Cité d'argile

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un fonctionnaire du Caire invente de toutes pièces une ville imaginaire pour détourner de l'argent public. Il construit la ville en argile dans son appartement et finit par accorder foi à ses propres affabulations. Inspiré du récit "al Khaldiyya" de Mohamed El Bisatie.


Auteurs néérlandais Egypte

Salem, un fonctionnaire égyptien corrompu, détourne de l'argent public soi-disant destiné à payer les forces de police d'une ville qu'il a imaginée de toutes pièces, Khaldiya. Obligé de rédiger des rapports sans fin pour abuser ses supérieurs, Salem construit dans son propre appartement, avec de l'argile, un modèle réduit de cette ville fictive. Peu à peu, il perd le sens des réalités...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cité d'argile © Actes Sud/l'An 2 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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Par Canarde
Note: 2/5
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Une histoire de fonctionnaire dans un état corrompu où l'absurde règne, qui finit par se perdre dans le système de mensonges qui le fait vivre. Le sujet aurait eu de quoi me plaire avec une part de contestation politique et une part de dérive psychologique. L'image aussi avec son flou qui donne l'impression qu'elle est obtenue avec des sables colorés qui s'assembleraient au grès des courants d'air. Pourtant, il manque quelque chose, on est sur le point d'abandonner la lecture plusieurs fois au cours du récit. Le flou du "dessin" endort, l'absurde mensonge parait impossible, trop gros, trop invraisemblable... L'idée était bonne, la réalisation manque de ressort dramatique, de contrastes dans la succession des pages. La psychologie du personnage principal manque de profondeur (quel est son passé? quels sont ses plaisirs, ses amis,) si bien qu'il devient abstrait, sans humanité... Agréable à feuilleter dans une librairie, cet album laisse un souvenir vif d'ennui nébuleux. Est-ce que je me fais bien comprendre?

21/09/2014 (modifier)

Salem, un fonctionnaire du Caire, invente une ville imaginaire pour détourner de l'argent public. Il créé de faux papiers, transmet de faux rapports et construit même cette ville de province en argile dans son appartement pour éviter de commettre des erreurs. Salem s'accapare ainsi tout un budget pour entretenir une police fictive et lutter contre des trafics et des révoltes, toutes aussi fictifs. Mais la réalité, étouffante et aussi peu réjouissante, se télescope avec son imagination. Rêve et réalité vont se confondre dans l'esprit de Salem qui va sombrer dans la folie. Je me suis laissé emporté par le dessin tout en souplesse de Milan Hulsing mais aussi par ce glissement narratif entre réel (séquences en teinte grise) et onirisme (séquences en teinte ocre). Une fable fantastique qui m'a rappelé le roman de Nicolas Gogol, "Les Ames mortes". Ce roman graphique mérite une lecture attentive car les personnages aux silhouettes esquissées jettent parfois un doute sur leurs identités. Mais c'est un régal pour les yeux avec ces couches successives de lavis qui animent avec une virtuosité discrète la ville du Caire sous nos yeux tout en évoquant l'ambiance étouffante et paranoïaque de l'état égyptien. Bien sûr, avec l'actualité en cours du printemps arabe - et de la mise en lumière des déviances de l'administration du régime d'Hosni Moubarak - on accorde forcément à ce superbe livre une dimension supplémentaire.

09/09/2011 (modifier)