Spaghetti Brothers

Note: 3.58/5
(3.58/5 pour 19 avis)

En noir et blanc comme dans de vieux films américains, suivez cette saga au goût de café amer, pimentée d' immoralité et nuancée d' épisodes acidulés comme du citron vert.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Auteurs argentins Carlos Trillo Gangsters

Ils étaient 4 à embarquer pour l' Amérique. A bord de ce bateau, rempli d' italiens rêvant de cette nouvelle terre promise, la mère donna une ultime vie en perdant la sienne.Ils se virent 5...et orphelins en arrivant au port. Ensuite, comme tout le monde, ils grandirent. Amérigo Centobucchi, l' aîné, est un gangster. Catérina, plus connue sous le nom de Gipsy Boone, est actrice. Les 2 jumeaux, Franck et Carmela, ont suivi des voies totalement opposées. Franck est curé, Carmela une pauvre femme au foyer cachant quelques curieuses perversions. Pour finir, Tony, né sur le bateau, est devenu policier. Gangster et flic, actrice frivole et prêtre austère, 4 vies distinctes et bien dissemblables, et Carmela avec sa double vie....

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 1995
Statut histoire Série terminée 16 tomes parus

Couverture de la série Spaghetti Brothers © Vents d'Ouest 1995
Les notes
Note: 3.58/5
(3.58/5 pour 19 avis)
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16/08/2001 | Loïc
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Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Une page en six cases, une histoire en huit pages et il n’en faut pas plus afin de créer l’une des séries mafieuses les plus cruelles, drôles et surtout attractives en bandes dessinées. Car pour peu que vous jubiliez devant l’humour noir et graveleux de ces drames familiaux italiens sur fond de prohibition il y a de quoi se régaler avec l’immense pavé de près de 800 pages réunies dans une intégrale imposante mais luxueusement. En effet rien n’est classique ou vertueux dans les mœurs de la famille Centobucchi et de ses cinq frères et sœurs. Caterina est une actrice de cinéma muet de seconde zone au talent aussi démesuré que les moyens qu’elle met en œuvre pour devenir une starlette, Carméla trompe l’ennui de sa vie de femme au foyer en jouant des pistoles et de ses charmes pour des contrats à gage et son jumeau Francesco (le plus sympathique et poilant personnage de cette fratrie) n’a rien à envier de Don Camillo dont il s’inspire par la parole et les poings pour gérer sa paroisse. N’oublions pas Antonio, le petit cadet en policier raté qui voue une haine sans nom à Amerigo l’ainé et mafioso de métier et dont ils se partagent la même femme !!! Si on secoue ce cocktail explosif de prohibition, de pas mal de violence et également de sexe, il reste suffisamment de place pour y laisser l’élément le plus important de ces récits qui s’enchainent sans temps mort : l’humour ! Car les histoires ont beau être inégales, la fin devenant même carrément sérieuse et ennuyeuse avec ces leçons de morale sans morale assénées par l’ecclésiastique de la famille, l’ensemble se dévore avec une frugalité effrayante car on n’a de cesse de lire les démêlés et déboires de toute cette famille heureusement atypique. Trillo maitrise complètement son sujet, dépassant de même en intérêt le pourtant excellentissime cousin Torpedo de Bernet dont il emprunte les mêmes ficelles pour le politiquement incorrect tout en y injectant une certaine continuité narrative. Ce ne serait surement pas aussi réussi sans le trait inspiré de Mandrafina qui croque les deux têtes brulés de la famille Amerigo et Francesco sans nul égal. Il suffit juste d’observer les expressions muettes de ses protagonistes pour déclencher un fou rire mérité. Le trait noir est inspiré et réaliste. Les décors sont un peu plus effacés même s’ils ne sont pas négligés. J’ai juste eu parfois un peu de mal à différencier les deux sœurs. Pour le reste, et bien il est impossible d’en ressortir déçu si ce n’est qu’il y manque cruellement une conclusion que l’on s’empressera de lire dans l’épilogue de cette série désormais culte à mes yeux : Vieilles Canailles où nos zéros ont pris un peu d’âge et de bouteille mais toujours la même santé pour les embrouilles. Complètement inutiles et futiles donc carrément indispensables, ces spaghettis là risquent de vous procurer une indigestion de fous rires !

10/08/2011 (modifier)