Lentement aplati par la consternation

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Force insultes abondamment imagées seront échangées dans ce récit dense où l’utilisation d’un système élaboré de bulles et cases permet à divers niveaux de pensée de coexister tant bien que mal. (texte de l'éditeur)


Atrabile Auteurs suisses BD minimaliste BD muette

Indéniable constante de l’histoire des civilisations, l’impérieuse nécessité de vouloir coucher avec tout le monde s’exprime de nos jours volontiers dans les bars. C’est donc au bar que nous retrouverons les protagonistes de cette histoire muette (mais pas sans phylactère), chacun développant des stratégies (dont la subtilité va s’étiolant à mesure des consommations) pour parvenir à ses fins. Force insultes abondamment imagées seront échangées dans ce récit dense où l’utilisation d’un système élaboré de bulles et cases permet à divers niveaux de pensée de coexister tant bien que mal. Le tout à l’acrylique sur toile de grand formats. Pourquoi peint sur des toiles? Parce qu’elles étaient là. Décidément, Ibn Al Rabin n’est pas n’importe qui.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 2013
Statut histoire 1 tome paru

Couverture de la série Lentement aplati par la consternation © Atrabile 2013
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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24/02/2016 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Ibn al Rabin est un auteur à part, qui a développé une œuvre à la fois prolifique et minimaliste. Le travail de cet auteur suisse est en tout cas reconnaissable entre mille, avec ses petits bonhommes bâtons, son absence de décor, une économie de moyen que l’on retrouve aussi dans les dialogues. Proche de l’oubapo souvent, essentiellement publié par Atrabile, son œuvre s’écarte fortement des canons de la BD franco-belge. Et là, c’est bien sûr le cas. D’autant plus que, pour cadre à ses « petits dessins », al Rabin a choisi un format immense (pas très facile à ranger dans sa bibliothèque ! Mais qui aère le dessin et lui donne finalement plus d’ampleur). Reste que là, j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire, qui se développe de façon muette (il y a bien quelques bulles, mais elles sont vides ! ou alors parfois juste remplies de signes ou objets divers – en tout cas ça reste très expressif, ce qui est quand même un exploit, car en plus il n’y a aucun trait sur les visages). Mais je pense qu’une bonne partie m’a échappé, et je n’ai donc pu profiter à plein de ce travail original, restant « à côté », malheureusement. Même si je suis particulièrement intéressé par les projets expérimentaux, proches de l’oubapo, je ressors de ma lecture avec un ressenti proche de celui de Mac Arthur, finalement un peu frustré et déçu. Note réelle 2,5/5.

09/10/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cet album vaut le coup d’œil en sa qualité d’exercice de style. Totalement muette, elle met en scène des personnages qui ne cesseront de communiquer et de penser. Ces messages et ces pensées sont représentés sous forme de dessins qui se répondent, se croisent, s’entrechoquent. Le jeu pour le lecteur consiste alors à démêler cet enchevêtrement de messages, à ne pas s’égarer dans cette structure volontairement labyrinthique, en fait à tout simplement comprendre cette histoire. Le dessin est simplifié au maximum afin de centrer totalement l’attention du lecteur sur la structure et le langage employés. Le récit est anecdotique mais histoire de nous motiver un maximum, il sera question de tentatives de séduction et de beuverie. Au final, j’ai trouvé le procédé amusant… à faible dose. Malheureusement, d’une part, à certains instants, j’ai décroché par manque d’intérêt de ma part. A d’autres, j’ai décroché parce que, tout simplement, je ne comprenais plus trop ce qui m’était raconté. Le format de l’objet, enfin, a de quoi surprendre. Très grand, il permet de proposer des planches d’une dimension hors normes, ce qui est indéniablement un avantage pour cet exercice de style. L’auteur peut ainsi imbriquer un maximum de cases qui se répondent sans trop perdre de sa lisibilité. Si vous avez l’occasion d’y jeter un œil (via une bibliothèque, par exemple), n’hésitez pas. Pour l’achat, par contre, je serais beaucoup plus réservé. Cela reste un album expérimental, une figure de style, ce n’est pas un livre sur lequel on revient pour son récit mais bien pour sa forme. A vous de voir, donc.

24/02/2016 (modifier)