Les Visés

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Parcours psychologique d’un des premiers tueurs de masse aux USA (1966), les jours précédents et le jour même. Décorticage d’une sinistre déviance nihiliste.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs italiens Serial killers [USA] - Middle West

Un matin, au petit déjeuner, Richard raconte à son épouse enceinte qu’il a fait un rêve éveillé la veille, tout en conduisant. Il a en effet imaginé qu’il était le tueur embusqué qui a tiré sur Kennedy, trois ans plus tôt. Sa femme se moque, en s’inquiétant un peu qu’il fasse ce genre de rêve au volant. Puis Richard conduit sa femme à son boulot, dans une entreprise de téléphonie. Le vent dans leur décapotable fait se soulever les cheveux de Kathleen, dévoilant un œil au beurre noir. Pour autant, Richard culpabilise de sa violence conjugale et promet de canaliser sa colère. Après avoir déposé sa femme, il part faire quelques courses et tente d’engager la conversation avec les caissières et les vendeurs… sans succès. La société est aseptisée, ses acteurs semblent décérébrés, en perte totale d’empathie. A deux reprises, Richard refuse de faire la course avec une autre décapotable remplie de jeunes effrontés. Il se canalise lui-même en couvrant les pages de carnets intimes de ses pulsions morbides. Puis il passe à la cafeteria, où sa mère vient de décrocher un poste de barmaid. Il lui demande de chercher après un de ses carnets, qu’il aurait oublié chez elle. Sa mère dit qu’elle ne l’a pas… mais c’est faux. En cachette, elle le lit. Et ce qu’elle lit l’effraie…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Janvier 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Visés © Cambourakis 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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26/05/2018 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un peu comme Backderf avec Mon ami Dahmer (mais lui le faisait « de l’intérieur » et remontait plus loin, ayant personnellement connu ce tueur), Nanni cherche à présenter le cheminement d’un homme « ordinaire » jusqu’à la réalisation de pulsions meurtrières (puisque le bonhomme va méthodiquement dézinguer une quinzaine de personnes, en blesser trois fois plus, en leur tirant dessus au hasard du haut d’une tour, près d’un campus universitaire). Les visés en question sont donc les victimes. On peut aussi y ajouter le tueur lui-même, semble-t-il bourré de psychoses, surdéveloppant un sentiment de ratage de sa vie, cherchant à l’analyser dans son journal (qui fait froid dans le dos rétrospectivement). Je ne sais pas jusqu’où Nanni a pris des libertés avec la réalité de ce qui était à l’époque l’une des premières affaires du genre aux États-Unis – d’autres tueurs en série ayant depuis poursuivi cette œuvre de folie (mais déjà on voit la facilité avec laquelle on pouvait se procurer un arsenal incroyable !). En tout cas, dans un style assez froid, et alors que nous connaissons la fin de l’histoire, il a réussi à bâtir un récit que l’on lit facilement. Le côté graphique est lui plus surprenant. Gosselin use d’un dessin simple, lui aussi un peu froid, avec un trait figé. Mais surtout, il use d’un gros grain pour le fond, comme si nous ne voyions que des planches agrandies. Le rendu est étrange. J’ai eu du mal à m’y faire. A découvrir à l’occasion.

14/09/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Cet ouvrage ne plaira sans doute pas à ceux qui sont du côté des victimes sans vouloir comprendre les motivations d'un meurtrier. En effet, il s'agit de retracer le parcours psychologique d'un des plus grands tueurs de masse aux States. Cela s'est passé en 1966 soit 4 ans après l'assassinat de Kennedy avec également un tireur d'élite placé au sommet d'une tour et qui a visé dans la foule en bas. Il y a eu 17 morts et de nombreux blessés. Il est vrai que ce crime est impardonnable. Je suis également du côté de ceux qui s'en foutent des motivations d'un tueur en série qui a été un monsieur tout le monde sans histoire. Le passage à l'acte est toujours terrifiant et quelquesoit les raisons, il ne faut jamais s'en prendre à d'innocentes victimes. On comprend qu'il est le produit d'une société avec un père qui a été violent ect... Bref, il n'a pas réussi à canaliser sa violence. A noter que cet ouvrage prend le soin de ne jamais pointer du doigt le terrible lobby des armes à feu. Non, ils ne sont pour rien dans la folie d'un homme à pulsion suicidaire. A noter également un graphisme assez austère sur fond de narration glaçante. Le mal peut se trouver au coeur du bien. Moralité: se méfier de monsieur tout le monde.

26/05/2018 (modifier)