Dimanche (Birchfield Close)
Le temps qui passe lors d'un dimanche comme tous les autres
Auteurs britanniques Nobrow Editions
Une histoire sans parole sur le temps qui passe lors d'une journée en fin de semaine. Une sorte d'histoire qui correspondrait au cinéma muet avec un découpage digné d'un dessin animé. Un pur exercice de style.
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Date de parution | 13 Mars 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mouais. Je suis curieux de nature, et je m’intéresse particulièrement aux publications originales, qui sortent de l’ordinaire, plus moins expérimentales. Mais voilà, je pense avoir du mal avec l’univers développé par McNaught. C’est en effet le deuxième album de lui que je lis (après Automne), et j’en ressors peu ou prou avec la même impression quelque peu désabusée. En effet, on a là encore une sorte d’exercice de style, une petite démonstration – presque plus graphique que narrative – de ce que le média peut permettre d’exprimer. Mais voilà, le résultat ne fonctionne pas avec moi. Incompatibilité, je ne sais pas. Je trouve en effet cela un peu vain, froid (la colorisation des plus ternes accentue cette impression). Ces quelques moments saisis par bribes, instants à peine reliés entre eux par une certaine légèreté, qui se laissent porter comme une feuille par le vent, ne m’emportent pas bien loin. Faute d’une poésie que j’ai guettée en vain, ne reste finalement que l’absence, le silence, une sorte d’exaltation impassible et désincarnée du morne. L’ennui ne me gêne pas en soi, il peut même être salutaire. Mais ici rien ne m’emporte vers une rêverie qui me l’aurait fait accepter. Le vide déposé par l’auteur sur ses planches, aux cadrages géométriques minuscules, ne s’est jamais rempli d’autre chose que du vide.
Seconde oeuvre de Jon McNaught, Dimanche est à l'instar de Histoires de Pebble Island et de Automne un récit muet essentiellement constitué de petites vignettes muettes sur la solitude. Dimanche est souvent considérée notamment en poésie comme une journée récréative où il ne se passe strictement rien et où les journées s'étirent lentement. Du moins c'est la perception de l'auteur qui installe l'ambiance dès la couverture avec cette reproduction à l'infini de maisons de banlieue. On y suit deux ados perchés sur le toit à regarder le paysage et à y écouter la nature, guettant toute occasion de percer leur ennui et d'attiser leur imagination. Le format du livre est minuscule et se lit en quelques minutes sans y développer d'autre ambition que d'y exposer un quotidien pesant dans un cadre magnifique : celui d'une petite bourgade élégamment mise en scène par 3 simples couleurs et quelques formes géométriques. Le souci c'est que Jon McNaught n'a rien à raconter et serait bien plus à l'aise dans des illustrations isolées que dans une succession monotone de situations absconses. D'autant plus que toutes ses oeuvres ne parlent de rien d'autre que de cet ennui mortel qui gagne vite le lecteur. Ennui d'autant plus dommage que l'essai est périlleux, graphiquement réussi mais il est fort possible que ce soit la réaction souhaitée par l'auteur, hélas le lecteur aurait aimé en avoir un peu plus de son temps comme de son argent.
Deuxième album que je lis de cet auteur anglais et même constat pour moi. Jon Mc Naught intéressera, je pense, bien plus les professionnels de la bande dessinée que le lecteur en quête de divertissement. Dimanche, c’est l’apologie de la monotonie, de l’ennui profond, de la journée durant laquelle on s’embête en attendant le lendemain. Le découpage de l’artiste lui permet de créer cette ambiance tout en langueur : ce dimanche passe comme un profond soupir d’ennui entrecoupé parcimonieusement d’événements anecdotiques qui, devant la platitude du reste, en deviennent presque distrayants. C’est le but recherché par l’auteur et il est parfaitement atteint. Alors voilà, si les techniques narratives de la bande dessinée vous intéressent, jetez-y un œil. Le découpage réalisé est de qualité. Sinon, passez votre tour. Ma note sera donc semblable à celle que j’ai attribuée à « Automne » puisque mon sentiment en fin de lecture est identique mais si Jon Mc Naught n’a rien d’autre à m’offrir que ce type d’album, je pense que je vais très vite me lasser.
Avant de publier Automne, Mc Naught nous avait livré un avant goût de sa manière de concevoir la bande dessinée. Comme dans Automne, il ne se passe quasiment rien du tout dans cette histoire qui nous montre la manière dont les habitants d'une ville inconnue occupent leur journée lors d'un dimanche comme tous les autres. Les férus d'action détesteront donc cette histoire dont l'intérêt majeur repose sur la manière dont se déroulent les faits. Une succession de petites cases presque semblables les unes aux autres, avec à chaque fois un détail, une posture différente qui permet de voir la scène évoluer lentement, progressivement, à la manière d'un dessin animé dont la succession de dessins superposés les uns après les autres contribuent à créer le sentiment du mouvement. Se succèdent ainsi des enfants qui jouent avec leur console de jeu, un couple en train de bronzer, un autre en train de regarder un film, un individu qui chute à vélo. Pas de paroles, juste des onomatopées, les dialogues d'un dessin animé (NEMO en l'occurence). A la fin de la partie la journée s'est écoulée, il est temps d'aller dormir. L'originalité tient également au format qui est celui d'un simple calepin et aux couleurs (noir, blanc, bleu et orange) dont le nombre est restreint. On pourra regretter ce qui constitue essentiellement un pur exercice stylistique et le trouver parfaitement creux. Mais "Dimanche", c'est quand même un peu plus que cela. Cette BD est en fait parfaitement en phase avec son époque, où c'est désormais "Monsieur tout le monde" qui est devenu un des sujets d'étude principaux du 9e art.
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