Le Temps des sauvages

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

« Au début, il n’y avait rien […]. Rien d’autre que le rien, mais bon, le rien, c’était déjà pas mal. Le rien, ça laisse quand même des perspectives. » Martine Laverdure, caissière, était trop lente. L’entreprise l’a liquidée. Elle est morte. Ses fils lui rendront justice, même si la vie les avait distanciés d’elle. Blanc, Brun, Gris et Noir, quatre jeunes loups d’une extrême sauvagerie, surentraînés et prêts à tout pour se faire une place au soleil, se mettent en quête de punir le ou les responsables de sa mort. L’affrontement entre la grande distribution et les loups solitaires est inévitable. Le monde est violent. L’espérance de vie en banlieue est fragile. C’est le temps des sauvages.


Adaptations de romans en BD Anticipation Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Hybrides

Manuel de survie à l’usage des incapables, quatrième roman de l’auteur Belge Thomas Gunzig dénonce la société contemporaine qui consomme à outrance et sans garde-fou. Rentabilité à tous prix et compétition insatiable pour le profit en tout. Dépenses matérielles et débauche humaine. Le monde connait un engrenage maladif. C’est la décadence. Gunzig, en marge des clichés sur le sujet parvient à le raconter avec autant d’humour que de cynisme. Ses personnages sont monstrueux et viennent nourrir une fable atroce mais drôle qui se joue tout autant des codes du thriller que du roman noir dans un rythme saccadé comme pour dire les convulsions du monde en bascule L’adaptation personnelle qu’en propose Sébastien Goethals révèle les ambiances dantesque et kaléidoscopique du roman, sa poésie et sa violence. Le Temps des sauvages croque un monde féroce où le vivant est privatisé et où les mutations génériques sont courantes. L’homme deviendra-t-il réellement un loup pour l’homme ? Sébastien Goethals mord la fureur et la cruauté de la vie consumériste brutale. Texte: L'éditeur

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Octobre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Temps des sauvages © Futuropolis 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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13/01/2017 | Gaston
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est une histoire étrange, qui mélange plusieurs genres (et qui le fait plutôt bien je trouve). Il y a un thriller haletant, avec une fratrie d’êtres mi-hommes mi-loups qui cherche par vengeance à tuer un homme, cet homme étant protégé par une jeune femme travaillant pour une grande multinationale (nommée Blanche de Castille Dubois !). Le côté comique étant semble-t-il exclu, j’ai trouvé un temps bizarre les noms dont ont été affublés certains personnages (en plus de Blanche de Castille, un grand noir appelé Jacques Chirac Oussoumo). Autour de tout ça, on évolue dans une société vaguement futuriste, où les multinationales règnent, où tout doit être et est sous copyright (même si ça n’est pas la révolution du siècle, on apprend quand et par qui ont été inventés les chicken nuggets – et comment Mac Do s’en est emparé, aucun brevet n’ayant été déposé à l’origine). Le mélange des deux passe bien en tout cas. La narration est plutôt fluide, mais j’ai trouvé les textes, les dialogues, souvent trop abondants, ça aurait mérité d’être un peu réduit. Mais pour le reste, dessin et récit sont plutôt agréables. J’ai juste trouvé la fin un peu brutale.

14/03/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Adaptation d'un roman de Thomas Gunzig, le Temps des sauvages est un récit d'anticipation imaginant un futur proche presque cyberpunk dans l'esprit où les entreprises capitalistes dominent le monde et ont apposé des copyright sur presque tout dont notamment la reproduction humaine elle-même qu'elles ont privatisée offrant au passage la possibilité de payer pour s'offrir le droit mixer les gènes humains de ses enfants avec ceux de certains animaux pour qu'ils acquièrent leurs caractéristiques, physiques un peu mais comportementales surtout. L'intrigue mêle ainsi de front deux thématiques qui s'intriquent. Il y a celle de la société ultracapitaliste dystopique où tout se paie et où des corporations écrasent les simples individus pour protéger leurs intérêts financiers ou leur image, et où les humains lambda sont des ressources jetables pour les entreprises. Et il y a celle de l'animalité de ces hybrides que la société a créés, dont notamment une fratrie de quatre hommes-loups qui a été engendrée dans l'illégalité et qui forme depuis une petite meute criminelle, meurtrière et rebelle à la société. Le héros, lui, est un pauvre gars sans aucune modification génétique particulière, dominé par sa femme qui elle a reçu l'instinct de prédateur d'un mamba vert, et qui se retrouve soudain menacé de mort par ces quatre loups car il est responsable par accident de la mort de leur mère. Le cadre et le contexte de l'intrigue sont assez originaux pour avoir attisé mon intérêt tout au long de ma lecture. Il y a quelques bonnes idées. J'étais surtout intéressé par la relation entre les personnages, leurs comportement provenant des gènes dont ils avaient hérités et la manière dont ils interagissaient dans cette société déshumanisée. Le dessin n'est pas mauvais non plus, et la protectrice du héros est charmante notamment. Pourtant, je n'arrive pas à être totalement convaincu. Quelque chose n'est pas vraiment fonctionné pour moi. Déjà, j'ai trouvé le héros assez pénible dans sa faiblesse et ce n'est pas agréable de le suivre quand on le compare à la dureté des antagonistes. Ensuite il y a les quatre loups que je n'ai pas toujours trouvé très crédibles, notamment quand on les voit super-équipés et organisés en début d'album, puis bien plus animaliers et irréfléchis par la suite. Je n'ai pas non plus été très convaincu par les capacités de survie de la femme-loutre et de comment elle est censée maîtriser tout son environnement pour se protéger : je trouve que la fin du récit est assez contradictoire sur ce sujet. Et pourtant, paradoxalement, je la trouve si charmante que j'aurais volontiers lu quelques pages de plus pour voir ce qu'il se passait après la concernant. Bref, j'ai bien aimé cette BD et l'idée de son intrigue et de son contexte mais la mayonnaise n'a pas parfaitement pris et je me sens frustré ou moyennement convaincu par différents aspects de son récit.

29/04/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Adaptation d'un roman que je ne connaissais pas. Ça raconte l'histoire d'un garde de sécurité dans un supermarché qui doit, avec un collègue, prendre en faute une caissière pour que le supermarché puisse la renvoyer. Cela dégénère et ça se termine avec la mort de la pauvre caissière. Tout pourrait se terminer ici sauf que la caissière a quatre "enfants" très particuliers... des hommes-loups ! Ils ne sont pas très contents de sa mort et vont chercher à se venger en essayant de tuer le garde de sécurité. C'est un thriller qui est aussi un genre de fable sur la société de consommation où on cherche la rentabilité à tout prix. L'histoire est bien faite, la narration est fluide et le dessin est bon. Quoique j'aie eu de la difficulté à trouver que l'ensemble du récit était passionnant à lire. C'est assez long et il y a des passages moins intéressants que d'autres. Plusieurs fois les personnages font des monologues assez savoureux, mais dont je ne comprends pas trop leurs utilités dans le récit. Et puis voir ces hommes-loups dont personne ne semble trouver leurs existances surprenante m'a un peu désorientée. J'ai trouvé que cela rendait l'histoire un peu bizarre.

13/01/2017 (modifier)