Fenêtre sur cour d'école

Cet album est un éloge à l’innocence des jeux d’enfants. L’autrice nous invite à observer avec discrétion une cour de récréation, faisant naître en nous et de manière synchrone la résurgence de souvenirs enfouis et le sourire à de tendres anecdotes. Du distrait au caïd, du pion bienveillant à la gamine-qui-se-met-du-rouge-à-lèvres-parce-que-ça-fait-joli, des arbres élagués à la coupe d’été d’élèves dégoutés, du désordre des jeux joyeux aux rangs péniblement obtenus, tout réveille en nous de doux souvenirs liés à ce lieu d’insouciance et de liberté surveillée. Le traitement graphique de Laeticia Coryn convient parfaitement au sujet. La netteté du trait, les choix de couleurs, les cadrages, tout tend à accroitre la lisibilité de l’ensemble, à centrer notre attention sur le détail qu’elle veut mettre en évidence. A titre personnel, je regrette que l’artiste n’ait pas opté pour un livre totalement muet car les séquences muettes fonctionnent souvent magnifiquement bien, et le contraste entre une cour d’école naturellement bruyante et ce rendu silencieux me plait énormément. Mais les séquences dialoguées sont tout de même souvent agréables même si parmi celles que j’ai le moins appréciées. Le clin d’œil en fin d’album m’a beaucoup plu et apporte encore un peu plus de matérialité, d’authenticité à cette compilation de moments dérisoirement précieux. Non, ce n’est pas l’œuvre du siècle. Pas même une œuvre majeure. Mais allez savoir pourquoi, à titre personnel, j’ai beaucoup apprécié.

29/12/2020 (modifier)

Gérer mes listes

Une dessinatrice qui observe en douce la cour d'école depuis la fenêtre de son appartement qui la surplombe et dessine les scènes les plus symboliques ou amusantes qu'elle a ainsi pu noter. On y voit les enfants à leur arrivée ou pendant la récréation, leurs jeux, leurs petites bagarres, le surveillant qui fait de son mieux, ou encore les instituteurs qui s'organisent une petite fête entre eux. Ce sont autant de petits instantanés, de saynètes parfois amusantes, parfois un peu touchantes. Le dessin est très agréable et suffisamment clair pour pouvoir se passer de dialogues sur beaucoup de planches. Ça se lit un peu vite mais c'est plaisant et c'est une plongée avec le sourire dans quelques souvenirs d'enfance ou au contraire dans le regard bienveillant d'un adulte envers une cour d'enfants ma foi assez sympathique.

25/05/2020 (modifier)

Gérer mes listes

L’album nous présente un quasi huis-clos – pourtant à l’extérieur. En effet, nous observons, à travers les yeux d’une personne dont l’une des fenêtres de son logement la surplombe, une cour de récréation d’une école primaire. Nous observons ainsi les récréations, avec les jeux et querelles qui s’y développent, mais aussi les enfants qui arrivent, se rangent avant d’aller en classe, les moments après la cantine, les centres aérés, l’entretien de cette même cour durant les grandes vacances, les séances de sport, etc. L’album est quasiment muet (quelques très rares paroles, quelques onomatopées), et finalement peu de dessin par page : c’est très vite lu. C’est un peu là que le bât blesse, d’ailleurs, car si cela se lit très facilement (narration et dessin sont fluides et agréables) et qu’il y a plein de fraicheur dans les jeux d’enfants que nous suivons – jeux auxquels chaque lecteur va trouver un goût de madeleine –, c’est un peu léger, il manque du consistant dans ces observations, qui ne constituent pas à proprement parler une histoire, si ce n’est « l’histoire d’une cour de récréation durant un an ». Cette suite d’annotations, d’anecdotes, qui m’ont parfois fait penser à du Sempé (mais avec moins de poésie) peut trouver leurs lecteurs. Mais je suis resté quelque peu sur ma faim.

19/05/2020 (modifier)

Gérer mes listes

C'est dommage de donner toute la solution et le seul suspense de cet ouvrage dans le résumé au dos de la bd. On se souvient tous du film d'Alfred Hitchcock à savoir fenêtre sur cour. Cela en reprend d'ailleurs le principe mais d'une manière beaucoup moins policière puisqu'il s'agit d'observer une cour d'école primaire. Il peut tout de même s'en passer des choses comme le camarade qui fait un croche-patte à l'autre, où le maître qui passe des savons. J'avoue préférer l'oeuvre du maître du suspense. Le dessin est tout en aquarelle et surfe sur la vague nostalgique des années d'enfance. Je ne suis pas vraiment preneur de cette vague. Pour la petite histoire, l'auteure serait à contre-courant de ses précédentes oeuvres réputées trash et cyniques.

02/08/2015 (modifier)

Gérer mes listes