Wotan

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)

Un jeune homme, une jeune femme et un enfant suivant chacun leur parcours bien différent dans la folie raciale du IIIème Reich.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Racisme, fascisme [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest

Septembre 1939, en France. Le jeune Louison est un enfant étrange. Amnésique, rejeté par les autres enfants, il parle en allemand dans son sommeil, se passionne pour la préhistoire et entretient de longs échanges imaginaires avec Du Guesclin. Placé dans une famille d'accueil, il fuit, et finit par être recueilli dans un campement de gitans. Au même moment, Etienne Murol, un jeune artiste, de retour de l'Académie de Vienne, retrouve Paris en proie à la fièvre des préparatifs de guerre. Mobilisé, il est envoyé en casernement à la ligne Maginot. La tête pleine de sentiments contradictoires, il ne peut se défendre d'une certaine exaltation face au nazisme et aux recherches pseudo scientifiques et culturelles menées sous la bannière de la pureté raciale. Quant à Yin-Tsu, jeune photographe japonaise et ex-petite amie d'Etienne, elle est tout d'abord chargée d’immortaliser sur pellicule chaque œuvre du Louvre, en cas d'invasion nazie, avant d'être involontairement amenée à faire l'inventaire photographique des familles juives de Paris. Sans qu'ils le sachent, le destin de ces trois personnes sont liés, tandis que s'abat sur l'Europe l'ombre de l'idéologie du IIIème Reich.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Août 2011
Statut histoire Série terminée (1 intégrale reprenant les 3 tomes) 1 tome paru

Couverture de la série Wotan © Dupuis 2011
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)
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25/08/2011 | Ro
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Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Il est vrai que la couverture de ce tome 1 était assez alléchante, et que le nom d'Eric Liberge dans ce genre a de quoi interpeller. Mais si je peux me permettre, l'essai n'est pas concluant. Très vite j'ai trouvé l'enchaînement des fils narratifs difficile à suivre, ou plutôt j'ai senti que l'auteur avait du mal à jongler avec plusieurs points de vue. La fin du premier tome voit une évolution, positive, de cette technique, mais ce n'est pas suffisant pour sauver le récit à mes yeux. D'autant plus que j'ai trouvé les évolutions des personnages assez banales, entre le gamin perdu qui va se reconstruire une histoire -et une famille, le soldat qui va sans doute se retrouver face à son meilleur ami, passé dans l'autre camp. A la limite l'origine chinoise de sa copine sort un peu de l'ordinaire. Mais pour le reste, bof bof. Côté dessin, le style de Liberge est très marqué, et même s'il essaie de faire du mainstream classique, il n'y arrive pas tout à fait. et puis son traitement des couleurs me gêne : les personnages ont tous un teint maladif, il y a comme des traînées de sang dans ses tons pâles, c'est dérangeant.

17/10/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Ce tome 1 présente les années 1939-1940. Avec tout ce qui s’y trouve, quelle va être la suite !… J’ai lu le destin croisé de 3 personnages : un gamin amnésique hébergé par des gitans et qui, certaines nuits, a la vision et discute avec des personnes décédées ; un français parti étudier en Allemagne et qui rentre au pays pour rejoindre les troupes alliées… mais avec un esprit qui n’est plus le même et une photographe japonaise chargée d’inventorier « sur papier » les œuvres du Louvre avant de s’occuper des photos des familles juives de Paris. Trois personnages « costauds » mis dans des situations qui posent –qui nous posent- quand même des questions : et nous, qu’aurions-nous fait à leur place ? Aurais-t-on fait mieux qu’eux… ou pire ?… Ces thèmes psychologiques sont ici très bien mis en scène par un graphisme assez original et soigné. Tout ça m’a donné un premier tome interpellant de par son thème général et ses développements. Je n’attends pas la suite avidement… mais j’y plongerai volontiers…

10/11/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je n’ai jamais été convaincu jusqu’ici par les titres de cet auteur qui versait dans des mondes parallèles aux ambiances mystérieuses. Le thème de la mort semble comme une omniprésence dans son œuvre. Je n’aimais pas, par exemple, le fait qu’il n’hésite pas à placer de nombreux textes dans ces cases en les surchargeant. Il a su créer une atmosphère à la fois mi-artistique et mi-intellectuelle. Le problème est que cela ne prenait pas avec moi. Le charabia me prenait la tête assez facilement. Or, avec ce nouveau titre qui va constituer une trilogie, il aborde un sujet dans le monde réel loin de toute fantasmagorie mi-philosophique. En effet, c’est dans le passé de notre pays durant la Seconde Guerre Mondiale qu’il se plonge en ravivant d’ailleurs des souvenirs de famille. Il s’agit tout de même d’une fiction où il va suivre le destin de trois personnages différents. J’ai toujours apprécié par contre son dessin et son graphisme qui va d’ailleurs en s’améliorant au fil des années. C’est franchement magnifique pour les yeux. Je regrettais jusqu’ici que le scénario ne soit pas à la hauteur de ce que j’attendais. En l'espèce, on a droit à une histoire assez classique mais où la folie n’est pas très loin. Il y a aussi les fameux clichés du genre qui reviennent. Il y aura encore une scène d’une route surchargée avec le pilonnage d’un chasseur allemand faisant quelques victimes au passage. Certaines scènes m’ont paru pas du tout crédible comme celle du père abandonnant son bébé à un garçon en bas âge. Bref, il faut vraiment fermer les yeux sur certains aspects pour ne retenir que le positif à savoir principalement un changement de style. Mais bon, c’est comme si on passait du totalement décalé à l’archi-conventionnelle. Cet auteur peine à trouver le juste milieu. Encore quelques efforts et il y arrivera sans doute et le succès sera au rendez-vous au regard de ses réelles qualités de dessinateur.

