Mauvaise Réputation - La Véritable Histoire d'Emmett Dalton

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

1ère partie d'un dyptique consacré à Emmett Dalton et ses frères.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Biographies Les Dalton

1908, Oklahoma. Emmett Dalton n’est plus un criminel depuis longtemps. Il a payé sa dette à la société, il se contente d’une existence discrète et tentant de se faire oublier. Mais, comme il le suggère lui-même, la célébrité, c'est comme la boue : ça colle aux basques ! Aussi lorsqu’un producteur de cinéma lui propose de participer à l’écriture d’un film consacré aux méfaits de sa légendaire fratrie, il refuse avant de se raviser, décidant alors de saisir ce qui semble être une occasion offerte de rétablir la vérité et de sauver ainsi la réputation de sa famille...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Juin 2021
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Mauvaise Réputation - La Véritable Histoire d'Emmett Dalton © Glénat 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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14/08/2021 | grogro
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L'avatar du posteur Agecanonix

Le nom de Dalton a toujours suscité un intérêt car le public est fasciné par les bandits célèbres ; c'est d'ailleurs l'objet d'un dialogue dans cette Bd qui tente de relater fidèlement la destinée de la célèbre fratrie, et la raison qui l'a poussée à entrer dans la criminalité. On est donc loin de l'image humoristique véhiculée par Morris et Goscinny dans Lucky Luke. Mais cette relecture d'une destinée criminelle n'est pas vraiment une découverte car il y a eu déja une très bonne Bd sur le sujet avec Les Dalton (EP éditions) parue en diptyque en 2016, je l'avais bien plus appréciée. On y apprenait que les frères Dalton avaient d'abord exercé l'activité de marshal, mais comme ça payait mal, ils sont passés de l'autre côté de la loi. Cette version bénéficiait en plus d'un dessin bien adapté. C'est pourquoi je me demande si cette nouvelle version vaut le coup, quel est son intérêt ? visiblement ce nouveau diptyque n'apporte rien de nouveau et se contente de reprendre les faits déja évoqués dans Les Dalton (EP éditions), à la différence que le conteur cette fois est Emmett Dalton, dernier survivant de la fratrie. Le détail est intéressant mais il n'est pas assez marquant pour apporter du neuf. Au final, j'ai lu ce premier album sans déplaisir, mais je n'en retire pas grand chose, d'autant plus que je n'ai rien appris de nouveau, je connais à peu près tous les événements célèbres et les personnages qu'ils impliquent grâce à mon bouquin sur l'Histoire du Far West, par Jean-Louis Rieupeyrout que j'ai souvent cité dans mes avis westerniens. Sans compter les centaines de westerns que j'ai vus à l'écran, ça vous forge un bonhomme en matière de western ! Autre point auquel j'attache une importance relative ici : le dessin qui n'est pas trop dans mes goûts. C'est une sorte de dessin aquarellé aux grands cadrages, aux couleurs éthérées et aux fonds de cases vides ou assez dépouillés ; ce n'est pas une vision de western qui me plait vraiment. Ceci dit, je note 3/5 pour l'ensemble de l'oeuvre, mais comme ça m'a laissé assez peu passionné, ma vraie note serait plus proche de 2,5/5.

01/04/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Morris avait fait disparaitre les « vrais » 4 frères Dalton, au mépris de l’histoire (puisqu’Emmett n’était pas mort en même temps que ses frères) et de l’intérêt de la série, Goscinny rectifiant le tir en leur créant des cousins. C’est à Emmett qu’Antoine Ozanam s’attache ici, en retraçant son histoire et celle de ses frères à coup de flash-backs, Emmett narrant son histoire à un producteur voulant en faire un film, pour être sûr que ce dernier ne dise « n’importe quoi ». L’entrée des Dalton dans la délinquance armée est ainsi racontée par épisodes, sans trop entrer dans les détails. Ces petites touches sont accompagnées par le dessin d’Emmanuel Bazin, dont le trait un peu simple et naïf, est adapté au choix narratif. Cet album est globalement réussi, et j’attends avec une certaine impatience le suivant, qui conclura un diptyque qui revisite de façon « calme » et originale quelques personnages mythiques du Far West. Un Far West crépusculaire, ici bien mis en image. Note réelle 3,5/5.

