Carnets de thèse

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

À la manière d’un récit d’apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu’on compte aujourd’hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle.


Ecole La BD au féminin

Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n’imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s’engage… Autour de Jeanne défile l’univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l’art d’esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l’étendue de son pouvoir d’inertie dans le traitement des dossiers dont on l’accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s’aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d’une université malmenée ; la famille et les amis qui n’y comprennent rien ; l’infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n’en finit pas… À la manière d’un récit d’apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu’on compte aujourd’hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : « Alors, cette thèse ? »

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mars 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Carnets de thèse © Seuil 2015
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/12/2015 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai trouvé cet album amusant et effrayant à la fois. Ce parcours du combattant, ce chemin de croix sur lequel l’héroïne perd illusion, santé, emploi, temps et argent nous est raconté avec beaucoup de dérision, ce qui allège la note. Il n’empêche qu’à y réfléchir à deux fois, le constat est dramatique. Cet album parvient donc à concilier un aspect documentaire avec une dimension divertissante (oui, je me suis beaucoup amusé en lisant l’album). Il alarme sur un phénomène qui a de quoi déranger sans sombrer dans la déprime totale. Coté dessin, Tiphaine Rivière va à l’essentiel. On ne peut pas dire que ce soit mal dessiné mais le trait est quand même assez raide, les expressions de visages sont peu soignées, les décors sont des plus secondaires (même si, de ce point de vue, j'ai déjà vu bien pire). Ce style convient cependant très bien au ton donné à l’album. Nous sommes dans un roman graphique documentaire, le but est de transmettre un message sans nous saouler (mais bien en nous divertissant), pas de nous faire rêver. A lire, très certainement. Je ne dirais pas que j’en ferais une priorité d’achat mais j’aurais mauvaise grâce de vous en dissuader l’acquisition.

03/12/2015 (modifier)