décennies. Loin des caméras ou de l'intérêt des puissants, nombres de pauvres villageois subissent les horreurs de milices livrées à elles-mêmes. Tortionnaires un jour, victimes le lendemain in fine ce sont toujours les plus faibles qui trinquent. Le scénario possède un parti pris anti Séléka que certains pourraient récuser. L'auteur pourtant n'oublie pas de dire que les victimes de Séléka ont été promptes à commettre les mêmes violences. Le graphisme peut paraître rudimentaire, et maladroit (transmission entre la Centrafrique et la France ?) mais il colle très bien avec la dureté des scènes dessinées. Une construction linéaire qui permet de bien suivre le récit. Le point fort du récit est la retranscription de l'ambiance du bourg de Bohong comme si on y était. Un témoignage de l'intérieur qui possède la force du vécu. Une lecture très intéressante et qui montre les dangers du communautarisme dans un État aux fondements constitutionnels faibles.

23/08/2022 (modifier)