Une petite mort (Petits meurtres) (A Small Killing)

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 12 avis)

Will Eisner Award 1994 : Best Graphic Album: New Un brillant publicitaire hanté par ses souvenirs est persuadé qu'un enfant cherche à le tuer.


Alan Moore Auteurs britanniques Avatar Press Will Eisner Awards

1989. Le marché russe s'ouvre lentement aux produits américains et le n°1 mondial du soda a choisi le brillant Timothy Hole, jeune publicitaire anglais émigré aux États-Unis, pour vendre son produit là-bas. Avant de partir pour la Russie, Tim va passer par l'Angleterre pour rendre visite à ses parents. Au cours des heures qui précèdent son départ, il a l'impression d'être suivi par un mystérieux enfant... qui semble en vouloir à sa vie ! Et l'inquiétant gamin l'accompagne jusque sur le vol New York-Londres... Les apparitions du môme réveillent de vieux souvenirs chez Tim. Et plus ses déplacements le rapprochent de son avenir, plus ses pensées le ramènent loin dans son passé... Il se souvient des "petits meurtres" sur lesquels il a bâti sa vie : comment il a laissé mourir sa carrière d'artiste pour l'argent facile que lui garantissait un travail dans la pub ; comment il a laissé sa copine avorter pour ne pas avoir la responsabilité d'un gosse...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1991
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une petite mort (Petits meurtres) © Seuil 1991
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 12 avis)
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26/11/2002 | Cassidy
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Par Présence
Note: 4/5
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Alan Moore tente un roman graphique hors genre. - En 1991, à la surprise générale, Alan Moore et Oscar Zarate créent une bande dessinée qui est publiée par Victor Gollancz, un éditeur anglais renommé ayant dans son catalogue des écrivains comme Arthur Clarke, Terry Pratchet, William Gibson parmi tant d'autres. Alan Moore a décidé de se lancer dans le roman existentialiste, sans s'appuyer sur des superhéros ou des péripéties appartenant au genre de l'aventure pour adolescents. Il ne s'agit pas d'une adaptation d'un texte en prose d'Alan Moore, mais bien d'une bande dessinée originale. Timothy Hole est un homme d'une quarantaine d'années qui a connu une rapide ascension dans la société. Il est concepteur de publicités et il vient de décrocher une mission de rêves : concevoir la prochaine campagne de Flite (une version fictive de Coca Cola) pour l'URSS (qui existait encore en 1991). Avant de se rendre à Moscou, il a choisi de faire un retour dans le passé en se rendant en Angleterre, sa terre natale. Un soir de déprime passagère, il manque d'écraser un jeune garçon qu'il va recroiser dans les endroits inattendus. le récit met en parallèle le voyage de retour en Angleterre et les retours dans le passé au cours desquels le héros se souvient d'expériences structurantes dans sa vie. Les illustrations d'Oscar Zarate sont de toute beauté. Alan Moore a été dénicher un collaborateur qui n'appartient pas au monde des comics américains ou des bandes dessinées anglaises pour bien marquer la rupture d'avec ses travaux antérieurs tous frappés du sceau infamant de la littérature de genre. Zarate a recours à un mélange de gouaches, d'aquarelles et de pastels. Il conçoit ses cases de manière à exprimer les émotions dont le héros est l'objet. Il n'hésite pas utiliser des couleurs criardes ou au contraire éteintes pour transmettre l'état d'esprit de Timothy. Il insère avec parcimonie quelques éléments non figuratifs ou des déformations de décors pour traduire la vision empreinte de subjectivité du personnage principal. Il s'agit d'illustrations sophistiquées canalisées dans un style mûrement réfléchi qui s'adressent à un lecteur adulte. À l'évidence, l'amateur de superhéros n'y trouvera pas son content. Même si leurs styles sont très différents, on peut comparer cette démarche graphique à celle effectuée par Eddie Campbell pour From Hell. De son coté, Alan Moore s'en sort moins bien que l'illustrateur. Il a choisi une trame très classique dans les romans : la recherche des bouleversements affectifs qui conduisent un individu à un état de mal être. Ces histoires d'analyse thérapeutique ne sont pas vouées à l'échec a priori, mais elles requièrent un savoir faire, un doigté et une structure sophistiquée pour pouvoir supporter le format de la bande dessinée et pour être chose qu'une redite inutile et fade d'excellents romans. Et là, Alan Moore n'est visiblement pas à l'aise dans une forme dont il ne maîtrise pas les codes. En particulier l'utilisation du petit garçon est cousue de fil blanc dès sa première apparition. Et même pour un inconditionnel d'Alan Moore comme moi, cette ficelle est trop grosse et gâche fortement le plaisir de la lecture. Au final, cette histoire n'est pas désagréable, elle juste très en dessous des autres chefs d'œuvre du maître. Alan Moore s'est heurté aux mêmes écueils que Philip K. Dick quand il avait voulu abandonner la littérature de genre (avec "Confessions d'un barjo" exemple). Il commet des erreurs de romancier débutant et il donne une forme maladroite à une histoire qui en devient banale et convenue.

