La Coke du Führer (Hitler's Cocaine)

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Chasse au trésor improbable.


Auteurs canadiens El Vibora Kitchen Sink Press

Le secret d'Hitler ? La cocaïne bien sûr ! (...) Qualité oblige, la coke vient d'Amérique du Sud, par sous-marin interposé. Mais les transports intercontinentaux, en cette année 1944, souffrent de mille carences: ça torpille et ça bombarde à tour de bras, et la précieuse cargaison n'atteindra jamais Berlin. 40 ans après, Harold Hedd, ex-baba truculent et amateur de plantes exotiques, va partir, dans une débauche de couleurs fluos et flanqué d'un perroquet pétomane, à la recherche de la cocaïne d'Hitler. Malheureusement pour lui, il n'est pas le seul... (quatrième de couverture)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1987
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Coke du Führer © Albin Michel 1987
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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26/03/2019 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Agecanonix

Voilà une agréable découverte dans USA Magazine où elle fut publiée en 1985, j'en avais entendu parler tout comme de son auteur Rand Holmes, un Canadien adepte de BD underground à la grande époque des comix américains (il a bossé dans Help, magazine d'Harvey Kurtzman), mais je n'avais jamais eu l'occasion de lire ce genre de bande. Faut dire que Rand Holmes est bien moins connu que Crumb ou Gil Shelton. A première vue, c'est une histoire de beatniks avec un peu de cul et des blagues légèrement pipi-caca ? oui et non, en fait c'est un peu plus subtil et surtout beaucoup plus allumé que ça. On va savoir d'où Hitler tirait son survoltage, c'est grâce à la coke bien sûr qui lui permettra d'électrifier toute l'Europe... déjà cet argument semble complètement saugrenu et démentiel. Mais tout le récit est sur ce modèle. Harold Hedd le héros est un ex-baba, une sorte de clone des Freak Brothers, qui part à la recherche de cette fameuse cocaïne d'Hitler. Prétexte à un road movie où transpire un humour très américain, déconditionné à la manière de Shelton, typique des années 70. La Bd paraissait à cette époque sous forme de strip, ça se sent, l'histoire forme un récit complet mais elle est construite selon une addition de strips, ce qui permet un rythme assez effréné qui colle bien au ton de la bande. Rand Holmes ne s'occupe qu'accessoirement de l'intrigue, ce qui l'intéresse, c'est surtout les personnages, il s'amuse avec eux et les place dans des situations cocasses, en laissant de côté certaines vulgarités qui étaient courantes dans les comix, mais balance de ci de là quelques filles à poil, en jouant également sur de nombreuses références qui vont de Tintin à Kojak. J'aime bien le dessin, je n'arrive pas trop à le définir, mais ce style graphique rappelle beaucoup celui des dessinateurs classiques des années 60-70, plutôt que celui des autres collègues underground de Holmes, généralement plus caricaturaux. Ici, le trait est peaufiné, arrondi et les décors assez fouillés, ça me semble plus proche des dessinateurs de comic book de super-héros à l'ancienne (style sixties). Voila donc des aventures loufoques et rocambolesques, un dessin sympathique, un titre accrocheur : tout ceci prouve que dans la contre-culture, il n'y avait pas que des bandes agressives ou féroces, mais aussi de la poilade généreuse et décomplexée.

31/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Rand Holmes est un auteur de l’underground américain que j’aime bien. En effet, malgré ses thématiques typées années 1960-70 (sexe, drogues, etc), il use d’un trait classique et globalement bon pour ses histoires. Pour le découvrir, je vous recommande particulièrement (si vous tombez dessus !) l’album Chères Fraîches. Pour ce qui est de l’album « La coke du Führer « (rien que le titre nous situe déjà dans un univers décalé !), je dois dire que des trois que j’ai lu, c’est sans doute celui que j’ai trouvé le moins intéressant, malgré quelques qualités. Parmi la dizaine de personnages de l’album (dont une femme à forte poitrine, un perroquet, etc), on retrouve deux bonhommes déjà croisés dans Marijuana à Tijuana (Elmo et Harold Hedd) – même si ces deux histoires sont totalement indépendantes. L’histoire est assez foutraque (nos deux types cherchent à récupérer un chargement de coke, destiné à Hitler durant la seconde guerre mondiale, et disparu en mer à l’époque). Des malfrats et un duo de policiers sont à leurs trousses. Certains passages sur le bateau m’ont vraiment fait penser au film « Les aventuriers », de Robert Enrico (qui date d’ailleurs de la même époque que cette histoire). C’est donc de l’aventure plus ou moins déjantée (pas assez à mon goût, et en tout cas moins que dans les histoires développées dans les deux albums évoqués plus hauts – même si certains passages sont amusants). Un commissaire, dont le nom et le visage rappellent furieusement Telly Savalas dans « Kojak » apporte des touches d’humour récurrentes (il s’en sort moins à son avantage que Kojak !). Au final, nous avons là une petite curiosité, dont la rencontre n’est pas des plus communes, mais qui peut procurer un petit moment de lecture sympathique (sans plus, hélas, serais-je tenté de dire). Mais allez ensuite lire les autres albums cités, plus intéressants de mon point de vue.

26/03/2019 (modifier)