La Pès Rekin

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Délaissant momentanément "L'Idole dans la bombe", Presle et Jouvray s'installent sur l'île de La Réunion (où Stéphane Presle a vécu enfant), pour un récit noir et intimiste, inspiré d'un authentique fait divers, dialogué en grande partie en créole. Loin des plages et des paysages de rêve, l'île se révèle un lieu dur et violent. Comme les vies de Nelson, un gamin des bidonvilles, et de Phil, un pêcheur de requins prêt à tout pour gagner trois francs six sous...


Ile de la Réunion L'Océan indien

Phil est un homme d'âge mûr, malade, alcoolique, violent, désespéré, que sa femme a quitté. Il capture des chiens errants afin de s'en servir d'appâts vivants pour la pêche aux requins. Une pêche illégale et misérable : le requin ne servant que de décoration aux plats servis aux touristes... Nelson vit dans un bidonville. C'est un jeune adolescent turbulent, n'allant plus trop à l'école, multipliant larcins et autres méfaits. Son père, qui « se crève le cul à travailler dans les champs de canne, alors que plus personne ne veut faire ce métier, pour que lui et sa petite sœur puissent avoir à manger, de quoi s'habiller et aller à l'école », le corrige régulièrement à coups de ceinturon. Jusqu'au jour où Nelson se rebelle... Et il fugue, non sans avoir auparavant piquer les maigres économies familiales. Une chienne et ses trois chiots deviennent ses compagnons de vie. Quand Phil s'empare de ses chiens, Nelson fait tout son possible pour les récupérer. Avec on ne sait pas vraiment quelle idée derrière la tête, le pêcheur sanguinaire séquestre le gamin. Nelson va grandement commencer à regretter d'avoir quitté sa famille..

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Septembre 2010
Statut histoire Série terminée (Couleurs : Anne-Claire Jouvray) 2 tomes parus

Couverture de la série La Pès Rekin © Futuropolis 2010
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

23/09/2010 | Ems
Modifier


Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

J’ai été attiré par ce diptyque lorsque j’ai vu que c’est l’un des créateurs de la série « Lincoln » que j’apprécie tout particulièrement. La lecture de la première partie a été difficile à plusieurs titres. Il y a tout d’abord le patois créole de l’île de la Réunion très présent. Même si les traductions nous sont faites à la fin du volume, c’est franchement pénible. Je connais cette volonté des auteurs de faire authentique mais ce n’est pas le bon moyen de nous faire connaître les spécificités d’une autre culture. La lecture d’une bd doit être fluide. Point barre. Par ailleurs, la cruauté envers les animaux atteint un paroxysme inégalé. En résumé, un vieil homme capture les chiens pour ensuite en faire des appâts à la pêche aux requins. Je ne sais pas si c’est une pratique courante sur l’île mais cela démontre surtout un caractère barbare que dénonceraient avec véhémence les amis de Brigitte Bardot. Le pire est de donner par la suite de la sympathie à ce personnage. Je précise tout de suite que je ne suis pas un militant de la cause animale. Les humains d’abord. Mais bon, il y a tout de même des limites à ne pas franchir. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas ici sur le mode de l’humour propre à une série comme Lincoln. On nous présente des situations difficiles où se cache des drames humains. La seconde partie sonnera d’ailleurs comme un éclairage sur le secret des deux principaux personnages à savoir le vieil homme et l’adolescent fugueur. Malgré les défauts, j’aurais une certaine indulgence car le message que va faire passer l’auteur tout à la fin sera quant à lui assez lisible. C’est en tout cas une découverte de l’île de la Réunion loin du cliché carte postale propre au tourisme. On découvre une autre réalité sociale plus difficile. Cela mérite lecture.

22/02/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Effectivement la Réunion qui est décrite ici est très loin de l'image idyllique qu'on s'en fait en métropole. Mais les DOM c'est souvent ça : loin des plages de sable fin, c'est une misère noire, les coups bas, la vie au quotidien... Je n'ai pas eu de souci avec le Créole, mis à part dans la scène avec le dealer, pour le reste, si l'on suit le contexte c'est quand même relativement compréhensible. Le récit est un peu fragmenté avec des flashes-backs, mais ceux-ci sont parfois si intenses qu'on en oublie le fil narratif du présent. La dernière page, juste après un basculement, nous ramène à la situation de Nelson, et nous laisse dans l'expectative dans ce premier tome. On connaît le talent du couple Jouvray pour s'adapter à tout type de récit, malgré le style semi-réaliste de Jérôme. Ils font ici encore merveille, et les couleurs d'Anne-Claire restituent à merveille les ambiances. Le second et dernier tome confirme les premières impressions graphiques, avec des ambiances que je trouve plutôt réussies. Le récit est encore une fois fragmenté, et l'on comprend un peu mieux la situation de Nelson, tellement dramatique... Si j'ai apprécié la lecture, je n'ai pas été transporté outre mesure par l'histoire. c'est intéressant, mais pas transcendant. Un diptyque sympathique, intéressant pour comprendre une partie de la société réunionnaise et joliment dessiné.

23/09/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Après la lecture du premier tome. J'ai été décontenancé par ce tome introductif. J'ai attaqué la lecture à l'aveugle sans savoir quoi que ce soit sur cette série, je l'ai acheté sur les seuls noms des auteurs ainsi que l'éditeur. La lecture fut difficile en raison du dialecte créole omniprésent dans les dialogues. Je n'ai vu le lexique qu'à la fin de la lecture... sic Le scénario est très noir, dramatique. On est loin de la carte postale pour touristes. La réunion vue de la sorte ne fait pas rêver. J'attends le prochain tome pour relire le premier et surtout pour comprendre où cela va nous mener. Le dessin est très sombre sur l'ensemble, le récit se déroulant surtout en nocturne. Il ne fait pas très soigné, mais à la rigueur il colle bien à l'ambiance de l'histoire. En attendant plus d'éléments, je m'abstiens de conseiller l'achat.

23/09/2010 (modifier)