10/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Une des dernières histoires d'Alan Moore publiée en français qu'il me restait à lire. Cela faisait longtemps que je voulais lire cet album qui divise les gens si je me base sur les avis du site. Personnellement, je n'ai rien contre le dessin et je trouve même qu'il a un certain charme. La narration est un peu dure, mais je ne me suis pas perdu dans le scénario. Il faut dire que j'avais déjà lu les avis avant de le lire donc j'avais une petite idée sur la trame principale. Si j'avais lu cet album sans aucun résumé, j'aurais peut-être eu de la difficulté à comprendre l'histoire. Mais bon ce n'est pas très important parce que même si je comprends le récit, cela ne m’empêche pas de le trouver ennuyeux. Il y a en gros deux ou trois scènes qui m'ont vaguement intéressé (dont une vers la fin) et le reste m'a ennuyé. Les dialogues sont chiants à lire et je ne suis pas du tout attaché au personnage principal. Ses névroses sont sans intérêt.

03/09/2016 (modifier)
Par Ro
Note: 1/5
L'avatar du posteur Ro

Je ne pensais pas mettre un jour une note aussi mauvaise à une oeuvre du grand Alan Moore, mais là je n'ai tout simplement pas réussi à lire cet album. Déjà le graphisme ne m'a pas plu. Ce n'est pas la première fois que je n'approuve pas le choix du dessinateur fait par Moore mais d'ordinaire leurs éventuels défauts sont compensés par d'excellents scénarios. Là, je n'aime pas le dessin des personnages, les couleurs, l'ambiance visuelle. C'est un ensemble qui ne me plait pas même si je lui reconnais une vraie personnalité graphique. Mais le problème n'est pas là. Le problème vient d'une narration embrouillée et de dialogues lourdingues. C'est bien simple, il faut galérer pour réussir à comprendre ce qu'on lit. Et quand vient la compréhension, on se rend compte que c'est banal et sans intérêt. OK, un publicitaire culpabilise sur les sacrifices qu'il a faits dans son passé pour atteindre le succès et l'argent facile. Ça lui crée des illusions et des névroses. Voilà voilà... C'est tout simplement ennuyeux et pénible, avec en plus une atmosphère de golden boy des années 80 démodée. J'ai dû zapper la moitié de l'album tellement j'ai peiné à le lire.

28/01/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Cet ouvrage a eu raison de moi après lecture d'environ un tiers de son volume... D'abord, je déteste le graphisme de Zarate. Je me demande bien d'ailleurs comment il arrive à trouver son public. J'ai surtout tenté cette expérience pour le scénariste, Alan Moore, puisque j'avais déjà exècré le dessin de Trois artistes à Paris. Ca pique aux yeux, ça fait mal aux rétines, ça donne la nausée. C'est anguleux (on dirait qu'il dessine avec une règle et une équerre), surréaliste, comme dans un cauchemar. Je trouve que tout est moche. La galerie proposée ici montre sans doute les deux plus belles cases de cette BD. Quant aux couleurs, elles sont criardes et décrédibilisent elles aussi ce dessin. Malgré cette agression visuelle, je me suis quand même accroché, enfin, j'ai essayé... Mais, comme dans Trois artistes à Paris, bien que le scénariste soit différent, on a là aussi droit à une histoire indigeste, hermétique, incompréhensible, dans laquelle je ne suis jamais rentré. Au moment où je commençais à lacher, j'ai parcouru en diagonale le restant des pages, et je n'ai pas trouvé la motivation pour m'y recoller, tellement cette lecture fut désagréable. Oui, c'est bien un Za-raté. (applaudissement) (195)

