Tanger sous la pluie

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Fiction sur base d'un fait historique...


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Maghreb Peinture et tableaux en bande dessinée

Le 29 janvier 1912, Henri Matisse se rend à Tanger avec sa femme pour changer d'air. Il vient de perdre son père, il est déprimé, il cherche un nouveau souffle. Le couple s'installe à l'hôtel de la Villa de France, un palace sur les hauteurs de Tanger. Malheureusement alors qu'il ambitionne de peindre la nature marocaine, il pleut sans cesse sur Tanger ; ce qui le contraint à peindre dans sa chambre 35 qui deviendra mythique pour l'histoire de l'art. En désespoir de cause, il demande un modèle. C'est ainsi Zorah, prostituée, qui est convoquée pour poser...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Janvier 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Tanger sous la pluie © Dargaud 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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28/01/2022 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

À partir de deux petites lignes biographiques sur Henri Matisse, Fabien Grolleau et Abdel de Bruxelles proposent une belle fiction sur le célèbre peintre fauve. Fabien Grolleau s'était déjà mis dans les pas et dans la tête du grand peintre tourmenté Chaïm Souline dans son très bon L'Écolier en bleu. Ici encore l'auteur imagine avec beaucoup de crédibilité les tourments d'un Henri Matisse confronté à une absence de lumière et de couleur dans un Tanger sous la pluie. Pour rester dans les pas de Delacroix, Grolleau imagine avec finesse le peintre se tourner vers le thème intérieur de l'odalisque. Ce faisant l'auteur réoriente son objectif de 180 degrés en laissant le peintre à ses tourments pour nous dévoiler ceux de la belle invisible. Cela donne un récit sous forme de conte oriental bien maitrisé dans sa progression jusqu'à la chute finale si adaptée. J'ai trouvé le graphisme très en phase avec le récit oriental et la manière de Matisse. Abdel de Bruxelles nous agrémente de son trait souple et fluide pour fournir de belles planches très travaillées aux multiples détails des jardins et des ruelles de Tanger. Une lecture très divertissante et agréable pour une histoire touchante.

21/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai trouvé ce récit plaisant à lire mais pas révolutionnaire. Sous un prétexte historique (les deux séjours de Matisse à Tanger en 1912 et 1913), les auteurs développent un scénario hybride, qui nous plonge dans l’état d’esprit du peintre à l’époque et nous montre l’importance de ces séjours sur l’évolution de son art, mais aussi qui nous raconte l’histoire (inventée) de Zorah, la prostituée qui posera sur ses tableaux. Nous nous retrouvons donc, d’une part, devant un scénario historique contenant pas mal d’informations sur Henri Matisse. On ne peut toutefois pas parler de biographie car cet aspect n’est finalement que peu exploité et surtout les auteurs admettent eux-mêmes avoir brodé autour de ce séjour par manque d'informations vérifiables. D’autre part, ce scénario se focalise énormément sur Zorah, la prostituée qui va poser pour le peintre. Son histoire, fictive, elle va la lui raconter (et à nous par la même occasion) sous la forme d’un conte. Un conte empli de sous-entendus auxquels Henri Matisse ne semble rien capter. L’ensemble est plaisant à lire, instructif dans la manière dont il nous présente Henri Matisse, touchant par son portrait de Zorah, intelligent avec ce conte à double sens. Le dessin d’Abdel de Bruxelles donne beaucoup de candeur et de légèreté à l’ensemble. Le trait est fin et expressif, les cases sont aérées et faciles à lire, les émotions passent. Honnêtement, je trouve l’album pas mal du tout. Maintenant, ce genre de structure hybride me dérange toujours un peu aux entournures mais ici la part historique demeure tellement anecdotique devant la relation qui se noue entre Zorah et Matisse (et qui symbolise la relation qui nait entre Matisse et Tanger), et surtout devant le conte que Zorah raconte pour nous relater son destin, que j’oublie cet aspect authentique pour ne garder en mémoire que les personnages, réels ou fictifs.

28/01/2022 (modifier)