L'Eté à Kingdom Fields (Kingdom)

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Jon McNaught met des mots et des images sublimes sur le rythme de la nature, le temps qui passe, l'adolescence, l'ennui et la beauté des vacances d'été avec un talent unique : transformer l'ordinaire en extraordinaire.


Angleterre Auteurs britanniques Iles Britanniques Nobrow Editions Vacances à la plage

Une famille part pour un séjour dans un camp de bungalows sur la côte britannique. Les décors familiers à tout à chacun défilent : autoroute, stations-services, falaises sur la mer, musées décrépits, boutiques pour touristes, absence de réseau, visite à la lointaine famille, amitiés estivales.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 31 Janvier 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Eté à Kingdom Fields © Dargaud 2020
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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16/09/2020 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

Je ne sais pas si Jon McNaught avait un compte à régler avec le syndicat du tourisme anglais mais sa série n'incite pas à aller en vacances au bord de mer outre-manche. Je suis un peu injuste car son scénario réussit parfaitement à décrire l'ennui que vit cette femme célibataire avec ses deux enfants. Le souci est que la thématique a envahi ma lecture et je me suis ennuyé dès le premier chapitre. Rien de très nouveau dans le récit : une femme à la poursuite de ses souvenirs d'enfance, un ado qui passe son temps sur son téléphone, ses jeux et la glandouille, une petite soeur qui suit gentiment ce corbillard vacancier. Perso j'ai trouvé cela déprimant d'autant plus que le texte est réduit à son minimum et qu'aucune idée intéressante ne vient bousculer cette grisaille. Le graphisme ne parvient pas à rompre le maléfice. Cette succession de petites cases renvoie à une lecture très rapide d'images genre diapo de iPhone. J'ai trouvé cela petit, sombre et sans attrait. Une lecture ultra rapide où je n'ai trouvé aucun plaisir. Le seul point positif est le texte en anglais assez abondant qui fait travailler et réveille un peu.

02/08/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai du mal avec les histoires de McNaught. Je lui reconnais pourtant volontiers un certain talent, et la volonté de traiter différemment des sujets assez banals. Mais voilà, il manque quelque chose dans son récit, de la poésie par exemple, à défaut d’humour ou d’autres choses, pour faire passer cette illustration des instants qui passent. Le dessin (assez figé), la colorisation (plutôt froide et terne) accentuent l’ennui dégagé par l’intrigue, et fortement ressentie par le lecteur (voir le très long passage dans les toilettes d’une station d’autoroute). Je pense que ce n’est pas ma came…

23/07/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Eloge de l'ennui... Jon McNaught est un artiste singulier. Sa maîtrise graphique est manifeste et son découpage est exceptionnel. Cet artiste a l’art de ralentir le temps et d’attirer notre regard vers ces détails anodins dont est fait notre quotidien. Avec une technique telle, ses thématiques sont limitées et les albums que j’ai lus de lui nous parlent tous d’un quotidien monotone. L’ennui et la nostalgie se dégagent de chaque planche, de chaque passage. Avec 'L’Eté à Kingdom Fields', il a, je pense, trouvé le sujet parfait. En tous les cas, ce sujet m’a énormément parlé tant je me suis reconnu dans chacun des trois personnages. 'L’Eté à Kingdom Fields', ce sont les vacances à la mer vécues par une mère de famille et ses deux enfants. L’une encore gamine, l’autre est un adolescent tout ce qu’il y a de plus adolescent. Et l’auteur nous décortique ce séjour vécu sans passion, avec ennui même (la visite à la tante dont on n’a rien à faire) où les souvenirs nostalgiques de la mère (une grotte ‘secrète', les galets, les coquillages à ramasser) se confrontent aux préoccupations de l’enfant (une vieille capsule de bière, un crabe aux pattes arrachées), où l’adolescent traîne sa solitude au cœur des dunes ou devant sa console de jeux. Même les disputes ne sont pas sources de tension, on s'emmerde, on laisse pisser et on attend que ça passe... C’est, je trouve, finement observé… Bien sûr, il n’y a rien de passionnant dans ce récit. Pas de suspense, pas de passage larmoyant ou hilarant, mais au fil des planches, la nostalgie m’a envahi. Une nostalgie de l’ennui, un regret d'un temps passé où l’on regrettait alors… qu’il passe si lentement… C’est étonnant, c’est ‘autre chose’, c’est Jon McNaught, le maître de la lenteur et de l’anodin. C'est un génie qui va laisser de marbre plus d'un lecteur mais qui m'a séduit avec cet album.

16/09/2020 (modifier)