Alexandre VI

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Le plus sulfureux des locataires du Vatican


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs italiens Biographies Séries avec un unique avis Vatican

Rome, 26 août 1492. Rodrigo Borgia s'assoit sur le trône pontifical alors qu'il est le neveu et le fils adoptif du pape Calixte III. A force de compromissions, de corruptions, négociations douteuses, de manipulations, de chantages et de manoeuvres politiques au sein de la curie romaine, il a déjoué au poste suprême son grand rival le cardinal Giuliano della Rovere, et n'hésite pas à recourir à l'assassinat et à l'empoisonnement si nécessaire. D'origine espagnole, Rodrigo prend le nom d'Alexandre VI et règne pendant 11 ans en véritable despote pontifical, en profitant sans vergogne de son pouvoir pour favoriser sa famille, notamment ses fils César Borgia et Juan, ainsi que sa fille adorée Lucrèce qu'il marie et démarie afin de servir ses intérêts, accumulant ainsi l'une des plus grandes richesses d'Europe.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Novembre 2019
Statut histoire Série en cours (2 tomes prévus) 1 tome paru
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Alexandre VI © Glénat 2019
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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21/06/2022 | Agecanonix
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Comme les autres tomes de cette collection entreprise conjointement par Glénat et Cerf, ce diptyque mêle habilement aventure, intrigues et précision historique, suivi d'un dossier composé par Bernard Lecomte, écrivain spécialiste de l'histoire politique et religieuse. Parmi tous les papes historiques du Vatican, Alexandre VI reste probablement l'un des plus connus par son règne jalonné d'empoisonnements, de corruptions, de débauches et de magouilles sordides. Sa sulfureuse réputation ainsi que celle de toute sa famille a inspiré nombre d'auteurs et de cinéastes. On se souvient de Borgia par Manara et Jodorowski, mais cette Bd était plus axée sur la vie dissolue et le sexe, vision surtout exagérée de Jodorowski, avec toutefois un fond de vérité. Père de 6 enfants et sans doute de quelques autres qu'il a eu de plusieurs maîtresses, Rodrigo Borgia revendiquait 4 passions : sa famille, les femmes, le luxe et le pouvoir ; ça vous plante le bonhomme qui ne pensait avant tout qu'à ses plaisirs, tout en surveillant quand même la politique de son temps, notamment ses relations avec le roi de France, ainsi que sa rivalité avec les Rovere (dont le futur Jules II deviendra pape à son tour) et la défiance entre les puissances de Naples et Milan. On croit donc bien connaitre sa vie jalonnée par les scandales, mais elle a souvent fait l'objet de représentations fantaisistes ou exagérées, comme on l'a vue dans la Bd Borgia. Avec cette version, le duo d'auteurs en tant qu'Italiens, a fait un travail de recherche conséquent et a insisté sur le plan historique, notamment sur les querelles politiques qui permettent de mieux comprendre les arcanes du pouvoir pontifical à la fin du Quattrocento, et en s'attachant aux personnalités ambiguës des divers personnages. On sent la volonté des auteurs de ne pas dénaturer la véritable histoire des Borgia et de ne pas tout ramener à leur vie scandaleuse. Mais on y trouvera inévitablement les excès de cette famille hors normes. On est enfin face à une Bd sérieuse qui s'appuie sur un travail minutieux ; on retrouve en effet le sérieux et la précision historique de Simona Mogavino qui a déja fait ses preuves sur Catherine de Médicis - La Reine maudite et quelques autres bandes historiques. Le dessin d'Alessio Lapo, je l'ai souvent croisé, mais étrangement, je l'ai trouvé un peu moins appliqué que sur Cagliostro et Le Chevalier d'Eon (Glénat), ou alors c'est une impression, je sais pas, en plus je trouve qu'il a donné au pape le physique de Javier Bardem (après tout, c'est un Hispanique), mais son dessin reste puissant, au trait épais, soigné dans les décors et me fait au final bonne impression. Voila donc une Bd didactique mais non scolaire qui décortique les facettes sulfureuses du personnage et son rôle politique dans cette Italie chaotique qui méritait bien un diptyque.

21/06/2022 (modifier)