Après le monde

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Aventure atypique d’une originalité graphique folle, dans un monde qui mêle le post-apo au road-trip onirique, Après le monde est la quête de soi, drôle et magique, de deux jeunes adolescents aux prises avec des puissances et des enjeux qui les dépassent.


Après l'apocalypse... Les petits éditeurs pendant la pandémie

Depuis qu’une étrange tour de lumière blanche a fait son apparition, le monde s’est progressivement évaporé. Les gens ont disparu un à un, aspirés, inexplicablement. Héli et Selen ne se connaissent pas, mais sont les derniers survivants. Autour d’eux, c’est une ville fantôme, un monde arrêté : ne reste que la mystérieuse tour blanche, qu’ils tiennent pour responsable de toutes ces âmes volées. Alors c’est décidé : ensemble, ils vont y aller afin de découvrir la vérité.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Août 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Après le monde © Sarbacane 2020
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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17/09/2020 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

C'est un récit post-apocalyptique sans doute destiné avant tout à un jeune public. Mais l’adulte que je suis y a trouvé son compte. L’histoire en elle-même est assez simple : de façon brutale, tout le monde a disparu après l’apparition de mystérieuses « tours » un peu partout dans le monde. Seuls deux gamins (qui ne se rencontrent qu’au milieu de l’album) y ont échappé. Les rares autres personnes qu’ils croisent sont des sortes de fantômes. Les deux gamins se dirigent vers l’une de ces tours, pour comprendre. La narration est fluide (quelques flash-backs aèrent le récit). Seule la fin m’est apparue décevante, trop brutale et lissant trop le propos. Car on est dans du fantastique poétique, une angoisse sourde en arrière-plan. Toute cette ambiance est renforcée, voire magnifiée par le dessin de Timothée Leman, franchement très beau ! On a l’impression de traverser un monde où se déposeraient les cendres d’un immense incendie, c’est cotonneux, diffus : cela entretient à la fois l’aspect inquiétant du mystère, mais aussi le versant poétique, de rêverie, qui est aussi omniprésent. Un chouette album à découvrir !

23/03/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

« Après le monde » est une BD jeunesse de science-fiction qui résonne étrangement avec l’actualité. S’il n’est pas question de virus, les rues désertes dans lesquelles évoluent les deux jeunes héros Héli et Selen évoquent immanquablement le premier confinement — du moins pour tout ceux qui étaient en France de mars à mai 2020 —, qui donnait à nos villes des allures quasi-tchernobylesques. Timothée Leman, jeune auteur qui signe ici sa première bande dessinée après avoir illustré en 2017 un roman jeunesse de Marie-Catherine Daniel, « Les Aériens », également chez Sarbacane, révèle ici un talent graphique remarquable et un certain sens de la narration. Si la technique du fusain est plus répandue dans le domaine de l’illustration, cela ne l’a pas dissuadé d’y recourir, et on peut dire que le résultat est bluffant. Chaque case est un régal, sans parler des fabuleuses pleines pages... Cela confère aux décors, représentés de façon réaliste, une patine évoquant le monde de l’enfance et permet d’adoucir l’aspect anxiogène du sujet. L’univers très personnel développé par Timothée Leman n’est pas sans rappeler celui du maître Miyazaki, notamment dans cette approche du merveilleux qui laisse une large place au mystère et aux terreurs enfantines, et reste par ailleurs en phase avec les problématiques écologiques actuelles. Avec ce récit narrant l’errance de deux enfants qui devront apprendre à survivre par eux-mêmes en affrontant l’inconnu dans un contexte post-apocalyptique, alors que les rares personnes qu’ils rencontrent n’apparaissent que comme des fantômes, on est typiquement dans le registre de la quête initiatique. C’est plutôt bien mené et assez captivant, même si on regrette la fin un peu abrupte qui ne fait que renforcer le côté sibyllin du propos. Reste que l’éditeur Sarbacane, qui ne prend pas le jeune public pour des imbéciles, ne s’y est pas trompé en publiant cette première œuvre, qui pourra même toucher au-delà de sa cible de départ un lectorat plus mature. C’est donc avec attention que l’on suivra le parcours futur de Timothée Leman.

15/11/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai été séduit par la sombre poésie qui se dégage du dessin de Timothée Leman. Son style m’a rappelé Tony Sandoval ou Grazia La Padula mais son trait est plus rond, plus doux et offre plus de relief que celui des deux autres auteur.e.s. Franchement, d’un strict point de vue visuel, cet album figure parmi les plus beaux que j’ai lus cette année. Mais (car, vous vous en doutez, il y a un mais) j’ai été moins emballé au niveau de l’histoire qu’il nous raconte. Nous sommes face à un récit fantastique qui part d’un postulat assez classique (des tours étranges sont apparues sur terre et certains humains vivant à proximité disparaissent) et développe ensuite quelques belles idées dans un road-trip mélancolique. J’ai beaucoup apprécié ces êtres ‘en suspens’ qui semblent avoir bugué sur une émotion, c’est très interpellant comme idée… mais Timothée Leman va choisir de ne finalement rien expliquer. Nous sommes donc conviés à une magnifique balade parsemée de rencontres étonnantes, baignée d’un réel mystère mais sans explication et à la conclusion peu convaincante. Malgré mon désappointement, je continuerai à suivre cet auteur et je ne regrette pas mon achat. Les planches sont vraiment belles. J’aurais juste aimé un peu plus d’audace dans la dimension philosophique du récit (j’ai le sentiment d’effleurer seulement l’idée que l’auteur veut faire passer) et une conclusion moins abrupte (et bateau). Mais c’est à lire, ou a minima à regarder. PS : l'éditeur, dans sa présentation de l'album, parle d'une "quête de soi, drôle et magique". Honnêtement, j'ai pas vu le côté "drôle" du récit...

17/09/2020 (modifier)