19/12/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Steftheone

Quelle déception !!!! Après avoir lu l'excellent V pour Vendetta et avoir vu le très bon Watchmen, ma cause était pourtant tout acquise à ce grand auteur qu'est Alan Moore. C'est donc sans aucune hésitation et avec un plaisir non dissimulé que je me suis empressé de lire cette BD. Dans les ouvrages précédemment lus de Mr Moore, le scénario était tellement bon que j'avais pu passer outre le dessin et la mise en couleur très moyens, mais là, ce fût très difficile voire impossible tant le trait est brouillon et les couleurs laides. La narration est de plus très laborieuse, les dialogues des personnages du décor nuisant, à mon avis, à la clarté de l'ensemble. Côté scénario, je me range à l'avis des commentaires de Miranda et de Spooky, celui-ci est lent et l'histoire se résume aux remords d'un homme sur les choix qu'il a faits tout au long de sa vie. Les ficelles de l'histoire, et notamment l'identité du petit meurtrier pistant sans relâche le héros, apparaissent ainsi très rapidement comme une évidence aux yeux du lecteur. Un ouvrage dont je n'ai peut être pas perçu la profondeur malgré une bonne volonté évidente... Originalité : 2/5 Histoire : 2/5 Dessin : 1/5 Mise en couleur : 1/5 NOTE GLOBALE : 6/20

24/05/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 1/5
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Mon premier Alan Moore et peut-être bien mon dernier. Ce fut lent et ch**** ou vice versa, au choix. J'ai eu du mal à en voir le bout, c'est le grand vide. Le scénario se résume en une voire en deux phrases. Les problèmes de conscience de ce pauvre homme sont d'une platitude totale, et la façon de mener ce pseudo-suspense devient fatigante, même si au début on se demande qui est ce gamin, arrive un moment où l'on s'en désintéresse complètement, d'autant plus qu'on finit par entrevoir son identité très vite. Seul le dessin, que j'ai trouvé vraiment très bon, m'a aidée à finir cette histoire, que j'ai d'ailleurs lue en trois fois et qui systématiquement m'a endormie à chaque fois.

22/04/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 1/5
L'avatar du posteur Spooky

Eh bien moi j'ai détesté ma lecture... Dès le départ le dessin m'a débecté. Ces couleurs étranges, ces morphologies hasardeuses, ces vignettes difficiles à déchiffrer... Cela ne m'a pas lancé dans ma lecture de la meilleure des façons. Quant à l'histoire... Le début m'a en effet un peu dérouté, mais assez vite j'ai compris la structure du récit en blocs mis dans le désordre... Et franchement je n'en ai pas vraiment vu l'intérêt. Certes, c'est "original" (et encore), mais si l'on replace l'ensemble dans l'ordre, on se retrouve devant une histoire banale, l'histoire d'un gars un peu dérangé par ses démons intérieurs, et... c'est à peu près tout. Je suis peut-être passé à côté d'un chef-d'oeuvre, mais pour le coup, c'est sans regret.

