L'Obsolescence programmée de nos sentiments

Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)

Récit d'une histoire d'amour tardive entre deux êtres qui n'attendaient plus grand chose de leur existence.


Auteurs néérlandais La BD au féminin Troisième âge

Lui, il s'appelle Ulysse. Il est veuf depuis plusieurs années et lorsqu'il perd son travail de déménageur, à 59 ans, une grande solitude s'empare de lui. Impossible même de s'entourer de ses enfants : sa fille est morte dans un accident à l'âge de 16 ans et son fils est très pris par son travail. Elle, c'est Mme Solenza. Méditerranée de son prénom, 62 ans au compteur. Ancien modèle (elle a fait la couverture de Lui dans sa jeunesse !), elle ne s'est jamais mariée et tient la fromagerie de sa mère qui vient de décéder après une longue maladie. Si leurs jours s'écoulent tristement et leurs occupations ne suffisent pas à masquer l'isolement qui est le leur, c'était sans compter un miracle émotionnel. Car entre cette femme et cet homme va se tisser une histoire d'amour d'autant plus belle qu'elle est tardive !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Juin 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Obsolescence programmée de nos sentiments © Dargaud 2018
Les notes
Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)
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24/05/2018 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Voilà un récit d’une simplicité déconcertante. Des personnages proches de nous, arrivés dans le dernier tiers de leur existence. Une histoire d’amour naissante alors qu’ils n’attendaient plus grand-chose de leur vie. Une vie sexuelle simple, naturelle, abordée avec pudeur mais sans tabou. Un peu d’humour, beaucoup de douceur et, en filigrane des interrogations qui parleront à chacun d’entre nous. Zidrou, une fois de plus, me séduit grâce à son écriture d’une justesse confondante. Ses dialogues, en particulier, me touchent systématiquement. J’aime l’humour discret, l’humilité des personnages et le fait que les sujets délicats ne sont pas contournés (ici la sexualité et le rapport au corps chez les personnes âgées). Le dessin d’Aimée De Jongh (déjà remarquée avec « Le Retour de la Bondrée ») est très agréable à l’œil et convient parfaitement au propos. J’ai aimé son expressivité, sa grande lisibilité. Mais, plus que tout, j’ai aimé sa représentation de corps vieillissants. Là aussi, l’auteure ne contourne pas l’obstacle et pourtant ses planches sont tout sauf impudiques. Un album à lire pour l’une des plus belles histoires d’amour que j’ai pu découvrir ces dernières années. Le final m’a un peu déstabilisé dans un premier temps mais il soulève des questions… que l’on est tous amené à se poser à un moment ou l’autre. Et si le choix des personnages ne sera très certainement pas partagé par tous les lecteurs, les auteurs parviennent à nous le faire accepter, ce qui est déjà un bel exploit. Reste un titre qui pourrait refroidir et qui, à mes yeux, n’est pas du tout représentatif du contenu de l’album. Mais ne vous arrêtez pas à si peu ! Car cet album est vraiment à lire par tous ceux qui aiment les romans graphiques.

24/05/2018 (modifier)