Voyage aux îles de la Désolation

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)

Une belle rétrospective du voyage d'Emmanuel Lepage aux pays des manchots (Terres Australes et Antarctiques Françaises) effectué en avril 2010


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Une belle rétrospective du voyage d'Emmanuel Lepage aux pays des manchots (Terres Australes et Antarctiques Françaises) effectué en avril 2010. Nous acccosterons ainsi les îles de Tromelin (bout de terre minuscule accueillant une station météorologique), Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et enfin Amsterdam. A chaque île, son histoire et ses petites péripéties.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Voyage aux îles de la Désolation © Futuropolis 2011
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)
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29/03/2011 | jopicard
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L'avatar du posteur Noirdésir

Si vous êtes amateurs de carnets de voyage au bout du monde, cet album est fait pour vous. D’abord parce que l’aspect documentaire est vraiment bien fichu. On en apprend sur les endroits visités (les îles australes françaises), leur faune, leur localisation, et les scientifiques qui y résident. Lepage ajoute aussi à chaque fois quelques rappels historiques assez courts, mais bien amenés, à la fois instructifs et se fondant bien dans la narration d’ensemble. On en apprend aussi sur le fonctionnement même de ces terres australes, de leur ravitaillement, comment la France les utilise (études scientifiques, stations météo, etc.) et les protège (contrôle de la biodiversité, élimination des espèces exogènes, etc.). Ce qui rend aussi cet album agréable à lire, c’est le côté humain distillé par Lepage. Mine de rien, plusieurs dizaines de personnes se voient « tirer le portrait », cela densifie la narration, et la rend aussi plus humaine. Cela fait déjà beaucoup de raisons de lire cet album. Mais il y manque presque la principale, à savoir, comme toujours pour cet auteur, un dessin franchement très beau, souvent exceptionnel, qui use de différentes techniques, mais qui magnifie réellement ce qu’il nous « donne à voir ». On en prend plein les yeux. Que ce soit ce que Lepage a « croqué sur le vif » ou ce qu’il a retranscrit a posteriori, cet épais album est vraiment d’une grande tenue dans ce domaine. Lecture hautement recommandée bien sûr.

28/02/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur iannick

Ce n’est pas un secret pour mon entourage : j’aime les carnets de voyage et j’en fais aussi. Cependant, lorsqu’il s’agit d’en faire une petit bande dessinée, je réponds qu’il faut un sacré coup de patte. Sans contestation possible, Emmanuel Lepage, lui, a ce talent qui peut lui permettre de réaliser un magnifique album à partir de ses « croquis » faits sur place. Cette faculté, il l’a mise en œuvre pour concevoir « Voyage aux îles de la Désolation ». « Voyage aux îles de la Désolation » retrace le séjour d’un mois d’Emmanuel Lepage à bord du « Marion Dufresne » dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) en mars/avril 2010. Ce qui frappe à la lecture de cet album, ce sont les superbes illustrations en pleine page qui y apparaissent ça et là. Ensuite, c’est sa pagination conséquente (158 pages) résultant du parti-pris d’Emmanuel Lepage d’aborder son séjour chronologiquement. Et enfin, ce sont les nombreuses explications de l’auteur sur comment s’organise la vie à bord de ce bateau et comment il « vit » la découverte de ces lieux pratiquement coupés du monde. En lisant « Voyage aux îles de la Désolation », j’ai vraiment eu la sensation de partager avec l’auteur son séjour dans ce navire et dans les terres australes, j’ai eu le sentiment de voyager avec lui au point d’avoir eu du mal à me décrocher de la lecture ! On pourrait peut-être reprocher à l’auteur de ne pas aborder suffisamment l’intérêt de ces missions, sur le « pourquoi » on emmène des scientifiques dans ces contrées mais, moi, lecteur trop gavé de paroles sur l’écologie et sur le développement durable, ce peu d’explications m’ont amplement suffi et ça m’a permis –enfin- de contempler tranquillement les images sans être à chaque fois abruties par les propos écologiques moralisants. En gros, le « Marion Duquesne » est chargé de ravitailler ces îles où vivent essentiellement des scientifiques… et cette explication me suffit largement ! Le dessin d’Emmanuel Lepage est tantôt brouillon tantôt léché. Personnellement, j’aime cette diversité de style dans un seul album tant que ça reste lisible et beau à contempler, ce qui est le cas dans « Voyage aux îles de la Désolation ». La narration m’est apparue parfaite, l’auteur sait ralentir et accélérer son récit quand il le faut. Ainsi, lorsqu’il aborde des séquences calmes, le lecteur a le droit à des planches très aérées, et inversement. Ça peut paraître toute simple comme remarque mais avec cet album, j’ai senti vraiment que l’auteur me prenait fermement en main. C’est comme si Emmanuel Lepage nous dictait son voyage sans que nous ayons le besoin de lui couper la parole tellement c’est passionnant ce qu’il raconte ! « Voyage aux îles de la Désolation » est un album que j’ai beaucoup aimé. J’y ai retrouvé tout ce que j’apprécie dans une bande dessinée documentaire : un dessin « vivant » (c’est à dire qu’il change de style) et beau, un récit intéressant mais non « barbant » et une histoire qui me fait scotcher du début jusqu’à la fin et qui me donne la sensation de voyager avec l’auteur.