25/04/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Eric Liberge continue à me poser problèmes. Si, d’un côté, je trouve l’artiste incontestablement doué, d’un autre, je me demande si sa technique convient vraiment aux besoins de la bande dessinée. En effet, son trait fin et sec donne à mes yeux un rendu froid, poussiéreux et figé à ses albums. J’ai l’impression d’être en face de vieilles photos numérisées dont on aurait accentué à l’excès la netteté. Et à force de chercher la finesse et la netteté du trait, l’auteur perd l’âme du sujet. Les personnages ont des pauses figées et ne semblent pas réagir les uns en fonction des autres. Les décors ressemblent à des reproductions alors que j’attends d’un dessin une réinterprétation de la réalité. En clair, je ne suis pas fan… Reste l’histoire, qui est plutôt une bonne surprise. L’idée d’utiliser le pouvoir de fascination du mouvement national-socialiste ou des armes sur de jeunes gens voire des enfants est bonne mais dangereuse. Les idées véhiculées sont, au début du récit, de nature à me faire fuir. Et, à la fin de ce premier tome, je reste très partagé quant à mon appréciation des personnages principaux. C’est ce qui me les rend intéressants… mais pas spécialement attachants. Par ailleurs, la dimension fantastique est bien amenée mais, jusqu’à présent, je n’en vois pas vraiment l’utilité. Le cadre historique est bien reproduit et le parti pris de l’auteur, qui nous présente deux personnages principaux a priori séduits par des idées dangereuses, permet d’amener le récit sur un terrain original, celui du pouvoir de fascination des mouvements extrémistes. Un aspect rarement exploité par les récits consacrés à la seconde guerre mondiale. Pas mal, en résumé. Une série à suivre mais avec une prise de risque élevée (côté ambigu des personnages, dimension fantastique inutile jusqu’à présent, manque d’émotion de l’ensemble dû chez moi à mon appréciation toute relative du dessin). Je continuerai à l’emprunter mais ne me risquerais pas dès à présent pour l’achat.

09/09/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Avec Wotan, Eric Liberge s'engage dans une trilogie dense et ambitieuse. Il s'agit en effet de suivre de 1939 à la fin de la guerre le destin de trois personnes dont les parcours vont se croiser et se décroiser avant d'être tous reliés par l'absurdité de l'idéologie nazie et par un homme, le reichsführer Himmler. Dans cet objectif, l'auteur a réuni une documentation impressionnante permettant de retranscrire tant les faits que l'ambiance de ces années de guerre vues non pas du point de vue militaire mais du point de vue humain de non-soldats qui seront de leur plein gré ou malgré eux impliqués dans la folie de l'époque. Entre autres, Eric Liberge se base sur le récit réel fait par son père qui avait 8 ans en 1939 et qui a su transmettre à son fils l'atmosphère de peur, de haine, d'incompréhension et d'aberration de la guerre. Liberge offre également ici le meilleur de son graphisme. Il se caractérise par des personnages très soignés placés sur un décor brumeux souvent à base de photos retouchées, le tout assimilé par une colorisation ocre et grise jolie mais malheureusement un peu envahissante à mon goût. La lisibilité est meilleure que dans d'autres albums de l'auteur tels que Tonnerre Rampant mais l'esthétisme prend tout de même parfois un peu le pas sur la clarté de la narration. Ça n'en reste pas moins de belles planches, parfois même impressionnantes sur le plan artistique. Le récit est dense, original et intéressant. Il se passe beaucoup de choses dans le seul premier tome et pourtant on reste encore sur l'impression d'une mise en place complexe et réaliste. On est un peu perdu au départ parmi les personnages même si les destinées des trois protagonistes prennent peu à peu corps. Il y a une vraie ambiance et on sent une grande crédibilité dans l'ensemble. A l'image du graphisme, l'intrigue aurait peut-être bénéficié d'un peu plus de clarté, certains passages moins utiles auraient pu être épurés ou éludés à mon goût, mais cela ajoute à la retranscription réaliste des évènements de l'époque et des types de personnages qui la peuplaient. Je suis curieux de lire la suite et conseille cette série aux amateurs d'aventure historique et humaine.

25/08/2011 (modifier)