Formose

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Au delà de l’affaire des frégates, Taïwan nous évoque en général peu de chose au regard de la complexité de son histoire et de sa culture.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autobiographie Cà et Là Chine Enfance(s) La BD au féminin Politique Séries avec un unique avis

Au delà de l’affaire des frégates, Taïwan nous évoque en général peu de chose au regard de la complexité de son histoire et de sa culture. Li-Chin Lin, née en 1973 dans la campagne taïwanaise, et qui vit en France depuis dix ans, nous raconte son histoire. Elle aborde avec franchise et beaucoup de recul son enfance, tiraillée entre la culture de sa famille (ses grands parents parlent le japonais, souvenir des colonisateurs et langue honnie par le régime), ses envies (l’attrait du manga), et la doxa officielle. Elle montre comment le régime dictatorial du Kuomintang qui dirige l’île d’une main de fer quasiment sans interruption depuis l’arrivé de Chiang Kaï-Chek, pratique un endoctrinent quotidien de la population taiwanaise en générale et des enfants en particulier... Confrontée dès son plus jeune âge aux contradictions du régime, Li-Chin Lin appartient à la génération marquée par le soulèvement de Tian’anmen, qui sera amenée à remettre en question le culte de la personnalité de CKC et le parti unique. Son regard toujours révolté sur la corruption et les ambiguïtés qui gangrènent la société taïwanaise se combine avec un dessin influencé par les codes du manga, et une imagination graphique débridée.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Novembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Formose © Cà et Là 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

28/01/2020 | Alix
Modifier


Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Li-Chin LIN est née et a grandi à Taïwan, mais réside en France et a fait sa formation d’illustratrice à Angoulême puis Valence. « Formose » est son premier album BD. Elle y aborde des thèmes qui lui sont chers, à savoir la complexité historique, culturelle et politique de Taïwan. L’auteur nous parle de sa confusion quand elle était enfant, par exemple entre sa haine pour les Japonais (anciens colons) et son amour pour ses grands-parents (qui parlent Japonais) et les mangas et la culture japonaise de manière plus générale. Elle parle de la complexité politique depuis que le Japon a « rendu » l’île à la Chine en 1945, des nombreuses langues et dialectes qui catégorisent les gens, les rangent dans des sortes de castes sociales. Elle parle, enfin, de son réveil politique lors de ses études en Histoire, de la réalisation qu’on lui a pas mal menti toute sa vie, et surtout à l’école. Tout un programme, donc. Est-ce digeste ? Oui et non. J’ai beaucoup aimé toute la partie culturelle, mais j’ai eu un peu de mal à suivre tous les méandres politiques, malgré quelques « révisions » sur Wikipédia pendant ma lecture. D’autant plus que le style graphique n’aide pas. Le dessin est certes maitrisé, mais le côté un peu « brouillon », les textes dispersés un peu partout, et le manque de case fait que la lecture n’est pas toujours très aisée. Un album dense, intéressant, plus actuel que jamais (voir les nombreuses manifestations à Taïwan en 2019), mais une lecture un peu longue (250 pages) et éprouvante par moment.

28/01/2020 (modifier)