Polar

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Tuer ou être tué ? Telle est la question. Dans un véritable tour de force visuel hérité de Frank Miller et Mike Mignola, Victor Santos (Furious) signe un récit noir comme un café bien serré. Une histoire de vengeance brutale et sans temps mort dont la violence est aussi graphique...


Auteurs espagnols BDs adaptées en film Dark Horse Comics Format à l’italienne Séries avec un unique avis Webcomics

Sorti de force de sa retraite, le plus grand espion de la planète – l’ex-agent connu sous le nom de « Black Kaiser » – est à présent menacé de mort. Dans un affrontement sans merci contre son ancien employeur, l’agence « Damoclès », Black Kaiser va devoir faire face à un expert de la torture psychotique ou à une tueuse rousse aussi belle que fatale. Sa mission ne s’achèvera que s’il meurt ou s’il tue tous ceux qui se mettront en travers de son chemin… et mourir n’est pas dans ses habitudes.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Janvier 2016
Statut histoire Une histoire par tome (Trilogie finie aux USA) 2 tomes parus

Couverture de la série Polar © Glénat 2016
Les notes
Note: 4/5
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23/01/2017 | Jetjet
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Par Jetjet
Note: 4/5
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Nouveau petit prodige au sein de Glénat Comics ou d'autres de ses œuvres ont été récemment publiées comme Furious, Black Market ou Sukeban Turbo, le jeune artiste Barcelonais Victor Santos a déjà une longue carrière derrière lui. Je l'avais pour ma part découvert sur le surprenant Zombee, une agréable récréation inédite en français bardée de ninjas et de zombis dans un élan référentiel à toute la culture pop asiatique. De références justement, il en est effectivement beaucoup question ici à nouveau, Santos a d'abord amorcé cette trilogie sous un angle de plaisir personnel en endossant pour la première fois la casquette de scénariste. Le but était initialement d'écrire un Webcomics muet sur base d'une ou de deux planches par semaine à la manière d'un Inkoctober par exemple. Santos ne s'en cache pas, il est fortement influencé par les films policiers de Melville ou de Sergio Leone pour l'ambiance... Feuilleter un des deux tomes disponibles fait aussi immédiatement penser à Frank Miller et son insurpassable série Sin City dont les cadrages et couleurs sont fortement similaires. Initialement donc prévu uniquement sur le web, cette série a plu à l'éditeur d'origine, Dark Horse, qui a demandé à Santos une légère adaptation et quelques ajouts de dialogue pour transposer le tout dans les élégants bouquins à l'italienne comme on le découvre aujourd'hui. Le maître mot de ces Polars est simple : Vengeance. Et si possible rapide, sournoise et sanglante. Et elle le sera jusqu'à l'overdose pour les plus sensibles mais jouissive pour les lecteurs les plus pervers dont je fais également partie ! :) Au menu dans le premier tome, une organisation criminelle cherche à éliminer le Black Kaiser, un agent borgne officiellement en retraite et qui va sortir de l'ombre pour venir terrasser son agresseur. Il s'agira de ce même personnage qui sauvera une jeune femme laissée pour morte une balle dans la tête et qui la formera dans le second tome pour aller cueillir son ancienne "famille" en mode Kill Bill. Écartons d'une main tous les défauts d'une telle lecture déviante : Oui ce n'est guère inspiré mais ce n'est pas le but recherché, oui on pourra argumenter que Santos est un copieur de Miller mais il dispose d'autres atouts en poche. Car pour tout le reste, Santos décroche la mâchoire par des plans de malade sur des dessins mi ligne claire mi comics en noir et blanc et en utilisant et abusant de la couleur orange comme d'un personnage à part entière et pas uniquement pour illustrer les (nombreuses) effluves de sang. A la fois mix de Frank Miller et Eduardo Risso, Santos développe un récit jouissif entre sketchbook animé et scènes d'action non stop pour une mise en scène graphique et cinématographique. Le découpage à l'italienne impose une verticalité sans failles tel un jeu vidéo des années 90 où chaque personnage allait de la gauche vers la droite de l'écran en éliminant tout intrus sur sa route. Tout en alternant plusieurs encrages ou même styles avec vignettes narratives et des cadrages de toute beauté, Santos délivre des histoires simples et anecdotiques dont l'aspect "déjà vu" est balayé par la prouesse graphique de son art. Les deux histoires peuvent se lire de façon complètement indépendante et Glénat a rempli les deux bouquins de petits bonus sympas. Il s'agit d'une chouette alternative qui devrait plaire ou agacer selon l'humeur tout amateur de récits dits hard boiled. J'attends la dernière partie de cette trilogie avec autant de patience qu'un gamin !

23/01/2017 (modifier)