San-Antonio (Sanlaville)

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Rythmé, truculent et sexy, cette adaptation de San-Antonio rassemble tous les ingrédients qui ont fait le succès de la création française des années 60, à mi-chemin entre OSS 177 et Les Tontons flingueurs !


Adaptations de romans en BD Ecole Emile Cohl Gobelins, l'École de l'Image Lyon Policier, mais drôle

Si Bérurier joue les maîtres d'école en plein Beaujolais, ce n'est pas par vocation pédagogique : deux élèves ont disparu et un professeur a été assassiné ! Le commissaire San-Antonio est convaincu que seul un travail d'infiltration permettra de démasquer les coupables... Rythmé, truculent et sexy, cette adaptation de San-Antonio rassemble tous les ingrédients qui ont fait le succès de la création française des années 60, à mi-chemin entre OSS 177 et Les Tontons flingueurs !

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Mars 2018
Statut histoire Une histoire par tome (d'autres adaptations sont possibles) 2 tomes parus

Couverture de la série San-Antonio (Sanlaville) © Casterman 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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21/03/2018 | Mac Arthur
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Par LBS44
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Grand fan de San-Antonio depuis plus de 35 ans.... j'ai découvert les BD de Sanlaville et franchement pas déçu... Vraiment, on retrouve l'esprit de SAN-A... bravo et une mention pour le 2nd volume, meilleur que le premier.. j'ai hâte du 3ème !

01/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

San-Antonio, je connais surtout de nom. Quand on est amoureux des films mis en dialogue par Michel Audiard, des poètes tripailleurs à la François Villon, de la plume stylée de Céline, ou bien encore des Pieds Nickelés, on a forcément entendu parler un moment ou un autre de la conséquente série littéraire écrite par Frédéric Dard, un autre prince de l’argot. Je me suis bien marré et je pense avoir atteint là l’essentiel. Je ne sais plus qui disait que l’argot, c’est le latin de la racaille. Le langage métaphorique argotique est ici omniprésent et que ce soit au travers du flic San-Antonio ou de son acolyte, un vrai bœuf celui-là. L’intrigue en elle-même et divertissante, dans l’ambiance des polars à l’ancienne, assez éloignée des thrillers glauque d’aujourd’hui. C’est plutôt décontracté du gland pour dire les choses franchement. Elle est presque tellement second degré, qu’on se croirait dans un Scooby-Doo paillard. Le dessin de Michaël Sanlaville est très à propos avec la teneur du récit et il ne se gêne pas pour caricaturer des Eric Zemmour, Dominique Straus-Kahn ou Gérard Depardieu parmi les affreux. Une enquête au langage "fleuri" super moment de détente.

13/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Dans les années 1970, le Studio Henri Desclez a publié sept albums transposant Les Aventures du commissaire San-Antonio, plutôt agréables au niveau du dessin, mais très moyens par leurs scénarios. Les fans des romans attendaient cet album depuis 40 ans. Tout l'intérêt de la série de Frédéric Dard réside dans sa langue si particulière, mélange d'argot et d'inventions sémantiques. Il ne se contente pas d'aligner des bons mots inspirés de l'argot à la façon d'Albert Simonin ou d'Auguste Le Breton. C'est un des rares auteurs qui juxtapose avec bonheur l'imparfait du subjonctif et les pires approximations grammaticales. Ce style lui sert aussi bien à décrire les situations loufoques auxquelles le commissaire San Antonio est confronté qu'à nous faire part des états d'âme de son héros, dont la voix intérieure est particulièrement prolixe. De cette novlangue si littéraire, il ne reste ici que les dialogues, émaillés de quelques fulgurances, certes, mais qui ne rendent pas toute la richesse formelle de l'œuvre originale. Les rebondissements de l'enquête faites de coups de théâtre et de courses poursuites m'ont laissé perplexe. Car dans San Antonio, série-fleuve de 175 volumes dont la parution s'étale sur un demi-siècle, la plupart des intrigues policières sont loin d'être des modèles du genre, elles servent avant tout d'alibis à Frédéric Dard pour se livrer à la déconnade verbale la plus débridée. Mickaël Sanlaville essaie de compenser par le dessin, en multipliant les morceaux de bravoure. Il maîtrise très bien son affaire et invente une galerie de personnages truculents. Son interprétation de l'incontournable Alexandre-Benoît Bérurier vaut le détour. Son trait dégage une énergie et une truculence bienvenues, et parfaitement en phase avec le sujet. Il semble d'ailleurs s'inspirer du travail de Pierre Guilmard, autre adepte des histoires policières où les personnages jactent l'argot de Ménilmuche, dont La Java des Gaspards ou la trilogie Pierre Guilmard présente ... constituent aussi des transpositions graphiques de l'univers à la San Antonio. Mais je partage l'avis de Mac Arthur : tout le talent graphique de Sanlaville ne parvient pas à remplacer les mots perdus. Il s'y applique pourtant à l'aide de phylactères très envahissants et emplis de caractères énormes… C'est un album à conseiller aux presbytes, je soupçonne néanmoins l'auteur d'utiliser cet artifice pour s'épargner le dessin des décors, subterfuge de dessinateur autrefois raillé par Gotlib. Finalement, c'est peut-être la vieille adaptation en BD de San-Antonio pour France-Soir, par Robert Mallat et Henry Blanc, avec ses longs textes redondants par rapport aux illustrations, qui traduit le mieux les histoires du fameux commissaire… L'adaptation de San Antonio en BD est peut-être une fausse bonne idée.

