Le Chant de la machine

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Réédition en intégrale de la série documentaire saluée par la critique et le public. Une référence sur la musique techno.


Documentaires Manolosanctis Musique

Le Chant De La Machine est une œuvre graphique de référence sur la culture musicale majeure de la fin du XXe siècle : les musiques électroniques. Le Chant parcourt 50 ans d’histoire de ce genre musical à travers les continents, les villes, les tendances, des musiciens des clubs gays de Manhattan aux ghettos noirs de Chicago, des plages d'Ibiza aux usines de Manchester, de John Travolta aux Daft Punk. Au travers d’événements réels ou de personnages plausibles, les spécialistes et néophytes appréhenderont le cheminement de cette musique beaucoup écoutée et pourtant mal connue.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2000
Statut histoire Histoires courtes 2 tomes parus

Couverture de la série Le Chant de la machine © Manolosanctis 2000
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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20/06/2011 | Spooky
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Par Ro
Note: 3/5
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Quand on me parle d'une anthologie sur la musique issue d'une machine, je pense avant tout aux grands maîtres du synthétiseur, Jean-Michel Jarre et autres Vangelis. Je pense aussi aux anciennes musiques de jeux vidéo et celles des demomakers sur Atari et Amiga. Et quand on me parle d'histoire de la techno, je pense à la bonne vieille techno allemande des années 80 et à tous ces styles de techno qui ont égrainé dans les années 90 : trance, goa, ambient, dream et autres hardcore. Mais visiblement, David Blot et Marhias Cousin aiment avant tout aller aux sources et vont chercher celles de la techno dès les années 70. S'ils citent bien par exemple Kraftwerk qui font partie eux aussi des maîtres du synthétiseur, c'est pour en retenir presque uniquement le rythme et le sampling. En réalité, leur vision du chant de la machine, c'est presque exclusivement la musique des clubs, celle des DJ, celle des parties privées et celles qui font danser avant tout. Logique du coup que pour eux, la source de tout soit le disco, synonyme précisément des premières discothèques, puis son évolution vers la House. Cette BD est très dense et chaque planche fournit beaucoup d'information. C'est un documentaire très détaillé, duquel ressort une vraie érudition. Il nous plonge dans les recoins de l'évolution d'un style musical et de ses musiciens, en suivant successivement des personnages très précis à des moments et dans des lieux bien précis. Ce soucis du détail et d'aller en profondeur m'a beaucoup rappelé ma lecture assez récente de Hip Hop Family Tree qui est une BD documentaire sur la musique à l'esprit très similaire, qui d'ailleurs recoupe le récit du Chant de la machine à quelques occasions. C'est instructif mais aussi parfois un peu indigeste. Surtout quand, comme moi, on réalise qu'on ne connait quasiment rien de la majorité de ces groupes assez sélectifs des années 70 et 80. Je ne compte pas le nombre de noms d'artistes et de titres cités au cours de cet album dont j'ignorais absolument tout. C'est d'autant plus frustrant que la BD est un média vraiment peu adapté pour parler de musique car ce ne sont pas quelques notes dessinées et des paroles inconnues qui vont me permettre de savoir de quelle mélodie ou rythme on parle. En outre, j'ai été aussi un peu agacé par certaines manières élitistes du narrateur et donc probablement des auteurs à travers lui. Ils semblent mépriser un courant musical et ses auteurs aussitôt qu'ils deviennent vraiment populaires. Ça m'a marqué quand il a craché sur Sting, Dire Straits et Phil Collins comme de faux artistes de rock qui auraient vendu leur âme. Et quand je réalise que l'album ne cite quasiment aucun des artistes de techno que j'aime, je me dis que mes goûts doivent être trop ignares et plébéiens pour entrer dans leurs bonnes grâces. C'est ce même discours qu'on retrouve dans la bouche du DJ interviewé en fin d'album, ou dans les réactions finales de Stanley Rose un peu avant, ce dernier étant encore un illustre inconnu pour ma pauvre culture musicale. Mais peut-être, sans doute j'espère, est-ce juste une histoire de goûts car je n'aime ni la soul, ni la disco, ni la house, donc j'imagine que la version de la techno et du rock que j'aime ne sont pas les mêmes que celle des auteurs. Malgré ce ressenti un peu désagréable de ma part, je reconnais l'aspect documentaire vraiment fourni et intéressant de cet album. C'est du bon boulot. Et j'imagine que ceux qui aiment vraiment ces courants musicaux là y trouveront largement leur compte.

18/07/2020 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

J'étais curieux de lire cette bande dessinée consacrée à l'histoire de la musique électronique. Après une première édition (en deux tome, en 2000 et 2002 chez Delcourt), Manolosanctis la ressort en version "remasterisée", avec des morceaux inédits, comme un récit sur le groupe New Order, une dizaine de playlists en plus d'une préface signée Daft Punk. La musique électronique n'étant pas trop ma tasse de thé, la plupart des artistes cités me sont inconnus ; mais en lisant cette BD, j'ai eu envie d'en savoir plus et j'ai noté certains morceaux ou groupes qui m'intriguent. La somme que constitue cet album force le respect ; fruit de la collaboration d'un journaliste et animateur de radio Nova et d'un dessinateur disparu juste avant la sortie du second tome, en 2002, c'est une véritable petite encyclopédie, ou plutôt un compagnon sûr pour qui veut découvrir la musique techno, des années 1960 à 2000. Cinq décennies où ce mouvement a suivi l'évolution de la technologie, entre récupérations mercantiles, désincarnations diverses et remises au goût du jour. On voit passer Madonna, New Order, Village People dans ces pages, et c'est vraiment très sympathique. On en apprend beaucoup sur la façon dont peut se construire un tube ou un mouvement musical, c'est vraiment très intéressant. Le dessin de Mathias Cousin, fortement influencé par celui de Crumb, est très vif, spontané, accompagné de cadrages audacieux. Vraiment dommage qu'il soit parti... Un ouvrage de référence, même si la techno ce n'est pas vraiment ma tasse de thé...

20/06/2011 (modifier)