Revivre (Vivere)

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

La transmission d'organe, transmission de vie, racontée au travers du cas réel d'organes prélevés sur une migrante arrivée en Italie.


Auteurs italiens Documentaires Italie La Boite à Bulles Médecine Réfugiés et Immigration clandestine Témoignages

Septembre 2013, Selma, réfugiée palestinienne de 49 ans, quitte la Syrie avec son mari et ses deux enfants à la recherche d’une vie meilleure, loin de la guerre qui frappe le pays. Avec 70 autres migrants, elle embarque sur un bateau direction l’Italie. Durant la traversée, elle subit un grave traumatisme à la tête. À son arrivée au port de Syracuse, elle est encore vivante, mais plus pour très longtemps. Sa famille, avec le soutien du docteur Hassan, néphrologue palestinien, décide de faire don de ses organes. Trois Italiens en attente de greffe en bénéficieront. Pour raconter cette histoire, Ugo Bertotti a recueilli les témoignages des membres de la famille de Selma, de ceux qui l’ont connue et surtout des trois personnes qui, grâce à Selma, sont toujours en vie. Une histoire racontée avec pudeur et sensibilité. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Juin 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Revivre © La Boîte à Bulles 2018
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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27/04/2020 | Alix
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Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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De Ugo Bertotti j’avais déjà beaucoup apprécié Le monde d'Aïsha - Luttes et espoirs des femmes au Yémen chez Futuropolis… et j’ai retrouvé les mêmes qualités dans « Revivre », à commencer par cette inébranlable humanité. Il est important de rappeler qu’il s’agit d’une histoire vraie. J’ai entamé ma lecture sans lire le résumé, et m’attendais donc à une « simple » histoire d’immigration clandestine et de réfugiés de guerre… et puis à la fin du premier chapitre, tout bascule : Selma, ayant fuis la guerre en Syrie, débarque en Italie avec sa famille… et décède malheureux après quelques jours à peine, suite à une vilaine blessure à la tête reçue lors de la traversée. Malgré leur douleur et leurs croyances, sa famille décide de faire don de ses organes. Les chapitres suivant nous racontent la vie de 3 italiens gravement malades en attente de greffe depuis des années, qui voient leur calvaire prendre fin « grâce » à la mort de Selma. Le message est puissant et surtout multiple : un rappel (nécessaire ?) sur les horreurs que fuient ces réfugiés. Une réflexion fascinante sur nos idéologies et nos préjugés. Il est possible d’être croyant et moderne. La grosse majorité de ces immigrés sont des gens bons, éduqués. Et quid du raciste occidental qui reçoit le rein d’un « arabe » ? Quelle serait sa réaction s’il savait ? (ce genre de transaction reste habituellement anonyme) Mais surtout, cet album nous rappelle que malgré nos apparences extérieures, biologiquement nous sommes tous de la même espèce. Un rein Syrien ou Palestinien « fonctionne » parfaitement dans le corps d’un occidental. Nous ne sommes pas Français, Syrien, Algérien ou autre… nous sommes humains. Toute autre division est artificielle. Cette compatibilité physiologique est je trouve d’un symbolisme monumental dans le contexte nationaliste actuel. Un témoignage puissant, raconté de façon très juste, sans verser dans le pato ou le larmoyant. Dans le genre, on peut difficilement faire mieux, d’où ma note « à chaud ». A mettre entre toutes les mains.

27/04/2020 (modifier)