Cartigan

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Après lecture, Cartigan est pour moi une vraie déception. J’ai aussi commis l’erreur de l’acheter après l’avoir seulement (un peu) feuilleté. Cartigan a tout de même des points positifs non négligeables. Le dessin de Daniel Lish est très bon, assez personnel donc on est satisfait si on recherche un peu d’originalité. C’est du style comics, donc pas toujours très fouillis, le trait est crayonné et les visages sont caricaturaux. C’est à peu près tout ce que je trouve de positif. J’ai relevé des erreurs assez énormes dans le dessin que tout le monde verra au premier coup d’œil, comme la lance plantée dans le corps du père de Cartigan et qui se retrouve dans l’autre sens la case d’après. Il y en a quelques unes des incohérences comme celle-là. Je ne sais pas pour vous mais moi ça me fout les glandes des erreurs pareilles. Le découpage est différent en revanche, normal, façon bd franco-belge. Donc à ne pas conseiller aux gens qui n’aiment pas les comics. Ma déception vient surtout du scénario, trop décousu, mal amené et pas passionnant arrivé à la moitié. Je me suis même surpris à regarder l’heure quasiment toutes les 5mn (après peut être que je n’étais pas dans un bon soir, enfin bon…). On sent que les auteurs ont voulu créer un monde abouti avec un passé pour chaque personnage, des lieux chargés d’histoire, toute une mythologie (à laquelle je n’ai pas du tout accroché par ailleurs). Les personnages ne sont pas attachants, pas crédibles (entre Cartigan le héros qui est taillé comme un cure-dent, haut comme trois pommes mais qui joue au yamakasi, et l’autre vétéran Smith dont il ne reste plus que 3 dents… chouette la fine équipe !). Mais tout ça s’enchaîne beaucoup, beaucoup trop vite. Le héros à peine débarqué, rencontre tout de suite la personne qu’il est venu trouver (s’en savoir à quoi il ressemble ni où il se situe exactement) et c’est parti pour la grande aventure dont on ne comprend pas trop où ils vont ni comment ils vont réussir, enfin bref, on ne comprend rien (mention spéciale pour la fin de l’album) et ça en devient vraiment exaspérant. Aussi, trop de flash-back, on n’est pas assez dans l’action présente. Sachant que la série est un diptyque et vu le développement chaotique de l’histoire, je ne vois pas l’intérêt de continuer ni même de conserver ce premier livre. Cartigan n’est pas une mauvaise série mais il y a beaucoup trop de défauts. Ça ne m’étonne qu’à moitié si elle n'a pas réussi aux Etats-Unis.

05/01/2012 (modifier)

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Etrange, mais sacrément intrigant. Ce premier tome prend les bases d’une fresque épique aux personnages déjà intrigants. Signalons tout de même qu’une différence énorme entre des héros « forts » et des personnages faibles rendent le tout un peu étonnant, mais je dois avouer que finalement le décalage graphique et scénaristique entre les héros capables d’actions assez énormes et les autres qui se font tuer comme des moucherons m’a de moins en moins gêné. Le scénario trouve un dynamisme chaotique, nous passons d’une chasse à l’homme aux geoles puis à la libération, le tout sur fond de narration d’une histoire ancienne à propos du père du jeune garçon qui sert de héros. Ca suinte la chair gâtée, çà revigore les vieux mythes de héros extraordinaires, çà sent bon la lutte du faible contre le puissant (enfin pas si faible finalement), çà goute la révolte du petit plutôt malin face au puissant avilissant et plutôt stupide. Et puis il y a de la magie, un côté surnaturel démoniaque qui attise la curiosité. Vous l’aurez compris, le lecteur trouve un tas d’ingrédients assez classiques mélangés dans une sauce que l’on prend plaisir à garder en bouche même si les ingrédients ne sortent pas de l’ordinaire. Ce tome un, fait penser à un ragout bien cuit d’une vielle grand-mère, si banale par sa composition, mais si agréable à déguster. Le dessinateur, créée un univers peu consensuel qui donne au lecteur l’impression de ne pas savoir ce qu’il est en train de lire. Des cadrages dynamiques de type européens, sur un format et des plans dynamiques qui sentent un peu le comics avec une angularité du trait qui pourrait rappeler certains vieux mangas. La colorisation apporte une touche supplémentaire à la création d’une ambiance d’asservissement propice aux révolutions des exploités. Ce premier tome trouve l’intérêt du lecteur grâce à un graphisme non conventionnel et un univers léché. Pourtant les personnages ne dégagent pas vraiment d’empathie ou de richesse particulière, et l’on pourrait dire que ce tome introductif est un peu poussif dans son contenu. Et pourtant l’univers posé, ses codes et même quelques personnages permettent de laisser croire à une très forte capacité dans l’avenir à trouver un ton juste pour une aventure trépidante. Alors, en attendant plein d’espoir le tome suivant, ce tome n’est que pas mal et ne vaut pas l’achat faute de profondeur de personnage et de richesse d’intrigue, mais on sent que tout çà peut venir...

