Au revoir là-haut

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)

L'histoire de deux poilus qui reviennent de la guerre de 14, et tentent de s'en sortir par d'inhabituels moyens...


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale 1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Paris Première Guerre mondiale Séquelles de guerre

Sur le champ de bataille, les héros ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Il ne fait pas toujours bon retrouver sa famille même après avoir reçu un obus sur la gueule. La chance ne sourit pas toujours aux audacieux.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Octobre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Au revoir là-haut © Rue de Sèvres 2015
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

27/10/2015 | Canarde
Modifier


L'avatar du posteur Agecanonix

Encore une Bd sur la guerre de 14-18, cette guerre n'en finit pas d'inspirer les auteurs de BD, mais on n'en voit que la fin, car le récit part ensuite dans l'immédiate après-guerre, même si cette guerre revient sans cesse hanter les esprits. Alors, je préviens que je n'ai lu ni le livre, ni vu le film de Dupontel dont on a beaucoup parlé, j'ai vu les notes et critiques de pas mal d'amis de Sens Critique qui l'ont pour la plupart encensé, j'ignore si c'est justifié ou pas, je ne juge que la Bd et ce qu'elle m'a procuré comme satisfaction, car c'en est une. J'ai tellement lu de Bd sur la guerre de 14-18 que je m'attendais à être peu surpris, mais je me trompais. C'est une Bd passionnante, émouvante, aux rouages assez complexes où l'on a 3 personnages principaux scindés en 2 parties : d'un côté Pradelle qui se révèle être un beau fumier, de vieille noblesse ruinée, un arriviste abject et cruel, de l'autre une paire d'amis soudés par l'épreuve de la guerre, Albert et Edouard dont l'un est une gueule cassée. Les 2 parties se rendent coupables d'escroqueries mortuaires, car après cette guerre où le patriotisme avait tourné à plein régime, chaque petit village voulait son monument aux morts avec son poilu sculpté dessus pour honorer ses morts. Quelles sont les plus ignobles ? Pour Pradelle, cette arnaque est dans sa nature, pour lui c'est un boulot comme un autre, pour les 2 amis, c'est différent, ils sont poussés par les circonstances et les infortunes de la vie. Car ce récit nous fait comprendre qu'après 4 ans de boucherie guerrière, il vaut mieux être mort au champ d'honneur que rescapé, surtout quand on est estropié ; les morts sont pleurés comme des héros alors que l'Etat français ne sait pas quoi faire des survivants, et surtout peine à leur verser de maigres pensions de guerre. Une adaptation de film ou de livre, ça peut être très casse-gueule, il faut que l'adaptation apporte un truc en plus au matériau d'origine, et je crois que De Metter réussit cet exploit, les échos que j'ai eu sur ce roman sont tous dithyrambiques, aussi il n'a pas cherché la fidélité à outrance en reproduisant quantité de dialogues, bon faut dire que c'est le romancier qui a adapté son bouquin, de façon sobre apparemment. Le canevas narratif de base est respecté, mais les dialogues ne sont pas envahissants, il a épuré le tout pour le matériau BD, en laissant le dessinateur s'exprimer, ça permet justement de mettre au service du récit la force du dessin, l'émotion passe par le dessin, les expressions des visages, les attitudes des personnages... Après le western Rouge comme la neige, où ce dessin m'avait surpris par son style crayonné vif, et en plus en sépia, De Metter emploie ici la couleur, c'est un dessin qui n'est pas dans mes préférences, mais je le trouve meilleur, il est très correct, créateur d'ambiance et correspond parfaitement à l'évocation de cette époque choisie, imposant une atmosphère spéciale qui d'après mes échos reçus du livre, semble déjà présente dans celui-ci. Je crois donc que c'est une excellente adaptation, en tout cas, sur le plan bande dessinée, je la trouve remarquable.

22/08/2020 (modifier)