28/01/2013 (modifier)
Par jld80
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Un peu perplexe à sa sortie en librairie, je n'avais pas craqué sur l'achat de cette BD (peut-être le prix). Je l'ai trouvée hier à la bibliothèque et je me suis plongé dedans d'une traite. Véritable plongée dans le monde des TAAF avec ses décors et ses "gueules", ce carnet de voyage est absolument grandiose. Il redonne par une narration sans trop de fioritures et bien évidemment par des dessins majestueux l'ambiance de ce que vivent les hivernants de ces territoires lointains. Une mention particulière pour le rendu des environnements croisés et pour les doubles pages très fortes.

06/08/2011 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Acheté dès le jour de sa sortie, je me devais de prendre mon temps pour lire cette bande dessinée. D'ailleurs est-ce encore une bande-dessinée ou alors un carnet de croquis, ou un carnet de voyage? Ma foi, les trois à la fois. Et puis de toutes façons, un "Lepage" ne se refuse guère. Plus proche du très réussi "Voyages d'Anna" édité il y a quelques années chez Daniel Maghen que de ses albums précédents, Emmanuel Lepage nous livre là un formidable témoignage sur ces terres froides, témoignage qui nous donne presque envie d'y aller...c'est dire. Il faut prendre son temps pour savourer ces 150 pages, où alternent croquis, dessins en noir et blanc, dessins en couleurs et surtout de superbes planches, surtout les doubles pages inoubliables (ah! admirez l'aurore australe sous les pinceaux d'Emmanuel Lepage !) Cette immersion dans cette communauté atypique (chercheurs, touristes, personnels administratifs et militaires) peut laisser de marbre certains lecteurs mais les amateurs de récits de voyages peuvent retrouver les émotions qui se dégagent d'un livre comme "l'usage du monde" (Nicolas Bouvier ) par exemple. Une bd magnifique à la fois instructive (je ne connaissais des terres australes que les célèbres Iles Kerguelen), richement illustrée et fort bien documentée. Alors embarquez à bord du "Marion Dufresne" pour un voyage inoubliable. Ce récit est, à mes yeux, une voire la bd incontournable de ce semestre. Un régal.

14/05/2011 (modifier)
Par jopicard
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Il est rare que je prenne ma plume… mais je tiens à partager le plaisir que m’a procuré la lecture des « iles de la désolation ». A mon avis, Emmanuel Lepage signe ici sa meilleure Bd. Le graphisme est à couper le souffle, largement mis en valeur par les éditions futuropolis, fidèles à leur habitude : album grand format et papier de qualité. Certaines planches, étalées sur une double page, m’en ont vraiment mis plein les mirettes. J’ai toujours adhéré au dessin du Monsieur. Pour autant, j’ai parfois été déçu par le fond. Ici, il s’attaque seul à un genre nouveau, le documentaire, avec le récit de son voyage dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) réalisé en mars/avril 2010. Il s’agit apparemment d’une « commande » de la part des autorités locales pour valoriser ce petit bout de France méconnue. Il a donc participé en compagnie de son frère photographe et d’une blogueuse, à une mission d’1 mois à bord du « Marion Dufresne », navire dont les rotations semestrielles depuis l’île de la réunion sont vitales pour le ravitaillement des quelques centaines de Français (pour la plupart, des scientifiques) implantés sur ces îles de la Désolation. On accostera ainsi successivement en sa compagnie sur les îles de Tromelin (bout de terre minuscule accueillant une station météorologique, Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et enfin Amsterdam. A chaque île, son histoire et ses petites péripéties. Chaque halte permet à l'auteur de magnifier les paysages, de s'attarder sur la faune locale, relativement préservée de la main de l’homme. On ressent extrêmement bien l’apprêté du climat sévissant sous ces latitudes ainsi que les qualités humaines de ces hommes et femmes qui ont choisi de partir, parfois pour plus d’une année sur ces petits bouts de rochers perdus au milieu de nulle part. Avec le bénéfice d'une formidable aventure humaine et les sacrifices parfois engendrés par ce choix de vie sur le plan de la vie privée. Il insiste à plusieurs reprises sur sa frustration de voyageur qui ne fait que passer… Je pense que c’est un sentiment que bon nombre de voyageurs connait un jour ou l’autre. L’album est bourré de petites anecdotes, qu'elles soient historiques, sociales ou ornithologiques. Ça se lit et relit avec grand plaisir et ça donnerait presque envie de faire le voyage (mission réussie, monsieur Lepage ?). Le prix de l’ouvrage pourrait en dissuader plus d’un (24 euros). Pour autant, avec l’assurance de n’avoir affaire qu’à un One-Shot, avec une quantité de page élevée ( 158 ), et cette qualité… moi je dis OUI sans hésiter.

29/03/2011 (modifier)