Dédales (Burns)

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)

Cette nouvelle série, publié en exclusivité mondiale, prouve une nouvelle fois le génie de Charles Burns à travers son aptitude à s'emparer de sujets toujours plus complexes tout en créant des liens délicats entre les disciplines artistiques, le tout, servi par un dessin époustouflant.


Adolescence Cornélius Rêves

Absorbé par l'image déformée que lui renvoie le grille pain en face de lui, Brian Milner s'aperçoit qu'il est en train de dessiner un auto-portait. Dans la pièce derrière lui, à des années lumières de sa propre pensée, ses amis font la fête. L'esprit de Brian a déjà traversé l'espace pour se perdre dans un autre monde où tout est plus vivant, plus étincelant, lorsqu'une ombre se glisse derrière lui. Cette première rencontre avec Laurie marque le début d'une nouvelle histoire dont elle jouera le rôle principal. Enchevêtrant subtilement le cinéma et la vraie vie, Dédales est le premier tome d'une série qui construit sa narration autour du rapport entre l'inconscient et sa représentation. Ce thème, qui puise ses sources dans les fondements de la psychanalyse, est ici décliné par Charles Burns à travers d'incroyables séquences où le rêve devient source d'inspiration de la fiction. Pour l'auteur, comme pour Brian, le personnage central de la série, la caméra et le crayon deviennent alors des outils introspectifs qui créent un pont entre l'imagination et la réalité. Burns s'amuse ainsi à nous semer dans différents niveaux de lecture pour mieux renforcer le sentiment d'étrangeté qui se dégage de ses illustrations. Il livre au passage un brillant hommage au cinéma fantastique et à sa capacité d'agir comme un miroir déformant de l'existence.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Octobre 2019
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Dédales (Burns) © Cornélius 2019
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)
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08/10/2019 | Jetjet
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J'ai été intrigué et envouté par la lecture du tome 1.... Où voulait bien nous emmener cette fois l'immense Charles Burns?... Le tome 2 prolongeait l'histoire sur un rythme assez lent, restait intéressant, mais ne nous donnait pas beaucoup plus de réponses. Je me laissais porter par le récit mais l'ensemble restait assez nébuleux.... Eh bien, je dois dire que le tome 3 m'a scotché (du début à la fin) et apporte une forte cohésion à l'ensemble. Cet album est juste admirable et sa très belle conclusion très cinématographique ne vous laissera pas de marbre je l'espère ! Même si Burns joue sa partition en terrain connu, il le fait d'une si brillante manière que l'on ne peut que se résigner. Ce gars est un génie et Dédales, après Black Hole et la trilogie Toxic / La Ruche / Calavera, un nouveau chef d'oeuvre !!

17/10/2023 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Depuis sa dernière trilogie Toxic, Charles Burns a pris le goût de la couleur. Cette nouvelle oeuvre conserve le format et la colorisation des albums précédents. Que nous réserve ce premier tome en guise d'introduction ? Charles Burns semble plus sage et plus posé qu'auparavant, la touche fantastique qui émaillait de Black Hole ou de Fleur de peau semble ici être légèrement mise de côté si ce n'est par quelques rêves dérangeants (serait-ce des hallucinations ?) ou quelques croquis inspirés du bestiaire de Lovecraft. Sous couvert d'une banale historiette d'amours adolescentes, Burns revisite tout un pan du cinéma fantastique d'antan et ose même le citer ouvertement. En effet le prodigieux film "L'Invasion des profanateurs de sépultures" ou "Invasion of the Body Snatchers" de Don Siegel sous son nom d'origine est reproduit scrupuleusement lors d'une séance cinéma rappelant à son tour une scène du film "Donnie Darko". Brian le geek cinéphile et la jolie Laurie sont tour à tour narrateurs, se cherchent, hésitent... L'histoire est finalement pleine de simplicité. C'est surtout l'ambiance qui est particulière car on devine que tout va bientôt s'écrouler comme un château de cartes. Les 64 pages se lisent facilement et avec avidité. Si Charles Burns semble assagi en signant ici son oeuvre la plus accessible au grand public (pour le moment), il n'a rien perdu de sa superbe au crayon en nous gratifiant comme à son habitude de dessins fabuleux et inspirés, un régal de chaque instant pour les yeux et en lisibilité. C'est donc bien trop peu pour l'instant mais le tout est intriguant... Vivement la suite.

08/10/2019 (modifier)