27/03/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Oui, bon, ben on ne peut pas dire que j’ai été spécialement charmé par cette reprise du personnage cher à Frédéric Dard par un encore jeune auteur. Déjà le dessin n’est pas de ceux qui me font craquer. Les visages des personnages semblent figés malgré le caractère dynamique du dessin. Et puis, la colorisation très tranchées aux tons roses dominant rend les décors artificiels. J’aurais été curieux de voir ces planches sans colorisation, je pense qu’elles m’auraient déjà plus plu. Car Michaël Sanlaville a du talent, on ne peut pas dire le contraire. Je trouve juste que, dans le cas présent, le résultat est trop caricatural et sonne d’une manière trop artificielle pour que j’adhère pleinement au visuel. L’intrigue, elle, est directement adaptée d’un roman de San-Antonio. Une histoire de meurtres et de disparition dans la France rurale, avec du cul et de la castagne, on n’est pas trompé sur la marchandise. Maintenant, ce n’est pas l’intrigue la plus folle que j’ai lue et ce n’est sans doute pas par ce San-Antonio-là que j’aurais commencé. Mais rien que pour Bérurier en maître d’école, le roman valait le coup d’œil. Et puis, le découpage est loin d’être mauvais. L’album se lit bien et on ne ressent pas spécialement qu’il s’agit d’une adaptation. Des coupes sombres ont dû être faites, certes, mais le résultat reste cohérent et n’emprunte pas trop de raccourcis faciles. Alors, en dehors du dessin, pourquoi n’ai-je pas été vraiment séduit par cet album ? Sans doute à cause du vocabulaire imagé de Frédéric Dard. Non pas qu’il me choque. Non, en fait c’est tout le contraire ! J’adore cette écriture très imagée et lorsque je lis un roman de San-Antonio, immanquablement, je vois les personnages, les décors, l’action. L’écriture de Frédéric Dard est telle qu’elle n’a pas besoin d’un support visuel. Du coup, cette bande dessinée (mais c’est aussi vrai pour les films que j’ai vus ou les autres bandes dessinées que j’ai lues) ne me semble pas traduire pleinement la richesse linguistique de San Antonio, ce qui, pourtant, en fait tout le charme. Dépourvue de ce charme singulier, unique et profondément littéraire, une adaptation basée sur le visuel ne peut que me décevoir. C’est encore le cas ici, mais ce n’est ni la faute du roman choisi ni la faute de Michaël Sanlaville. C’est simplement dû au fait que Frédéric Dard avait un talent littéraire tel qu’essayer d’illustrer un texte déjà aussi imagé ne fait qu’atténuer la force du texte sans parvenir à recréer les images que chaque lecteur s’est lui-même forgées. Je suis donc déçu… mais c’était une belle tentative et elle pourrait plaire aux lecteurs qui découvriraient le personnage au travers de cet album.

21/03/2018 (modifier)