18/07/2011 (modifier)

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Pas grand chose à rajouter, tout ayant été dit. Un graphisme à la fois surprenant et magnifique qui sert une histoire de qualité. Le scénario, la profondeur des personnage, tout semble annoncer une série de très très grand qualité. Je ne connaissais pas les auteurs mais un grand coup de chapeau. Du très bon. Le scénario nous entraine pour une fois dans ce type de récit dans qqchose qui ne respire pas le déjà vu. Une suite/fin de cette qualité me ferait même remonter ma note.... Edit : vu que c'est abandonné, pour un diptyque, ben 1*

23/06/2011 (modifier)

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Je m’incline également ;) Pourquoi ? Ben il suffit d’ouvrir ce petit bouquin méconnu au format carré et rempli de dessins carrément monstrueux de virtuosité ! C’est une première œuvre cela ? Vous voulez plaisanter ? En terme d’heroïc fantasy cela faisait longtemps que je n’avais vu un dessin aussi inspiré qui mélange planches colorées à du blanc et marron touchant au sublime !!! Elles s’inscrivent de surcroit parfaitement dans la narration puisque ces fameuses planches font office de flashbacks parfaitement insérés dans la narration. Personnellement je n’avais plus retrouvé autant de plaisir dans ce style de récit que lors de mes premiers amours avec Le Grand Pouvoir du Chninkel et La Quête de l'Oiseau du Temps dont la relation entre Cartigan, le jeune héros frondeur et Smith le vieux briscard, me rappelle celle de Pélisse et de Bragon. Le ton adopté est bien également celui de Loisel où les temps anciens sont une référence constante à l’époque actuelle avec Smith, la mémoire de la Grande Guerre et Cartigan, jeune chien fou amenant un soupcon de liberté et un affront à la dictature de boucs sur l’espèce humaine. Cartigan est un jeune garçon espiègle venant retrouver un ancien compagnon d’armes de son père qui se meurt dans le but de le sauver de sa malédiction. Il doit pour ce faire s’introduire dans un taulier esclavagiste dans un monde régi par des boucs inhumains. Se faire comprendre par d’autres animaux sera sa seule force… Mais on suppose que bien d’autres surprises interviendront dans cet univers dangereux… Ma seule crainte provient du fait que les bases d’un monde extrêmement riche sont posées en un seul tome et que l’histoire se concluera dans le second et dernier tome. L’histoire s’arrête brusquement d’ailleurs à la fin du premier tome alors qu’on manifeste l’envie d’en connaitre bien davantage. Au total on a un bon récit d’Heroïc Fantasy à l’ancienne facile à lire et agréable à regarder… un régal pour les yeux ces planches toutes en bichromie et détails ! Je suis d’ailleurs fort surpris de voir que cette œuvre semble méconnue alors qu’elle pourrait s’imposer de par sa singularité graphique… Nul doute que cet excellent divertissement ne le reste longtemps sauf si sa conclusion laisse à désirer, mais je reste absolument confiant sur le destin de Cartigan tout en lui souhaitant une fin noire et tortueuse, ce qui élèverait ma critique au rang convoité de série culte !

14/06/2011 (modifier)

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Voici une histoire bien noire et tragique comme je les aime, agrémentée d’une petite touche attendrissante incarnée par le personnage de Cartigan, un gamin intelligent et débrouillard, et je l’aime doublement car il sauve un pauvre toutou malmené par les méchants et qui j’espère sera convié à suivre cette aventure. L’univers animalier où les humains sont relégués aux rangs de bétail et de main d’œuvre est assez original, avec notamment comme race dominante celle des boucs, ce qui donne une dimension un poil dantesque, il ne fait pas bon se balader dans ce récit où les démons à pieds fourchus sont les maîtres. D’ailleurs l’auteur ne prend pas de gant c’est souvent dur et direct, point de jérémiade, la violence et la noirceur sont les moteurs du récit. Tout ceci est appuyé par un dessin sublime, même si je trouve les planches marronnasses/noir/blanc un tout petit peu moins bonnes avec un visuel trop crayonné, mais je pense que c’est dû aussi au fait que c’est la partie de l’histoire qui m’a moins plu, mais dont on ne peut se passer puisqu’elle retranscrit les évènements du passé. Par contre ceux du présent, ont été un vrai régal avec une excellente intrigue et une belle part de scènes d’action. Tout est millimétré, chaque chose arrive au bon moment, le ton est juste, l’humour est présent mais discret, c’est parfait. Pour une première B.D. c’est foutrement bien réussi, que ce soit au niveau du scénario que du dessin, encore un duo d’auteurs qui semblent avoir une longue expérience derrière eux, je ne peux que m'incliner devant un si grand talent.

05/06/2011 (modifier)

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