Le Photographe de Mauthausen

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un récit édifiant d'après le témoignage du photographe espagnol Francisco Boix, victime de la dictature franquiste et rescapé du camp nazi de Mauthausen


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Auteurs espagnols Auteurs italiens L'univers concentrationnaire nazi Nazisme et Shoah Photographie

Militant de la cause républicaine en Espagne, Francisco Boix dût fuir la dictature franquiste pour la France, avant d’être déporté vers le camp de Mathausen en Allemagne. Lorsqu’il est engagé comme assistant du commandant Ricken, esthète pervers qui prend plaisir à mettre en scène avant de photographier la mort des prisonniers, il comprend qu’il a à sa portée des témoignages capitaux contre la barbarie nazie, encore faut-il réussir à mettre ces clichés à l’abri …. Une BD envisagée comme un travail de mémoire sur l’autre holocauste, plus méconnu : celui des Républicains espagnols.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Septembre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Photographe de Mauthausen © Le Lombard 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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16/10/2017 | Blue Boy
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

L'histoire vraie d'un photographe espagnol emprisonné dans un camp d'extermination nazi qui réussira à en faire sortir des photos prouvant les exactions de ces derniers. Les deux premiers tiers de la BD racontent ce séjour en camp. Dès le début de la seconde guerre mondiale, Mauthausen était un camp de niveau 3, c'est-à-dire un camp dont les prisonniers ne devaient jamais ressortir et où ils étaient destinés à être tués par épuisement au travail (dans une carrière de granit) ou par d'autres actions meurtrières diverses et variées des gardiens. Pour qui a déjà lu ou vu de tels témoignages sur l'horreur des camps de concentration et d'extermination, il n'apprendra pas grand chose de neuf. Là où le récit apporte une nouveauté, c'est que les prisonniers qu'on y suit sont des espagnols ayant fui la défaite républicaine lors de la Guerre Civile. Anarchistes ou communistes pour la plupart, on y apprend qu'ils étaient traités à peine mieux que les Juifs dont on parle le plus souvent et que des milliers d'entre eux furent ainsi massacrés. On découvre ainsi comment le héros va accéder au laboratoire photo du camp et recueillir puis sauver des centaines de clichés pour servir de témoignages et dénoncer les actes des nazis que ceux-ci chercheront ensuite à dissimuler aux yeux du monde. Le dernier tiers de l'album raconte la libération et les mois et années qui suivirent, mais surtout surprend par la façon dont furent traitées ces photos. On aurait pu s'attendre à ce que la presse ou les autorités Alliées s'en servent aussitôt pour faire éclater la vérité au grand jour. Il n'en sera finalement rien, du moins pas du vivant du héros. Le récit dénonce aussi la situation des réfugiés espagnols à cette époque, incapables de rentrer dans leur pays car les Américains avaient renoncé à attaquer le régime fasciste de Franco. L'album est en outre complété par un dossier explicatif intéressant d'une cinquantaine de pages, présentant plusieurs de ces fameuses photos dont on parle. Le récit est instructif et le dessin est bon. Il n'est pas passionnant et ressemble plus à un témoignage historique qu'à un récit prenant et captivant, mais il est bien mené et on ne s'ennuie pas.

01/08/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

En rendant hommage à ce photographe espagnol doublé d’un héros qu’était Francisco Boix, les auteurs ont tenté de décrire la réalité sordide d’un des pires camps de concentration de l'Allemagne nazie, où les prisonniers étaient éliminés par le travail… Boix eut une vie courte qui lui fit peu de cadeaux, mais il ne renonça jamais à ses idéaux politiques et put à sa manière se venger de ces fascistes qu’il abhorrait tant. Il agissait souvent comme bon lui semblait et détestait l’autorité. Son appareil photo il le brandissait tel un drapeau, celui de la liberté, et son expérience terrible à Mauthausen le conforta dans la voie qu’il avait choisie : le témoignage par la photo. Cette bande dessinée vaut davantage pour ce qu’elle représente et sa valeur documentaire, que pour l’objet en lui-même. D’un point de vue narratif, Salva Rubio a opté pour le récit-témoignage dont le narrateur est évidemment Boix lui-même, tout en mettant un point d’honneur à restituer la vérité historique, concédant de rares changements mineurs par souci de cohérence (Dans l’histoire Albert Speer est remplacé par Enrst Kaltenbrunner). Preuve de son souci de ne pas travestir la réalité, un dossier historique d’une cinquantaine de pages, illustré en toute logique par de nombreuses photographies, vient compléter l’histoire. Quant au dessin semi-réaliste de Pedro Colombo, même si on peut lui reprocher son aspect un rien académique et déjà vu, il reste plutôt expressif. Le choix de couleurs sombres permet de ressentir l’ambiance pesante qui enveloppait le quotidien des prisonniers. Globalement, « Le Photographe de Mauthausen » s’avère un document édifiant sur un chapitre ignoré du génocide nazi : l’holocauste espagnol. L’ouvrage tente également d’honorer Francisco Boix en mettant en images son terrible témoignage, lui qui à l’époque s’était heurté au froid dédain du tribunal de Nuremberg.

16/10/2017 (modifier)