18/12/2021 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
L'avatar du posteur grogro

Le Far West, sa conquête, sa ruée, ses figures et ses mythes ! L'ouest sauvage n'en finit pas de fasciner. Au fil du temps, l'Histoire a charrié tout un folklore de personnages violents, sorte de Panthéon sanguinaire qui a sans doute contribué à alimenter cette idée qu'aux Etats-Unis, mieux valait être armé ! Cette montagne d'affabulation se révèle finalement être une mine pour qui souhaite rétablir un semblant de vérité et rendre à César ce qui lui revient, ou à l'inverse, forger une mythologie nouvelle. La bande-dessinée et le cinéma sont garnis de chefs-d'œuvre, sortes de fables explorant bien souvent des thèmes universels tels que la Liberté, la Vengeance ou l'éternelle mais ténue frontière qui sépare le bien et le mal... Pour ne citer qu'un seul exemple dans la discipline qui nous concerne présentement, j'évoquerai l'excellente saga Martha Jane Cannary de Christian Perrissin et Matthieu Blanchin, consacrée à celle que l'on surnomma (à tort) Calamity Jane. Bref ! Cette fois, c'est le mythe des frangins Dalton qui est sur la sellette à l'heure où sort ce premier volume d'un diptyque qui leur est consacré. Jusqu'ici, avouons-le, le seul nom de Dalton évoquait essentiellement l'image amusante imprimée par Morris : celle de quatre jumeaux gigognes à la limite de la débilité mentale. Que nenni ! Antoine Ozanam s'attache ici à redorer le blason de la fratrie, faisant du benjamin Emmett le narrateur de cette histoire. Passons sur le côté historique qu'il est très plaisant de découvrir ici car il remet les choses à leur place, et le béotien tel que moi s'en voit fortement ravi. La narration quant à elle est fluide, et l'angle d'attaque solidement ancré dans le réel. D'un point de vu scénaristique, on a affaire à du classique de très bon niveau : un repenti qui, après plusieurs années passées en prison, essaie de retrouver une vie anonyme. Ozanam rend là un bel hommage au genre, bousculant parfois les codes, jonglant avec les stéréotypes. On songe à plusieurs œuvres cinématographiques telles que L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Butch Cassidy And The Sundance Kid, ou bien Dead Man, ou même encore les films de Sam Peckinpah. C'est cousu de fil blanc, certes, mais c'est fluide, très plaisant à suivre et on y apprend encore une fois plein de choses. Le dessin d'Emmanuel Bazin apporte réellement quelque chose, une ambiance à la fois surannée, due à la judicieuse mise en couleur avec ses tons doux aux dominantes bleue et vert, tantôt clairs tantôt obscurs. Les cases respirent, exhalant à la fois l'air des grands espaces et la poussière des chemins. le trait, s'il comporte ça et là quelques maladresses somme toute très discrètes, apporte une force cinégénique. On songe à Matthieu Bonhomme en ce qui concerne cette science de l'arrêt sur image, mais également à Edward Hopper. En effet, comme chez l'auteur du tableau Nighthawks, le trait diaphane magnifie le mouvement introspectif des personnages, et cette solitude qui les traverse parfois au détours d'un souvenir n'en est que plus tangible. Le récit est découpé en plusieurs parties, introduites par un dessin pleine page à la façon une de presse, ce qui accentue encore l'immersion. Mission réussie par la paire Ozanam / Bazin (dont il s'agit de la première BD me suis-je laissé dire) puisqu'on a grave envie de lire la suite.

14/08/2021 (modifier)