08/04/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Petits meurtres, infimes trahisons, tous ces minuscules assassinats par lesquels nous facilitons notre traversée de l'existence. Le talentueux Alan Moore les dissèque dans un roman graphique subtil, mis en image avec ironie et tension par Oscar Zarate. Après avoir insidieusement perverti les super héros et avoir su imposer le renouvellement d'un genre moribond, Alan Moore va collaborer avec des artistes internationaux de tous horizons. Le dessinateur Oscar Zarate est argentin. Il va signer ici un roman graphique d'une rare intensité dramatique. On va suivre ici la vie à reculon de Timothy Hole, un brillant publicitaire en explorant son passé. Les découpages opérés relèvent encore une fois du grand art que seule la maîtrise narrative d'Alan Moore a pu opérer. Le lecteur va savourer un étrange voyage à la fois extérieur et intérieur. On pénètre en effet dans la psychologie même du personnage principal en vivant ses peurs, ses frustrations, ses fantasmes... On se demande pourquoi le héros est poursuivi par un enfant qui veut sa mort. On frise presque la schizophrénie. C'est un cheminement bien intéressant qui se profile pour le lecteur qui est véritablement entraîné dans ces méandres. Cela nous rappelle toutes les compromissions et les lâchetés de la vie dans une belle allégorie. Incontestablement l'une des meilleurs oeuvres du maître Alan Moore et paradoxalement une de ses plus méconnues !

14/03/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

“Small Killing”, la première oeuvre de Alan Moore non-orientée Super Héros, est une réussite. Pourtant publiée peu après le grand Watchmen, on ne trouve aucune similitude entre les deux histoires. On a ici la vie tourmentée d’un homme normal, rattrapé par un passé qu’il préférerait oublier, hanté par des décisions prises, des choix faciles et des regrets. Le tout forme une histoire assez intéressante, qui se lit facilement et apporte son lot de bons moments. Mais je ne peux quand même pas dire que j’ai été captivé par le récit ou marqué par les faits. De là à dire que je me suis un peu ennuyé, il y a un pas que je j’ai presque osé franchir. Notez que le dessin est sympa, mais que comme d’habitude avec cet auteur, une période d’acclimatation est nécessaire… Voilà, BD intéressante, qui a plein de chose à raconter, mais qui, a mon humble avis, reste réservée aux fans de Moore qui souhaitent se pencher sur ses œuvres moins connues et plus personnelles (même si Moore insiste bien qu’il ne s’agit pas du tout d’une auto-biographie !).

29/10/2003 (MAJ le 23/10/2007) (modifier)

Un scénario qui m’a d’abord surprise, venant de cet auteur, ce qui prouve que je ne le connais sans doute pas encore assez. Ce qui est un peu déroutant, c’est ce choix d’une narration qui, par tranches, remonte le fil de la vie du personnage principal, dont on pénètre les pensées les plus intimes, par le biais de la voix off, omniprésente. Autour de lui, gravitent quelques seconds rôles assez caricaturaux et peu attachants. Comme lui, on est intrigué par l’irruption autant intempestive que répétée, de ce petit garçon, et comme lui -l’angoisse obsédante en moins- on gamberge sur le sens de ses apparitions. Néanmoins, on a assez vite une idée de son identité. Cependant, parvenue à la toute fin de l’histoire, je dois avouer avoir éprouvé une certaine frustration, car la conclusion m’a d’abord partiellement échappé. A la relecture, j’ai mieux compris (du moins je l’espère) le propos de Moore. En fait, le récit joue à fond la carte de l’introspection lancinante, et du symbolique. Le dessin -à de rares planches près- m’a assez fortement déplu. Je trouve qu’il fait un peu amateur, les scènes de foule sont approximatives, le visage de l’enfant n’est pas constant (ou alors est-ce voulu ?). En plus, il comporte quelques erreurs de perspectives choquantes (la taille de la voiture de la dernière case, par exemple). La mise en couleur, qu’il est difficile de dissocier du dessin, étant donnée la technique employée, est faite d’associations chromatiques pas très heureuses de couleurs flashies, de mon point de vue. Le résultat fait très daté, et j’ai été assez surprise de constater que cet album ne datait pas du milieu des années 80. En fait, les seules cases que je trouve jolies sont celles qui figurent dans la galerie ; pourquoi ? Parce qu’elles combinent dessin et photos retouchées et que leur mise en couleur, pour le coup, est très réussie. Dommage que tout l’album n’ait pas été réalisé avec cette technique. En tous cas, il n’est pas à la hauteur du scénario.

16/10/2007 (modifier)