Extases

Note: 4.29/5
(4.29/5 pour 7 avis)

Après Magasin général, Jean-Louis Tripp nous livre un témoignage sincère et intime de sa vie sexuelle.


Autobiographie Best of 2010-2019 Casterman Les prix lecteurs BDTheque 2017

Et si le dernier continent à explorer était celui de l'intime ? Les relations amoureuses, les pratiques sexuelles, les émotions, les sensations, les sentiments, comme autant de territoires à arpenter à cartographier... C'est le parti pris d'Extases, la série autobiographique de Jean-Louis Tripp. Du petit détail trivial au sublime, du physiologique au métaphysique, de la jalousie qui consume à l'échangisme joyeux, toutes les facettes qui façonnent la sexualité sont évoquées.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Septembre 2017
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Extases © Casterman 2017
Les notes
Note: 4.29/5
(4.29/5 pour 7 avis)
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04/09/2017 | Mac Arthur
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Par Ingrid
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

J'ai vraiment adoré cette BD, et tout le monde à la maison, surtout les femmes, l'ont trouvé génial. Très courageux de la part de l'auteur de nous livrer son intimité avec détails et sans pudeur. Une façon de découvrir l'intimité masculine sans tabous ni gêne !

06/03/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :) Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager. Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille ! Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme ! Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose ! Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P

18/11/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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« Extases » c’est d’abord l’album de la liberté, de la liberté sexuelle telle que l’a vécue Jean-Louis Tripp à l’heure où le SIDA ne sévissait pas. Mais c’est aussi celui de l’amour joyeux, fou voire gai (sans jeux de mots, bien que sur certaines pages….vous verrez). Est-ce du courage, de la folie ou un défi, en tout cas, Jean-Louis Tripp se met littéralement à nu dans cette nouvelle série (qui comprendra 3 ou 4 albums) qui retrace sa vie sexuelle depuis son enfance ou adolescence. Quelle vie sexuelle, mon dieu ! Il se livre sans tabou. De la découverte de l’onanisme à la partouze (mais qu’est-ce qu’il lui reste donc à découvrir pour les prochains volumes ?), tout y passe, y compris le candaulisme, l’amour libre, l’échangisme, l’expérience homosexuelle…. Mais ce premier opus est aussi drôle (ah ! le sympathique satyre bien membré est assez réussi !) et Jean-Louis Tripp nous livre des dessins exagérés de pénis et autres organes, qui ne donnent pas à cet album une connotation pornographique (on est assez loin du genre bd dite pour adultes), mais au contraire apporte un côté assez pédagogique sur les questions sexuelles. Comme beaucoup, j’avais découvert Jean-Louis Tripp avec la série « Magasin général », qui rétrospectivement, avec le personnage Marie, brise aussi les tabous de l’époque. Je trouve évidemment que son dessin est très proche de celui de cette série, à tel point que je me demande quel était l’apport de Loisel comme dessinateur. La narration est fluide, même si parfois elle ne suit pas toujours la chronologie, et le fait de passer de la description narrative à la confession (avec le passage au « je » au bout de quelques pages) donne un côté encore plus fort au récit. C’est certainement l’album de la rentrée.

22/09/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Bravo ! Bravo et chapeau. Parce que ce n’est pas du tout évident de réussir un album pareil. De le réussir en faisant montre de sincérité, d’honnêteté, en développant des propos intelligents, en se débarrassant des freins subconscients nés d’années d’éducation religieuse. Se livrer aux yeux de tous sur un sujet aussi tabou que la sexualité demeure à notre époque un véritable exploit, une sorte de coming-out de la normalité. Parce que, merde ! Avoir des rapports sexuels est quelque chose de normal. Eprouver du plaisir pendant ces rapports l’est tout autant. Et à partir du moment où les partenaires sont des adultes consentant (désirant, comme il le dit peut-être encore plus justement), je ne vois pas ce qui devrait absolument être tu là-dedans sous peine de rejet par la société. Ce livre est salvateur dans le sens où il remet le sexe à sa juste place. Car depuis que l’homme parvient à dissocier plaisir sexuel et procréation, des pressions sociales se sont faites jour (via principalement les religions monothéistes qui hurlent à tout va « croissez et multipliez » comme si la surpopulation mondiale pouvait rendre un quelconque être suprême heureux… Bon, à l’époque où l’être humain est apparu, je veux bien qu’en multipliant les enfants, on multipliait les chances de survie de l’espèce, mais là, maintenant, faudrait peut-être arrêter les conneries, non ?) pour nous dire que le sexe, c’est mal ou pire encore, c’est sale. Alors que le sexe, c’est quoi ? C’est du plaisir, du fun, un instant de partage dans lequel les partenaires peuvent dévoiler des facettes de leur personnalité qu’ils préfèrent garder pour un cercle d’intimes. Bon, d’accord, pour le coup, Jean-Louis Tripp les dévoile à tout le monde. Mais il le fait avec tellement d’humour et de franchise que ce qui est exposé dans cet album n’a, à mes yeux, rien de choquant. Et pourtant, il aime expérimenter, le bougre ! Et puis, il y a son dessin. Ce style semi-réaliste qui se fait caricatural dès que le besoin se fait sentir convient parfaitement au propos. Il ne bêtifie pas les corps mais ne les glorifie pas non plus. Les plastiques sont simplement humaines dans les passages réalistes et se font sujet d’amusement lorsque l’auteur illustre un fantasme ou un complexe. Ces pages accueillent le noir et blanc avec bonheur tant l’étalage de chair aurait pu déboucher sur une orgie écœurante de teintes roses. Cette sobriété des couleurs fait donc office de contre-point à l’exubérance des propos et du trait. J’ai vraiment beaucoup aimé. Je me suis retrouvé dans plusieurs passages, j’ai apprécié la franchise d’autres, j’ai ri par moments, ressenti une agréable excitation à d’autres instants, j’ai aimé l’intelligence de certains propos. Et comble de tout, je n’ai jamais trouvé que cet album faisait montre d’un exhibitionnisme malsain. Ce récit est situé à l’opposé de la pornographie banalisée actuelle car plutôt que de simplement montrer des corps, il parle avant tout de sentiments et de sensations, d'amour et de partage,... de respect surtout. Jean-Louis Tripp a beau y dessiner plus de sexes en érection dans un seul chapitre qu’il n’y en a dans l’ensemble des albums de Manara, c’est avant tout à notre cerveau qu’il s’adresse. Et ça, ça fait du bien. Donc chapeau pour ces Extases (très beau titre, au passage) qui dédramatisent le désir et qui remet en avant cette évidence : entre adultes désirant, le sexe représente un vaste champ d’expérimentation. Et les plus tordus d’entre nous ne manqueront pas de faire le lien entre Jean-Louis et la petite Marie du Magasin général : deux personnages qui vont s’affranchir des pressions sociales pour vivre leur sexualité comme ils l’entendent tout en respectant les autres (oui, je sais, c’est tordu mais plus j’y pense, plus je trouve que le personnage de Marie ressemble finalement beaucoup à son créateur, Jean-Louis Tripp). Culte ? Oui, culte car dans ce registre, je pense que cet album va rapidement servir de référence et, qui sait (on peut toujours rêver), être le point de départ d’une nouvelle révolution sexuelle et sociétale. C’est la raison pour laquelle j’espère que beaucoup de jeunes lecteurs auront l’occasion de lire cette série tant il me semble évident que découvrir la sexualité via Extases est beaucoup plus sain, amusant et constructif qu’en surfant sur les sites pornos qui pullulent sur le web ou en allant servir d'enfant de cœur au curé du village.

04/09/2017 (modifier)